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Réseau ferré : rénover les caténaires, mais qui va payer ?
"Le système ferroviaire est en surtension" car il est "victime de la saturation et du vieillissement", a résumé le président de la SNCF Guillaume Pepy, un constat déjà établi par un audit suisse réalisé en 2005, qui pointait l'état calamiteux du réseau pour cause de sous investissement chronique depuis 30 ans.
Réseau ferré: 400 millions d'euros pour rénover les caténaires, mais qui va payer ?
Publié le 05/10/2008 à 14:48 - Modifié le 05/10/2008 à 14:58 AFP / Le Point
La SNCF chiffre à au moins 400 millions d'euros la facture pour rénover les caténaires et leur permettre de résister à la hausse permanente du trafic mais une nouvelle fois, le besoin de financement se heurte au manque de moyens de Réseau ferré de France (RFF).
Après trois ruptures de caténaires qui ont provoqué des pagailles monstre en août et septembre, la compagnie ferroviaire a entamé l'inspection des équipements au début du mois denier.
Les premiers constats sont sans surprise: la "limite d'usure du fil de contact est poussée plus loin que sur les réseaux voisins" et il faut 400 millions sur quatre ans au moins pour les rénover et rendre le système entier plus robuste, dit la SNCF dans son rapport d'étape, présenté lors de son séminaire annuel de presse à Megève (Haute-Savoie).
Selon elle, si le "niveau d'entretien permet de contenir le nombre d'incidents annuel", il "ne peut empêcher (...) le vieillissement du réseau". Résultat, la SNCF doit effectuer "de multiples interventions ponctuelles" d'entretien moins efficaces que du "renouvellement complet d'équipements".
Il faudrait donc faire passer l'enveloppe de 190 millions d'euros alloués en 2008 par RFF à la SNCF pour les caténaires à 240 millions d'euros pendant au moins quatre ans, les sommes supplémentaires allant au renouvellement plutôt qu'à l'entretien courant.
Le but serait de "faire passer de 500 à 700 km par an" la longueur de fils électriques remplacés, a précisé Pierre Izard, directeur de la branche Infrastructure de la SNCF, à Megève.
Il faut aussi 150 millions pour renforcer tout le système caténaire face aux hausses de trafics en de nombreux points.
Ces propositions sont désormais "entre les mains de RFF", propriétaire du réseau et à ce titre chargé de le financer, a ajouté M. Izard.
Mais RFF, qui croule sous une dette de près de 28 milliards d'euros héritée de la SNCF et un déficit chronique, n'a aucune marge de manoeuvre financière.
Ses ressources, qui proviennent des péages ferroviaires payés par les entreprises (essentiellement la SNCF) et de subventions de l'Etat, ne suffisent pas à subvenir aux investissements nécessaires.
Du coup, RFF "souhaite solliciter des expertises complémentaires et indépendantes pour améliorer son diagnostic et mieux évaluer l'opportunité des investissements proposés", indique-t-on au sein de l'entreprise publique, avant de renvoyer la balle à la SNCF.
"Le tiers seulement des incidents sont dus à l'infrastructure", poursuit-on chez RFF, "et un certain nombre relève de comportements professionnels ou de modes opérationnels qui relèvent plutôt de la formation, du management ou des règles d'exploitation", sous entendu de la SNCF, rémunérée par RFF pour entretenir le réseau.
"Bien entendu, si des mesures d'urgence apparaissent nécessaires, elles seront prises", nuance néanmoins RFF.
Au secrétariat d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau indique avoir "d'ores et déjà demandé à RFF et à la SNCF d'élaborer un plan d'action commun" pour résoudre le problème des caténaires.
Au-delà du problème de financement de la rénovation des caténaires, c'est la question globale du manque de moyens alloués au rail qui se pose une nouvelle fois.
"Le système ferroviaire est en surtension" car il est "victime de la saturation et du vieillissement", a résumé le président de la SNCF Guillaume Pepy, un constat déjà établi par un audit suisse réalisé en 2005, qui pointait l'état calamiteux du réseau pour cause de sous investissement chronique depuis 30 ans.
Le prix des passeports devrait fortement augmenter
LEMONDE.FR avec AFP | 03.10.08 | Extrait
Dans son édition du vendredi 3 octobre, le quotidien Les Echos revient sur des mesures du projet de loi de finances 2009 pas encore évoquées par le gouvernement, et notamment la hausse importante des prix des passeports.
En devenant biométrique, le passeport devrait augmenter de 29 euros pour un adulte et de 15 euros pour les 15-18 ans, passant respectivement à 89 et 45 euros. Pour les moins de 15 ans, cette pièce d'identité, jusqu'ici gratuite, devient payante : il en coûtera 20 euros. "Les recettes supplémentaires iront à l'Agence nationale des titres sécurisés, dans la limite de 131 millions d'euros", précise le journal.
Si la carte d'identité devient elle aussi biométrique, sa délivrance reste gratuite. Par contre "son renouvellement en cas de perte ou de vol plus de douze mois avant la date d'expiration sera désormais facturé 25 euros", selon le journal. L'objectif du gouvernement est de "réduire la fraude à l'identité", alors que les déclarations de perte ou de vol ont fortement augmenté depuis 1997, "date à laquelle la carte est devenue gratuite", expliquent Les Echos.