« Réseau ferré : rénover les caténaires, mais qui va payer ? | Crise d'hypocrisie en Corse : le procureur lance un appel au calme » |
Une « épuration sociale » en banlieue parisienne ?
NDLR : Lire Razzia, un billet d'humour paru dans NouvelObs n°2244. Etrangement, selon la dépêche AFP, le secteur géographique concerné, du moins vivement critiqué, serait celui de la cour d'appel de Versailles.
Christine Boutin, se disant « très choquée », répond qu'« un tel procès d'intention est proprement scandaleux », que « s'il ne s'agit que d'un écart de langage, elle souhaite leur rappeler - aux associations - qu'elle n'a jamais refusé d'ouvrir sa porte pour recueillir les doléances et les propositions constructives d'amélioration ».
Evidement, ce genre de termes et de pratiques renvoient à des périodes sombres de l'histoire de l'humanité. Mais quand le politique fait tomber les tours et que, sans même une enquête, des juges font placer les enfants dans de jolis petits villages de province, comme il y a 40 ans, je pense pour ma part qu'il y a un réel malaise.
NANTERRE (AFP) - Des associations présentes au Forum social des quartiers populaires, ce week-end à Nanterre, n'hésitent pas à parler "d'épuration sociale" pour dénoncer des opérations de rénovation urbaine conduites, selon elles, au détriment des banlieusards les plus pauvres.
Si la loi sur la cohésion sociale de 2003 mettait en avant le désir de parvenir à une "mixité sociale" dans les banlieues, certaines associations présentes au forum qui s'est ouvert vendredi pour trois jours, assurent que des opérations menées par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) ont entraîné, notamment à travers les démolitions de logements sociaux, une relégation supplémentaire des plus défavorisés.
"Les démolitions ont été particulièrement nombreuses et effectuées sans aucune concertation avec les habitants concernés, souvent les plus pauvres des quartiers pour qui le processus est d'une extrême violence", dit à l'AFP Kaissa Titous, de la coordination anti-démolition des quartiers populaires.
"Les pouvoirs publics ne veulent pas écouter les habitants surtout s'ils revendiquent un droit de regard sur les projets et sur leur gestion financière, questionnant notamment le fait que des bureaux d'études s'engraissent au passage", assure Abdenour Tataï, de l'association Justice pour le Petit-Bard, de Montpellier.
Parlant de "plans autoritaires", Nabil Koskossi, de droit-de-cité Sarcelles, affirme que, "incapables de trouver une réponse au chômage massif et à l'appauvrissement dans les cités, des élus locaux de tous bords soutenus par le gouvernement déplacent, parfois expulsent, une partie des habitants les plus pauvres au profit de familles de classes moyennes ayant un profil fiscal plus avantageux".
"Cette épuration sociale aboutit à une relégation supplémentaire car les familles relogées le sont dans des conditions médiocres dans des immeubles loin des centres des villes et parfois voués à la démolition", renchérit Mme Titous.
Dans un communiqué, la ministre du Logement, Christine Boutin, a vivement réagi à ces propos, se disant "très choquée" notamment par l'expression "épuration sociale".
"Le programme national de rénovation urbaine institué par la loi du 1er août 2003 (...) prévoit un effort national sans précédent de transformation des quartiers fragiles classés en Zones Urbaines Sensibles (ZUS) ou présentant les mêmes difficultés socio-économiques", a affirmé la ministre. Elle rappelle qu'"à l'horizon 2013, 530 quartiers seront rénovés améliorant le cadre de vie de près de 4 millions d'habitants".
De leur côté, les associations soulignent qu'après les démolitions, le plus souvent on reconstruit des logements dont les loyers sont plus chers et ne sont pas accessibles aux familles délogées, pas plus que les programmes d'accession à la propriété.
Elles critiquent violemment les projets menés par exemple au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) ou aux Mureaux (Yvelines) mais se réjouissent d'être parvenues à arrêter certaines démolitions notamment à la faveur d'un changement de majorité municipale comme à Argenteuil (Joliot-Curie et Mondor, Val-d'Oise) ou à Poissy (La Coudraie, Yvelines).
Banlieues : la « rénovation » décriée
Publié le 05/10/2008, www.republicain-lorrain.fr
La transformation des quartiers dits « fragiles » a été assimilée à de l'« épuration sociale » par des associations, hier, lors du Forum des quartiers populaires à Nanterre.
