« La presse et le problème d'Internet, un dossier explosif, selon le Point | Un village accouche d’une micro-structure » |
« Si Abdel était resté avec nous, il serait toujours vivant »
CLERMONT-FERRAND (AFP) - La mère d'Antoine, 6 ans et demi, signalé disparu depuis le 11 septembre à Issoire (Puy-de-Dôme), son concubin et six de leurs amis interpellés dans les environs d'Issoire mercredi étaient toujours en garde à vue jeudi matin, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Outre Alexandrine, 23 ans, et son compagnon Sébastien, 29 ans, six personnes, hommes et femmes, âgés de 20 à 30 ans, sont entendus séparément dans différents locaux de la gendarmerie, a indiqué à l'AFP le lieutenant colonel Pascal Palayer, officier de communication pour la gendarmerie d'Auvergne.
Il s'agit d'amis du couple, défavorablement connus des forces de l'ordre, qu'un enquêteur décrit comme "des petites frappes, des marginaux", habitant Issoire ou des villages des environs.
"Ce sont des jeunes du coin, qui ont des passions communes", a affirmé le lieutenant colonel Palayer.
La décision d'une éventuelle prolongation de leur garde-à-vue, qui prend fin en milieu d'après-midi, n'avait pas encore été prise jeudi matin, a-t-il précisé.
DRAME.
« Si Abdel était resté avec nous, il serait toujours vivant »
leparisien.fr | 25.09.2008
LES YEUX embués par les larmes, la gorge nouée par l’émotion, Mokthar, jeune marié et aussi jeune père de famille, essaie de refaire surface après la mort suspecte de son fils de 7 mois à la pouponnière du foyer de l’enfance de Rubelles (Seine-et-Marne). Il veut savoir la vérité et que le ou les coupables soient vite identifiés.
Le bébé a été retrouvé par une puéricultrice dans la nuit de jeudi à vendredi, inanimé dans son lit. L’autopsie a conclu qu’Abdel est mort à la suite d’un traumatisme crânien. L’enfant avait deux bosses, l’une au niveau du front et l’autre au niveau occipital, dans sa partie basse. Le parquet de Melun a ouvert une information judiciaire pour connaître les causes de la mort et deux juges ont été saisis. Pour Mokthar et son épouse Hayet, l’attente de savoir ce qui s’est réellement passé est trop longue. La nuit, le jour, les questions se bousculent dans leur tête. Un cauchemar.
« Notre bébé n’est pas tombé tout seul »
Comment vivez-vous la situation ?
Mokthar. Très mal. Je n’arrête pas de penser à ce qui est arrivé. C’est un drame affreux que je ne m’explique pas. On n’imagine pas le chagrin que j’ai. Pour moi, c’est difficile de parler d’Abdel au passé. Je n’y arrive pas. Il était tout pour nous. C’était un miraculé.
Mon épouse a donné naissance à des triplés. Deux sont morts, Abdel a survécu. Il pesait 600 g et puis il a repris le dessus. Il s’est battu pour vivre et pesait 5 kg. Le pédiatre l’a examiné jeudi dernier et a confirmé qu’il était en bonne santé. Nous étions heureux. Aujourd’hui, nous sommes détruits.
Pourquoi Abdel a été placé dans ce foyer qui accueille des enfants dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance ?
Nos trois enfants sont nés le 5 février à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris. Cet établissement est spécialisé dans les naissances multiples et à risques. L’un des garçons est mort dans le ventre de sa mère, le deuxième est décédé peu après et le troisième, Abdel, s’en était sorti. Les événements ont été difficiles à vivre. Avec mon épouse, on s’est disputés devant l’assistante sociale de l’établissement qui a fait un rapport et la décision de placer notre enfant a été prise par un juge. Une décision que nous n’avons pas comprise parce que des disputes dans les couples, ça arrive. Nous sommes des gens normaux. L’un comme l’autre, nous n’avons aucun problème avec la police, on ne boit pas, on ne se drogue pas. Je travaille en intérim dans la restauration à Paris. Mon épouse a fait des études de secrétariat.
Vous êtes en colère qu’Abdel ait été placé ?
Oui, très. Après l’hôpital de Paris, Abdel est resté deux semaines au centre hospitalier de Melun puis il est allé directement au foyer de l’enfance. Il a été placé soi-disant dans un établissement sécurisé où il était censé être surveillé et, au final, on nous annonce sa mort. C’est horrible. S’il était resté avec nous, il serait aujourd’hui bien vivant dans sa chambre. Il ne l’a jamais vue. Pourtant, nous l’avions préparée. Tout y est encore : son lit, ses jouets. Je ne pardonne pas ce qui s’est passé. Je ne peux pas. Avec mon épouse, nous allions le voir tous les jours. Je lui donnais son biberon, son bain, je le changeais. On s’est battus pour lui et avec lui. Nous ne l’avons jamais abandonné. Vendredi, nous avons reçu une lettre du juge de Melun qui nous disait qu’Abdel allait nous être rendu.
Que s’est-il passé d’après vous ?
