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FSE : de nombreuses personnes ont participé aux événements culturels
MALMÖ (AFP) - Le Forum social européen (FSE), qui s'est déroulé cette semaine en Suède, a mobilisé trois fois moins de militants altermondialistes qu'en 2006 mais espère rebondir en 2009 avec une série d'actions dont un contre-sommet sur l'Europe sociale en mars à Bruxelles.
"Au moins 10.000 personnes ont participé à ce Forum. 10.000 ont été enregistrées officiellement", a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs suédois Petter Larsson.
"Mais beaucoup d'autres ont participé aux événements culturels qui ne nécessitaient pas d'inscriptions", a-t-il affirmé sans toutefois avancer de chiffres précis.
Lors de l'édition précédente à Athènes en 2006, le FSE avait mobilisé 30.000 personnes.
Le FSE de Malmö s'est en outre achevé dimanche dans le flou, les mouvements sociaux, réunis en Assemblée générale, n'ayant pas été en mesure d'imprimer un texte commun en raison de divergences sur les termes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ils ont toutefois fait une déclaration de politique générale commune fondée sur quatre axes pour les actions à venir dont un contre sommet à Bruxelles en mars 2009 à l'occasion du sommet sur les questions sociales.
Dans cette déclaration, intitulée "2009: pour changer l'Europe", les altermondialistes annoncent le lancement "immédiat" d'une campagne contre les politiques européennes sociales et du travail.
Ils appellent également à des manifestations simultanées en Europe à l'occasion du 60e anniversaire de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), le 4 avril 2009, ainsi qu'à une journée d'action sur le climat le 6 décembre pendant une conférence des Nations unies sur le sujet en Pologne.
Ils ont enfin annoncé un contre sommet à la prochaine réunion des huit pays les plus industrialisés (G8) en juillet 2009 en Italie.
"Ce Forum est un forum de transition avec une participation moindre et nous avons eu des difficultés pour avancer sur les alternatives proposées", a reconnu Sophie Zafari, représentante du syndicat français FSU.
"Le point positif est la grande mobilisation de la jeunesse et il fallait venir en Scandinavie pour intégrer davantage les mouvements nordiques. Mais ce qui a manqué ici, c'est une dynamique", a-t-elle déclaré à l'AFP, relevant les problèmes d'organisation avec des séminaires dans des lieux éloignés les uns des autres.
"Nous sommes dans un processus de construction de mobilisation européenne, c'est extrêmement compliqué de faire travailler entre elles des associations et organisations différentes", a expliqué à l'AFP Pierre Khalfa, un des représentants du syndicat français Solidaires.
Mais il a relevé "la volonté commune de continuer à travailler ensemble malgré les divergences car il y a une conscience aiguë de l'urgence de la situation en Europe".
Selon lui, la situation sociale dans les pays européens est "très grave", évoquant l'allongement du temps de travail, des arrêts de la Cour de justice européenne qui "subordonnent, selon lui, les droits des salariés au droit du commerce" ou encore le projet de la Commission européenne qui vise à renforcer la flexibilité du travail.
Il s'est par ailleurs félicité de la forte présence des pays de l'Europe de l'Est à ce Forum, signe du rejet de la logique de marché et du capitalisme par ces pays.
Le FSE de Malmö était le cinquième organisé après Athènes (2006), Londres (2004), Paris Saint-Denis (2003) et Florence (2002). Le prochain se tiendra à Istanbul.
Autour du slogan "Une autre Europe est possible", 250 séminaires et 400 activités culturelles, à l'initiative de 850 associations, ONG, syndicats, etc. ont été organisés.
Samedi, une manifestation pacifiste "contre le capitalisme et la destruction environnementale" a rassemblé plus de 10.000 personnes sans incident.
Villiers: "la France va mal"
Source : AFP, 21/09/2008
Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), a énuméré les "fautes" de la présidence française de l'Union européenne dimanche, et estimé que "la France va mal" car Nicolas Sarkozy laisse les "manettes" à Bruxelles.
Le député européen clôturait devant plusieurs centaines de personnes (650 selon le MPF) l'université d'été de son parti à Paris, avec comme invité vedette Declan Ganley, leader du "non" au traité de Lisbonne lors du référendum irlandais de juin.
Nicolas Sarkozy a commis "une faute grave", a déclaré M. de Villiers: il avait, en tant que candidat à l'Elysée, "promis d'entendre le message du non" au référendum de 2005 et "à peine élu, il s'est précipité pour concocter" le traité de Lisbonne.