Quand Christine Boutin parle « d'effort national sans précédent », la coordination anti-démolition des quartiers populaires parle d'« épuration sociale ». Hier au Forum social des quartiers populaires, qui se déroule sur trois jours à Nanterre, plusieurs associations ont en effet dénoncé des opérations de rénovation urbaine conduites, selon elles, au détriment des banlieusards les plus pauvres. En cause, la loi sur la cohésion sociale de 2003, qui mettait en avant le désir de parvenir à une « mixité sociale » dans les banlieues. Des opérations menées par l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) auraient entraîné, à travers les démolitions de logements sociaux, une relégation supplémentaire des plus défavorisés.
« Les démolitions ont été particulièrement nombreuses et effectuées sans aucune concertation avec les habitants concernés, souvent les plus pauvres des quartiers pour qui le processus est d'une extrême violence », explique Kaissa Titous, de la coordination anti-démolition des quartiers populaires. D'après les associations, les logements construits après les démolitions affichent des loyers plus élevés et ne sont pas accessibles aux familles délogées, pas plus que les programmes d'accession à la propriété. Les projets menés par exemple au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) ou aux Mureaux (Yvelines) sont dans le viseur.
Boutin « très choquée »
Parlant de « plans autoritaires », Nabil Koskossi, de droit-de-cité Sarcelles, affirme que, « incapables de trouver une réponse au chômage massif et à l'appauvrissement dans les cités, des élus locaux de tous bords soutenus par le gouvernement déplacent, parfois expulsent, une partie des habitants les plus pauvres au profit de familles de classes moyennes ayant un profil fiscal plus avantageux ».
La ministre du Logement Christine Boutin a vivement réagi à ces propos hier, se disant « très choquée » notamment par l'expression « épuration sociale ». « Le programme national de rénovation urbaine institué par la loi du 1er août 2003 [.] prévoit un effort national sans précédent de transformation des quartiers fragiles classés en Zones urbaines sensibles (Zus) ou présentant les mêmes difficultés socio-économiques », a affirmé la ministre. Elle rappelle qu'«à l'horizon 2013, 530 quartiers seront rénovés améliorant le cadre de vie de près de 4 millions d'habitants ».
Banlieue : Mme Boutin "très choquée" par les propos de certaines associations
Le 04/10/2008 à 16:46, paris.ville.orange.fr / AFP
La ministre du Logement Christine Boutin s'est dite samedi "très choquée" par les propos de certaines associations présentes au Forum social des quartiers populaires à Nanterre, rappelant l'effort "sans précédent" que constitue selon elle le programme national de rénovation urbaine.
La ministre, selon un communiqué diffusé par ses services, est "très choquée par le caractère outrancier des propos tenus par certaines associations (...) et s'interroge sur les finalités qu'elles poursuivent".
"S'il ne s'agit que d'un écart de langage, elle souhaite leur rappeler qu'elle n'a jamais refusé d'ouvrir sa porte pour recueillir les doléances et les propositions constructives d'amélioration", est-il ajouté.
"Le programme national de rénovation urbaine (PNRU) institué par la loi du 1er août 2003 pour la ville et la rénovation urbaine prévoit un effort national sans précédent de transformation des quartiers fragiles classés en Zones Urbaines Sensibles (ZUS) ou présentant les mêmes difficultés socio-économiques", affirme Mme Boutin.
Elle rappelle qu'"à l'horizon 2013, 530 quartiers seront rénovés améliorant le cadre de vie de près de 4 millions d'habitants", pour un investissement de l'Etat de "12 milliards d'euros". La ministre conteste vivement que le programme soit guidé par une volonté "d'épuration sociale", comme l'affirment des associations. "Un tel procès d'intention est proprement scandaleux", dit-elle.
Plusieurs responsables d'associations présentes ce week-end à Nanterre (Hauts-de-Seine) ont dénoncé la politique du gouvernement en matière de rénovation urbaine. Certains d'entre eux évoquent des "plans autoritaires" visant parfois à "expulser les plus pauvres au profit de familles de classes moyennes au profil fiscal plus avantageux".