Je n’en sais rien. Mais je suis sûr d’une chose, mon fils n’a jamais pu se lever de son lit. Il ne se tenait pas debout. Son corps a été retrouvé entre 7 heures et 9 heures vendredi. A 6 heures, c’était l’heure du biberon. Depuis deux jours, il était seul dans sa chambre. Son lit est haut. Il a deux chocs à la tête. Notre bébé n’est pas tombé tout seul. Il faut coûte que coûte trouver le coupable.
SYDNEY (AP) - L'actrice Nicole Kidman attribue sa grossesse inattendue à une baignade qu'elle a effectuée dans des cascades de la région australienne de l'Outback. Selon elle, ces eaux pourraient être bénéfiques pour la fertilité des femmes.
L'actrice australienne, âgée de 41 ans, a donné naissance à une petite fille, Sunday Rose, en juillet dernier. Dans un entretien accordé au magazine "The Australian Women's Weekly", la star explique que six autres femmes, qui avaient comme elle nagé dans les cascades, sont tombées enceintes pendant le tournage du film "Australia".
"Je n'aurais jamais cru que je tomberais enceinte et donnerais naissance à un enfant, mais cela s'est produit pendant ce film", confie-t-elle. "Sept bébés ont été conçus pendant ce tournage, dont un seul garçon. Il se passe quelque chose dans les eaux de Kununurra, parce que nous avons toutes nagé dans les cascades, donc nous pouvons maintenant en parler comme des eaux de la fertilité."
Le film, réalisé par Baz Luhrmann, a été tourné à Kununurra, une petite ville située dans le nord de l'Australie-Occidentale. Le long métrage, qui raconte l'histoire d'un aristocrate héritant d'un ranch australien pendant la Seconde Guerre mondiale, sort en novembre.
Nicole Kidman est également interrogée sur ses rondeurs discrètes pendant la grossesse. "J'ai la chance d'être grande, donc je ne grossis pas beaucoup", souligne-t-elle. Elle se dit également chanceuse d'avoir eu un accouchement qui s'est très bien passé et "un bébé très gentil". L'actrice est mariée au chanteur country Keith Urban. Elle a eu deux enfants adoptés avec son ex-mari Tom Cruise.
Prison à vie pour les jeunes : Harper critiqué au Québec
Radio Canada - Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique du Québec, Jacques Dupuis, et la Fraternité des policiers de Montréal déplorent fortement l'intention des conservateurs de Stephen Harper de durcir les peines de prison pour les jeunes contrevenants.
Les conservateurs veulent, si ces jeunes sont reconnus coupables de meurtre, qu'ils soient passibles de peine d'emprisonnement à vie.
Le ministre Dupuis ne voit rien de bon dans l'incarcération de jeunes de 14 ans dans des prisons pour adultes. Pour lui, c'est la négation de toute possibilité de réhabilitation :
« C'est à ces âges-là qu'on peut tenter de récupérer ces jeunes-là quand ils commettent des crimes. La prison à vie pour un enfant de 14 ans, je ne peux pas ne pas penser qu'un jour il va sortir de prison. Si on l'emprisonne à 14 ans, pour perpétuité, il va sortir à 30 ans, à 40 ans. Qu'est-ce qu'il aura appris dans la prison et quel genre d'individu sera-t-il en sortant ? Moi, je pense qu'il risque d'être beaucoup plus dangereux », a-t-il déclaré à RDI, mercredi.
M. Dupuis s'élève également contre l'abandon éventuel du registre des armes à feu. Selon lui, il s'agit d'un instrument extrêmement important pour les policiers lorsqu'ils sont appelés à intervenir sur les lieux d'un événement.
Il rejoint ainsi les positions déjà exprimées par les porte-parole de l'Action démocratique du Québec et du Parti québécois, mais aussi du président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur.
Dans une lettre publiée, mercredi matin dans un quotidien, M. Francoeur dénonce la politique conservatrice qui, d'un côté abandonne, le registre des armes à feu et, de l'autre, accentue la répression.
« Au Québec, intervenants sociocommunautaires et policiers travaillent ensemble depuis longtemps pour éviter que la judiciarisation des dossiers des jeunes contrevenants ne devienne pour eux un handicap pour la vie », écrit-il.
Il reproche aussi à M. Harper de s'être acharné pour affaiblir le registre des armes à feu: « Le registre était utile pour les policiers, il permettait de mieux planifier leurs interventions et il fallait le rendre plus performant, pas l'affaiblir ». Selon lui, « sécurité publique et idéologie ne font pas bon ménage ».
Cette critique du policier montréalais a été reprise par le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. En point de presse à Montréal, il a déclaré que d'envoyer des adolescents de 14 ans en prison, ce n'était rien de moins que d'en faire d'éventuelles victimes de viol.
Edition Abonnés - Fait du Jour
Des jeunes parents à la vie chahutée
Issoire
leparisien.fr | 25.09.2008
C’EST UN COUPLE au profil dérangeant, des marginaux à la vie fracassée. Alexandrine Brugerolle de Fraissinette, 23 ans, et Sébastien Ribière, 28 ans, son compagnon depuis quelques mois, ont tous deux eu maille à partir avec la justice. A 18 ans, alors qu’elle a accouché un an plus tôt (en mai 2002) du petit Antoine, Alexandrine est condamnée pour trafic de stupéfiants.
