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Nucléraire/Irradiation : l'Etat condamné
La Cour régionale des pensions militaires de Nancy a condamné l'Etat aujourd'hui en appel à payer une pension pour invalidité à André Geneix, ancien soldat irradié en 1962 lors d'un essai nucléaire souterrain dans le Sahara algérien.
Les "affections dermatologiques" et le "syndrome anxio-dépressif" dont souffre André Geneix sont "imputables à une irradiation survenue le 1er mai 1962 alors que l'intéressé se trouvait en service", a statué la cour.
Le vétéran souffrant en outre d'une maladie du canal lombaire étroit et de lombalgies, son "taux d'invalidité" atteint 40%, ce qui lui "ouvre droit à une pension pour invalidité", selon l'arrêt rendu aujourd'hui
Nucléraire/Irradiation : l'Etat condamné
Source : AFP, 04/09/2008
STRASBOURG (Reuters) - Un ancien militaire ayant participé aux essais de tirs nucléaires dans les années 60 en Algérie a obtenu devant la justice le droit à une pension d'invalidité que lui refusait l'Etat.
La Cour régionale des pensions militaires de Nancy (Meurthe-et-Moselle) dit que les affections dermatologiques et le syndrome anxio-dépressif dont souffre André Geneix, aujourd'hui âgé de 72 ans, "sont imputables à une irradiation survenue le 1er mai 1962" alors qu'il se trouvait en service.
Elle attribue à ses états de service les douleurs lombaires dont il souffre et évalue son taux d'invalidité à 40%.
André Geneix, militaire de carrière, était sergent opérateur radio au centre de tir nucléaire souterrain d'In-Ekker et a participé à ce titre, le 1er mai 1962, au tir "Beryl."
Le sergent, qui ne portait pas de protection particulière, a reçu à cette occasion une dose de rayonnement de 180 mSV (millisievert), soit plus de trois fois la dose annuelle admise (50 mSV).
Selon Me François Lafforgue, avocat d'André Geneix et de l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven), "cette décision s'inscrit dans le cadre d'une évolution favorable aux vétérans."
Après des jugements de première instance défavorables, plusieurs cours d'appel ont tranché, depuis 2007, en faveur des vétérans. Aucun arrêt en Conseil d'Etat n'a toutefois encore confirmé ou infirmé cette jurisprudence.
Créée en 2001, l'Aven se bat pour faire reconnaître les droits des victimes militaires des 210 essais nucléaires français - dont une cinquantaine en atmosphère - réalisés au Sahara algérien entre 1960 et 1966 puis en Polynésie française, sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, jusqu'en 1996.
Environ 400 dossiers sont actuellement pendants, soit devant l'administration, soit devant les tribunaux.
"Cet arrêt nous conforte dans notre droit à réclamer la création d'un fonds d'indemnisation des vétérans victimes des essais nucléaires", estime Me Lafforgue.
En février dernier, le gouvernement français avait informé l'Algérie de l'étendue de la pollution provoquée par les treize essais nucléaires réalisés dans le Sahara, dont quatre avaient été marqués par des incidents radioactifs.