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Nicolas Sarkozy veut éviter « les erreurs du passé » en Afrique
NEW YORK (Reuters) - Nicolas Sarkozy a invité la communauté internationale à éviter les "erreurs du passé" envers l'Afrique, notamment en matière d'aide au développement et d'endettement, une allusion à la Chine.
"Je voudrais lancer un appel qui vaut pour nous tous : ensemble, évitons la répétition des erreurs du passé", a déclaré le président français au siège des Nations unies à New York, lors d'une réunion sur le développement de l'Afrique organisée par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon.
Il a précisé qu'il pensait en premier lieu à la question de la dette. "Nos efforts collectifs depuis la fin des années 1990 ont permis de diviser par quatre la dette extérieure de l'Afrique et (...) l'Afrique a retrouvé des marges de manoeuvre pour les investissements publics et pour les secteurs sociaux", a-t-il expliqué. "Prenons garde à un réendettement public trop rapide et trop coûteux. Ne préparons pas une nouvelle crise de la dette africaine pour 2030."
Nicolas Sarkozy a souhaité que bailleurs et bénéficiaires de l'aide renforcent leur coordination et leur harmonisation.
"Au moment où le secrétaire général nous recommande d'accélérer le recours à l'aide budgétaire, je pose la question : pourquoi voit-on de nouveaux bailleurs de l'Afrique, qui sont par ailleurs les bienvenus, multiplier l'aide sous forme de projets ?" a demandé Nicolas Sarkozy.
Il faisait clairement allusion à la Chine, de plus en plus active sur le continent africain, dont elle convoite les matières premières en échange d'une aide accordée sans porter vraiment attention à la façon dont celle-ci est utilisée.
"Européens et Africains se sont entendus sur le déliement de l'aide. Pourquoi revenir sur ce principe avec des bailleurs d'autres continents ? Les mêmes causes produiront les mêmes effets", a insisté le président français.
Nicolas Sarkozy, qui s'adressera mardi matin à l'Assemblée générale de l'Onu, a évoqué le problème de la valorisation et de la gestion durable des ressources naturelles de l'Afrique.
"Ce n'est pas parce que les termes de l'échange se sont améliorés qu'il faut enfermer l'Afrique dans la seule exportation des matières premières", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat français, président en exercice du Conseil européen, a réaffirmé que l'Union européenne entendait s'engager aux côtés de l'Afrique, en soulignant que ce n'était pas seulement un engagement du coeur mais aussi "de la raison" en raison de la proximité géographique des deux continents.
"Quelle illusion d'envisager la prospérité de l'Europe sans travailler à l'émergence d'un partenaire économique majeur qui se situe à 14 km des côtes européennes (et) dont la population sera en 2030 supérieure à celle de l'Inde et supérieure à celle de la Chine ?" a-t-il dit.