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Apprendre à être mère malgré la détresse
Apprendre à être mère malgré la détresse
LT - 02.10.2008
SOUTIEN. L'Action éducative mères-enfants reçoit depuis dix ans les femmes en difficulté, enceintes ou avec un bébé.
Comment établir un lien avec un nouveau-né lorsque tout va mal dans la vie de sa maman? Le Service de protection de la jeunesse du canton de Vaud a essayé de répondre à cette problématique cruciale en créant, avec des institutions privées d'utilité publique, des lieux de prise en charge mère-enfant: «L'Action éducative mères-enfants». Ils se répartissent sur quatre sites, dont Yverdon et Lausanne. Des endroits où ces femmes en difficulté vont trouver un soutien socio-éducatif global, mais qui ont pour fil rouge le lien mère-enfant. L'AEME fête ses dix ans avec une journée d'étude qui se déroule ce jeudi au CHUV. Le point sur cette expérience avec Marc Berger, directeur de la Fondation Petitmaître à Yverdon qui participe au projet.
Le Temps: Qui sont les mères qui s'adressent à vous?
Marc Berger: Il s'agit de mamans en situation précaire, qui ont des carences affectives, relationnelles, des problèmes de conflit avec leur famille et sont isolées de ce fait. Il y a beaucoup de cas d'abus sexuels, de violence dans la famille ou dans le couple. Ces personnes ont souvent un passé institutionnel.
- Est-ce que le profil de ces femmes a changé en dix ans?
- Nous n'avons pas de statistiques sur ce point. Cela dépend des lieux d'accueil. A Yverdon, nous sommes proches d'un hôpital psychiatrique et nous recevons, plus que les autres centres, des femmes qui sont passées par ce service. A Lausanne, on remarque une augmentation des mères mineures, un phénomène peut-être plus citadin. ...
- Ces femmes ou leur famille peuvent-elles s'adresser directement à l'AEME?
- Non, elles nous sont adressées par les services sociaux, le service du Tuteur général, éventuellement les maternités voire le médecin traitant. ...