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« L'Arctique n'est pas l'Antactique », a estimé Aleqa Hammond
Le Groenland, territoire danois d'outre, qui renferme les des deux principales ressources de glace dans le monde avec l'Antarctique, est un peu plus réservé.
"L'Arctique n'est pas l'Antactique. Il y a des populations qui y vivent depuis la nuit des temps. Et il est important que l'UE dialogue avec nous, nous fasse participer à sa politique arctique, sans quoi elle serait vide de sens", a estimé à l'AFP Aleqa Hammond, ministre groenlandais des Affaires étrangères.
ILULISSAT (AFP) - L'Europe se lance à son tour dans la course vers l'Arctique, région convoitée par ses riverains, notamment américains, canadiens et russes, et qui renferme de grandes réserves potentielles en hydrocarbures et autres ressources.
Représentée à une conférence internationale sur les enjeux de l'Arctique à Ilulissat (ouest du Groenland) par son commissaire à la Pêche et aux affaires maritimes Joe Borg, la Commission européenne a affiché un intérêt grandissant vis-à-vie de cette région affectée par le réchauffement climatique et aux richesses encore inexploitées.
La présidence française de l'UE a délégué son ambassadeur de l'environnement Laurent Stefanini et le Parlement européen sa vice-présidente Diana Wallis à cette réunion à Ilulissat, au pied d'un des plus grands glaciers de l'île, l'un des plus productifs au monde, qui déserve continuellement des icebergs impressionnants dans le fjord.
Une centaine de délégués de l'UE, des pays nordiques, des Etats-Unis, du Canada, de la Russie et de la Chine ont débattu pendant deux jours des défis qu'affronte l'Arctique en raison des changements climatiques précipitant la fonte des glaces à un rythme beaucoup plus rapide que prévu par les experts.
"Nous savons tous que l'Arctique fait face à de nombreux défis. Les changements climatiques, l'exploitation des ressources naturelles et de nouvelles voies de navigation maritime sont peut-être parmi les plus cruciaux" a résumé Halldor Asgrimsson, secrétaire général du Conseil des ministres nordiques, organisateur de cette conférence.
"L'Arctique est et doit être une préoccupation commune à nous tous", a-t-il affirmé, mettant en exergue "l'Union européenne qui est de la plus grande importance pour l'Arctique car une série de ses politiques et activités ont un impact sur la région arctique".
Et l'UE a "une importante contribution à faire dans cette région", selon le commissaire Borg, citant le document adopté par l'UE en 2007 sur "Les changements climatiques et la sécurité internationale" qui signale le besoin de réfléchir sur l'importance croissante de l'Arctique dans la politique européenne".
La région arctique revêt en conséquence "une importante géopolitique grandissante" selon l'UE en raison de la fonte rapide de la glace polaire en Arctique, qui ouvre de nouvelles routes maritimes internationales, facilitant l'accès à d'énormes ressources en hydrocarbones" dans les profondeurs de l'océan.
La Commission européenne va présenter un programme d'action pour contribuer à préserver et protéger l'environnement arctique fragile et pour assurer une gestion durable de ses ressources, selon M. Borg.
Pour l'ambassadeur Stefanini, l'UE, qui a déjà une "fenêtre" dans l'Arctique, devrait plutôt avoir "une porte" afin qu'elle ne soit plus "observatrice" mais qu'elle soit "de plain-pied dans l'Arctique", et l'Union européenne "doit avour cette dimension-là dans sa politique étrangère et de sécurité plus que par le passé".
L'engagement de l'UE en Arctique a été salué entre autres par le ministre danois chargé des affaires nordiques, Bertel Haarder. "Il est important que l'UE s'engage en Arctique car nous ne pouvons relever seuls les défis" dans cette région.
Le Groenland, territoire danois d'outre, qui renferme les des deux principales ressources de glace dans le monde avec l'Antarctique, est un peu plus réservé.
"L'Arctique n'est pas l'Antactique. Il y a des populations qui y vivent depuis la nuit des temps. Et il est important que l'UE dialogue avec nous, nous fasse participer à sa politique arctique, sans quoi elle serait vide de sens", a estimé à l'AFP Aleqa Hammond, ministre groenlandais des Affaires étrangères.