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Afghanistan : Les soldats blessés racontent l'embuscade, les combats, les erreurs...
Le père de Julien Le Pahun, l'un des dix soldats tués lundi lors de combats contre les talibans en Afghanistan, a demandé aujourd'hui "que le gouvernement arrête d'envoyer des enfants se faire tuer dans un stand de tir organisé".
"Il faut que le gouvernement arrête d'envoyer des enfants se faire tuer, se faire trucider dans un stand de tir organisé car pour une première mission, c'était mission impossible. On n'envoie pas des enfants qui n'ont qu'un an de formation sur un front qui est horrible", a regretté Joël Le Pahun, le père de Julien qui allait avoir 20 ans aujourd'huo.
"Protégeons les autres enfants pour que ça ne se reproduise plus jamais et envoyons plutôt des troupes aguerries", a-t-il insisté. M. Le Pahun a expliqué qu'il "ne compte pas en rester là" et qu'il demanderait au président de la République Nicolas Sarkozy "de (leur) expliquer ce qui s'est réellement passé car il y a beaucoup de questions".
"Je l'appellais quasiment tous les jours. Il avait très peur et la dernière fois que je l'ai entendu vendredi il m'a raconté qu'ils étaient passés dans un corridor et que s'il y avait eu des talibans, ils seraient tous morts. Je pense que c'est ce qui s'est passé lundi", a-t-il précisé.
Le père d'un soldat tué en colère
Source : AFP, 20/08/2008
Les soldats blessés racontent l'embuscade, les combats, les erreurs...
LE MONDE | 20.08.08 | Extraits
KABOUL ENVOYÉ SPÉCIAL
La France a connu, dans la soirée du lundi 18 août, ses premières lourdes pertes en Afghanistan, au cours d'une embuscade qui a coûté la vie à dix soldats français et blessés vingt et un de leurs camarades. Selon une source militaire en poste à Kaboul, les combats ont fait rage de 13 h 30 jusqu'à la nuit. Les derniers blessés ont été évacués mardi vers 2 heures du matin.
Les dix soldats tués appartenaient au 8e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa), basé à Castres (Tarn), au 2e Régiment étranger de parachutistes (REP), basé à Calvi (Haute-Corse), et au Régiment de marche du Tchad (RMT), basé à Noyon (Oise).
Dès l'annonce officielle de leur décès, Nicolas Sarkozy a tenu à justifier la présence et l'envoi de troupes françaises sur le sol afghan. "La cause est juste, a déclaré le président français. C'est l'honneur de la France et de ses armées de la défendre. Au nom de tous les Français, je renouvelle à nos armées la confiance de la Nation pour remplir leur mission." Au même moment, interrogé par l'Agence France-Presse, un porte-parole des talibans revendiquait l'attaque.
... L'opération dans laquelle étaient engagés les soldats s'inscrivait dans le cadre de l'extension du mandat des troupes françaises en Afghanistan, et notamment dans la province de Kapisa, décision prise par le président Sarkozy après le sommet de l'OTAN de Bucarest début avril.
... Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, a décrit, lors d'une conférence de presse à Paris, ce qu'il a décrit comme "une embuscade bien montée". "Arrivé à proximité d'un col, le chef de section a fait débarquer l'élément de tête de sa section pour aller reconnaître le site à pied." C'est à ce moment-là que "le feu nourri" des assaillants a surpris la patrouille.
... Ce récit officiel paraît toutefois fort incomplet en comparaison des témoignages de soldats français blessés dans l'embuscade et rencontrés par Le Monde mercredi matin à Kaboul.
Le nombre de victimes s'expliquerait notamment, selon ces soldats, par la lenteur de la réaction du commandement et de sérieux problèmes de coordination. L'unité de reconnaissance chargée d'approcher le col à pied est restée sous le feu ennemi "pendant près de quatre heures sans renfort". "Nous n'avions plus de munitions pour nous défendre avec d'autres armes que nos Famas", raconte un blessé.
Certains des soldats français tombés dans l'embuscade dressée lundi par des talibans en Afghanistan ont été "touchés" par les frappes aériennes de l'Otan censées leur permettre de sortir de ce guet-apens, affirme aujourd'hui le quotidien Le Monde, d'après des témoins.
Des soldats touchés par l'Otan?
Source : AFP, 20/08/2008, extrrait