Après le "non" irlandais, le chef de l'Etat, président en exercice de l'UE, a mis au point "une stratégie de contournement du vote populaire", a poursuivi le président du MPF, qui entend faire des européennes un "référendum" contre le traité de Lisbonne.
M. Sarkozy a ensuite commis "une faute majeure", en faisant supprimer, lors de la réforme constitutionnelle, l'obligation de référendum pour toute nouvelle adhésion à l'UE, a ajouté M. de Villiers, farouche opposant à l'entrée de la Turquie.
SOTCHI, Russie (Reuters) - La France et la Russie placent leur relation sous le sceau du pragmatisme économique malgré le "différend" géorgien, Paris optant pour la conciliation et l'apaisement face aux virulentes attaques américaines.
Là où Condoleezza Rice dénonce "agressivité" et "autoritarisme", François Fillon souligne "confiance", "franchise", et "respect mutuel".
Le Premier ministre français et son homologue russe Vladimir Poutine ont présidé à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, le 13e séminaire gouvernemental bilatéral, qui a tracé plusieurs pistes de coopération prometteuses entre les deux pays, notamment dans les domaines de l'aérospatiale et de l'énergie.
"Nous avons fait un pas en avant vers le renforcement du partenariat entre la Russie et la France", a estimé Vladimir Poutine, qui a reçu François Fillon dans un climat cordial.
"Au-delà de leurs différends, la France et la Russie ont la volonté de bâtir une relation de confiance", a acquiescé le chef du gouvernement français.
Réitérant la condamnation française de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, il a toutefois salué comme "un premier signe extrêmement positif" l'amorce de retrait des forces russes des zones adjacentes aux provinces sécessionnistes, aux termes de l'accord du 8 septembre négocié par Nicolas Sarkozy au nom de l'Union européenne. La Russie entend maintenir 7.600 hommes dans les deux provinces.
"Nous devons avancer très vite vers une solution politique" lors de la conférence sur la Géorgie en octobre à Genève, a ajouté Fillon lors d'un point de presse conjoint avec Poutine.
"La France et la Russie sont deux grandes nations. (...) Les grandes nations ont plus de devoirs que de droits", a-t-il dit.
Différenciant "forces armées" et "forces de maintien de la paix", Vladimir Poutine a répété que le Kremlin "respectait pleinement" les accords des 12 août et du 8 septembre.
"BOÎTE DE PANDORE"
"Vous n'êtes pas sans savoir que la Russie est le plus grand pays au monde par son territoire. Nous n'avons pas besoin du territoire des autres pays. Il s'agit simplement de garantir la sécurité dans la région", a-t-il plaidé, renvoyant aux Occidentaux la responsabilité du précédent "inacceptable" de l'indépendance du Kosovo.
"C'est la boîte de Pandore qui a été ouverte", a-t-il dit.
Les positions, connues, ont été répétées avec fermeté et aménité, mais elles n'ont en rien entamé les efforts de rapprochement économique entre Paris et Moscou.
"Les événements (en Géorgie) n'ont pas influé sur nos contacts. (...) Il n'y aucun projet gelé ou repoussé", a affirmé Vladimir Poutine.
Un état d'esprit confirmé par la partie française : "Il n'y a pas d'incidence, il n'y a pas de mauvaise volonté de la part de quiconque", relève un diplomate.
Accompagné de huit grands patrons, François Fillon a appelé de ses voeux des "partenariats industriels de long terme".
"La Russie est un marché en expansion dont la France tire insuffisamment parti", avec seulement 3,9% de parts de marché, a-t-il dit. "Les entreprises françaises peuvent répondre aux besoins de diversification de l'économie russe."
"Les société françaises et russes ont tout intérêt à procéder par le biais de participations croisées", a estimé pour sa part Vladimir Poutine.
Ainsi Dalkia, filiale de Veolia Environnement spécialisée dans les services énergétiques aux transports et aux collectivités, a-t-elle signé trois accords de coopération avec des collectivités locales russes en vue de la réalisation et de la rénovation de réseaux de chauffage urbains.
Carrefour a conclu un accord avec la région de Krasnodar pour l'implantation d'hypermarchés, secteur dont la croissance annuelle atteint les 30% en Russie.
EDF a scellé un accord de coopération avec le groupe russe Inter RAO UES dans la perspective d'une prise de participation minoritaire dans le capital de cette coentreprise détenue par UES (60%) et RosEnergoAtom (40%).
Arianespace a signé pour sa part un contrat de 500 millions de dollars avec l'Agence spatiale russe (Roskosmos) pour l'acquisition de dix lanceurs Soyouz qui seront tirés en 2009 des centres de Kourou (Guyane) ou de Baïkonour (Kazakhstan).