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Edvige : Sarkozy demande une solution
CHATELAILLON-PLAGE, Charente-Maritime (Reuters) - Nicolas Sarkozy souhaite une solution très rapide pour aménager le fichier de police Edvige créé par un décret de son gouvernement le 1er juillet et qui a soulevé une vive opposition.
"Cette affaire n'a pas été expliquée comme elle aurait dû être expliquée", a dit le président aux journalistes en marge d'un déplacement en Charente-Maritime, ajoutant qu'il avait "toute confiance" dans la "ministre de l'Intérieur pour conduire cette concertation".
"Je veux une solution dans les tout prochains jours avec une règle très simple : tout ce qui est nécessaire à la sécurité des Français il faut le garder. Tout ce qui n'est pas indispensable à la sécurité des Français, il faut l'enlever, je précise, bien sûr, dans le cadre de ce fichier", a-t-il ajouté.
"Pas la peine de faire des polémiques, il faut prendre les décisions, je souhaite qu'elles soient prises dans les tout prochains jours", a-t-il répété.
Le dossier devait faire l'objet d'une concertation. Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a de son côté souhaité "reprendre en main" le dossier et le soumettre aux députés en commission, une procédure qui exclut un règlement en quelques jours.
Alors que la polémique enflait, le chef de l'Etat s'est saisi de l'affaire mardi soir en organisant une réunion à l'Elysée avec la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et le Premier ministre François Fillon.
Nicolas Sarkozy souhaite que le recul se limite à l'abandon des mentions concernant l'orientation sexuelle et la santé des personnes fichées. Il a aussi envisagé l'abandon pur et simple du fichage de personnalités mais insiste pour conserver la possibilité de ficher les mineurs susceptibles de basculer dans la délinquance.
En l'état actuel du décret du 1er juillet, Edvige recense les personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif".
Y figurent aussi celles "susceptibles de porter atteinte à l'ordre public", y compris les mineurs à partir de 13 ans. La police peut également, sous certaines conditions, y mentionner des renseignements patrimoniaux et personnels, notamment des données sur l'orientation sexuelle et la santé.
L'opposition demande l'abrogation du décret, option que doit aussi examiner en décembre le Conseil d'Etat, saisi par les principaux syndicats et un collectif d'associations.