Elle est à l’époque la compagne de Toufik C., un petit malfrat clermontois cumulant trafic de drogue et proxénétisme. La peine est lourde : dix-huit mois de détention dont douze avec sursis. Elle n’en fera donc que six à la prison pour femmes de Riom avant d’être recueillie par sa grand-mère, Ghislaine, qui demeure au village de Perrier à deux pas d’Issoire. « Personne n’aurait voulu vivre sa vie », résume la vieille dame épuisée.
Elle erre de foyer en foyer
Dès l’âge de 14 ans, Alexandrine est en totale rupture avec ses proches. L’adolescente fugue du domicile familial de Vichy (Allier), ne supportant plus d’être le souffre-douleur de son beau-père. Elle abandonne l’école et erre de foyer en foyer. Quant à son père biologique, il ne l’a pas reconnue. Récemment, cet homme avait bien tenté de renouer des liens avec sa fille mais a toujours été reçu en coup de vent. Alexandrine ne voulait pas le voir et encore moins lui confier le petit Antoine comme il l’avait demandé. Décrite comme impulsive, la jeune mère de famille semblait s’être stabilisée en travaillant auprès de Stéphane Bourcelin, le gérant du bar d’Issoire le Bon Crouton. Le commerçant, avec lequel elle a eu une brève relation, l’a employée comme serveuse durant deux ans et demi. Mais, le 12 août dernier, leur collaboration s’achève après une sérieuse dispute. A ce moment, Alexandrine partage sa vie avec Sébastien Ribière depuis quelques mois. Le jeune homme a déjà été condamné pour trafic de stupéfiants à diverses reprises.
Fils d’une commerçante, lui non plus n’a pas été élevé par son père biologique. En juin 2007, sa compagne de l’époque, Virginie, lui donne un garçon. Le jeune couple, qui ne va pas tarder à se séparer, est alors installé dans la petite commune de Vernet-la-Varenne depuis moins d’un an. Les habitants du village se rappellent surtout des chiens de Sébastien car, durant l’été 2007, ses animaux attaquent Monique Montagne, 64 ans, leur voisine. Mordue sévèrement à la jambe, au bras, à la main et au sein, cette adjointe au maire est « toujours traumatisée » par cette attaque et avait porté plainte à la gendarmerie.
Une affaire toujours en cours.
Edition Abonnés - Fait du Jour
Une enquête hors norme
leparisien.fr | 25.09.2008
DES DIZAINES de gendarmes, des spéléologues, des chiens au flair incomparable, des hélicoptères ultra sophistiqués. Pour retrouver la trace du petit Antoine, les gendarmes ont déployé des moyens exceptionnels. « Depuis l’annonce de sa disparition, entre trente et soixante gendarmes se sont relayés chaque jour, sans compter le renfort des pompiers locaux et des réservistes », détaille un enquêteur.
Certains jours, jusqu’à quatre-vingts militaires ont été mobilisés à Issoire, à la recherche du gamin.
La commune a été entièrement quadrillée et passée au peigne fin. Des équipes de gendarmes ont sillonné la vieille ville, où demeurait le petit garçon, munies d’un questionnaire type destiné à recueillir tous les témoignages, même les plus anodins, pour ne rien laisser échapper. Des spécialistes de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont également été dépêchés de Paris.
Un hélicoptère équipé d’une caméra thermique
En plus de ces renforts humains, la gendarmerie a battu le rappel pour déployer un arsenal technique impressionnant, que ce soit en termes de police technique et scientifique ou en équipements de recherche. Trois hélicoptères ont été utilisés pour survoler la région plusieurs jours durant. L’un des appareils, équipé d’une caméra thermique, a balayé la ville et ses environs pour détecter toute trace de vie. Deux brigades nautiques, soit douze plongeurs, ont aussi été mobilisées avec des canoës-kayaks pour arpenter les cours d’eau et fouiller les trous d’eau. Des militaires ont sillonné les petits chemins à pied, à moto.
Au cours des multiples opérations de fouilles organisées depuis le 11 septembre, date de la disparition officielle d’Antoine, des gendarmes du peloton de haute montagne spécialisés dans la recherche spéléologique sont descendus dans les souterrains médiévaux de la vieille ville. Des collecteurs d’égouts ont été visités. Enfin, plusieurs équipes cynophiles ont été dépêchées sur place avec des chiens pisteurs. Rade, le chien de la race des saint-hubert spécialisé dans la recherche de « traces anciennes » a même été lancé à plusieurs reprises sur la piste du gamin. Capable de sentir des molécules situées à plusieurs dizaines de centimètres du sol, le saint-hubert est le chien le plus performant. Une équipe cynophile des sapeurs-pompiers a aussi contribué à l’enquête avec ses chiens spécialisés dans la recherche de cadavres ensevelis. Seul bémol de cet impressionnant déploiement, le petit Antoine n’a jusqu’alors pas pu être localisé.