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Enfant trouvé : tous les enfants sont placés
MARSEILLE (AP) - Le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest a estimé jeudi que la piste de l'adoption n'était pas possible dans l'affaire du petit garçon de 30 mois trouvé seul le 5 août dans la cité phocéenne et dont la prétendue mère, confondue par des tests ADN, a été mise en examen mercredi pour "substitution d'enfant".
"L'adoption n'est pas reconnue en Algérie", a-t-il indiqué. Le magistrat a ajouté qu'il y avait "trop d'interrogations" dans ce dossier. "On a quand même beaucoup de doutes par rapport aux changements de versions", a souligné le magistrat lors d'une conférence de presse. "A-t-elle agi par pure philanthropie ou dans un but lucratif?", s'interroge le procureur, s'agissant des déclarations successives de la fausse mère interpellée.
Des expertises ADN ont été diligentées pour vérifier la filiation des quatre autres enfants de la jeune femme, âgée de 34 ans, de nationalité algérienne, qui s'était présentée comme la mère du petit Mohamed à son retour d'Algérie le 19 août. Les résultats devraient être connus en début de semaine. Les cinq enfants ont été confiés à l'aide sociale et placés en foyers, a précisé M. Dallest.
Une commission rogatoire internationale a été adressée en Algérie, afin de vérifier les dires de la jeune femme et de déterminer la filiation exacte de l’enfant, mais elles pourraient prendre plusieurs mois.
La jeune femme a indiqué avoir menti "par peur qu'on lui enlève l'enfant", a précisé le procureur. Elle maintient avoir légalement adopté l'enfant en Algérie à une jeune fille qui ne souhaitait pas le garder. Elle a affirmé avoir voulu un garçon supplémentaire et non une fille. L'Algérie, qui prohibe l'adoption, autorise sous conditions la "kefala" (recueil légal), procédure non reconnue en France comme une adoption.
"On continue de rechercher activement la nounou, toujours introuvable, qui détient une partie de la vérité de ce dossier", a conclu le procureur Dallest.
MARSEILLE (AFP) - Le procureur de la République Jacques Dallest a estimé jeudi qu'il y avait "trop d'interrogations" dans l'affaire du petit garçon trouvé seul en août à Marseille, dont la prétendue mère, confondue par des tests ADN, a été mise en examen mercredi pour simulation d'enfant.
"On a quand même beaucoup de doutes par rapport aux changements de versions", a souligné le magistrat lors d'une conférence de presse.
Le parquet va ainsi vérifier la filiation des quatre autres enfants de la jeune femme de 34 ans, de nationalité algérienne, qui s'était présentée comme la mère du petit Mohamed à son retour d'Algérie le 19 août.
Les cinq enfants ont été confiés à l'aide sociale, a précisé M. Dallest, la mère ayant été placée sous contrôle judiciaire.
Depuis que des analyses d'ADN ont prouvé qu'elle n'était pas la mère biologique de Mohamed, trouvé seul le 5 août dans une cité de Marseille et que personne n'avait réclamé pendant presque deux semaines, cette femme explique avoir menti par peur qu'on lui enlève le garçonnet.
Elle affirme avoir légalement adopté l'enfant en Algérie, peu après sa naissance en février 2006. L'enfant était celui d'une jeune fille qui ne souhaitait pas le garder, alors qu'elle-même désirait au contraire avoir un garçon supplémentaire plutôt qu'une fille.
Le procureur a souligné que l'adoption était interdite en Algérie comme dans la plupart des pays musulmans mais que le pays autorisait sous conditions la "kafala" (recueil légal), procédure non reconnue en France comme une adoption.
L'enquête va désormais se poursuivre en Algérie pour déterminer l'état civil exact du garçon et s'il a bien été pris en charge dans les conditions relatées par la jeune femme. La justice française la soupçonne d'avoir falsifié l'acte de naissance de Mohamed.
Le parquet s'interroge également sur les motivations de cette prétendue adoption et n'exclut pas qu'elle puisse être liée à la recherche d'allocations familiales supplémentaires, face à la faiblesse des revenus de la jeune femme.
"Elle a un parcours chaotique. C'est une personne qui vit de prestations sociales et touche le RMI, avec peut-être d'autres ressources plus clandestines", a déclaré le procureur.
La jeune femme, en situation régulière mais dont les conditions d'arrivée en France demeurent "imprécises", a beaucoup circulé entre l'Algérie, l'Espagne et la France. "Est-ce que c'est lié à autre chose ? Tout est possible", a ajouté M. Dallest.
Au total, une vingtaine de personnes ont été entendues dans cette affaire à rebondissements. "Sur fond de mariages de complaisance, de séjours irréguliers et de travail au noir", leurs explications ne sont pas toujours sincères, a conclu le magistrat.