"Cette épuration sociale aboutit à une relégation supplémentaire car les familles relogées le sont dans des conditions médiocres dans des immeubles loin des centres des villes et parfois voués à la démolition", a déclaré à l'AFP Kaissa Titous, de la coordination anti-démolition des quartiers
La rénovation des banlieues françaises : 'de l'épuration sociale'
Société, sam 4 oct, www.rtlinfo.be
Des associations présentes au Forum social des quartiers populaires, ce week-end à Nanterre, n'hésitent pas à parler "d'épuration sociale" pour dénoncer des opérations de rénovation urbaine conduites, selon elles, au détriment des banlieusards les plus pauvres.
Si la loi sur la cohésion sociale de 2003 mettait en avant le désir de parvenir à une "mixité sociale" dans les banlieues, certaines associations présentes au forum qui s'est ouvert vendredi pour trois jours, assurent que des opérations menées par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) ont entraîné, notamment à travers les démolitions de logements sociaux, une relégation supplémentaire des plus défavorisés.
"Les démolitions ont été particulièrement nombreuses et effectuées sans aucune concertation avec les habitants concernés, souvent les plus pauvres des quartiers pour qui le processus est d'une extrême violence", explique Kaissa Titous, de la coordination anti-démolition des quartiers populaires.
"Les pouvoirs publics ne veulent pas écouter les habitants surtout s'ils revendiquent un droit de regard sur les projets et sur leur gestion financière, questionnant notamment le fait que des bureaux d'études s'engraissent au passage", assure Abdenour Tataï, de l'association Justice pour le Petit-Bard, de Montpellier.
Parlant de "plans autoritaires", Nabil Koskossi, de droit-de-cité Sarcelles, affirme que, "incapables de trouver une réponse au chômage massif et à l'appauvrissement dans les cités, des élus locaux de tous bords soutenus par le gouvernement déplacent, parfois expulsent, une partie des habitants les plus pauvres au profit de familles de classes moyennes ayant un profil fiscal plus avantageux". "Cette épuration sociale aboutit à une relégation supplémentaire car les familles relogées le sont dans des conditions médiocres dans des immeubles loin des centres des villes et parfois voués à la démolition", renchérit Mme Titous.
Ces associations soulignent qu'après les démolitions, le plus souvent on reconstruit des logements dont les loyers sont plus chers et ne sont pas accessibles aux familles délogées, pas plus que les programmes d'accession à la propriété.
Elles critiquent violemment les projets menés par exemple au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) ou aux Mureaux (Yvelines) mais se réjouissent d'être parvenues à arrêter certaines démolitions notamment à la faveur d'un changement de majorité municipale comme à Argenteuil (Joliot-Curie et Mondor, Val-d'Oise) ou à Poissy (La Coudraie, Yvelines).
Pour Estelle Husson, coordinatrice du Forum qui laisse une large place à cette thématique, dans les rénovations urbaines des banlieues, il y a aussi de la part des pouvoirs publics, "des visées sécuritaires, une volonté de briser des solidarités en dispersant les gens, en éradiquant l'histoire d'un quartier".
Banlieue: certaines rénovations ont tourné à "l'épuration sociale", selon des associations
Avec agence
20Minutes.fr, éditions du 04/10/2008 - 12h17
dernière mise à jour : 04/10/2008 - 16h08
Des associations présentes au Forum social des quartiers populaires, ce week-end à Nanterre, n'hésitent pas à parler «d'épuration sociale» pour dénoncer des opérations de rénovation urbaine conduites, selon elles, au détriment des banlieusards les plus pauvres.
Si la loi sur la cohésion sociale de 2003 mettait en avant le désir de parvenir à une «mixité sociale» dans les banlieues, certaines associations présentes au forum qui s'est ouvert vendredi pour trois jours, assurent que des opérations menées par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) ont entraîné, notamment à travers les démolitions de logements sociaux, une relégation supplémentaire des plus défavorisés.
«Processus d'une extrême violence»
«Les démolitions ont été particulièrement nombreuses et effectuées sans aucune concertation avec les habitants concernés, souvent les plus pauvres des quartiers pour qui le processus est d'une extrême violence», explique à l'AFP Kaissa Titous, de la coordination anti-démolition des quartiers populaires.
«Les pouvoirs publics ne veulent pas écouter les habitants surtout s'ils revendiquent un droit de regard sur les projets et sur leur gestion financière, questionnant notamment le fait que des bureaux d'études s'engraissent au passage», assure Abdenour Tataï, de l'association Justice pour le Petit-Bard, de Montpellier.
«Elus locaux de tous bords»
Parlant de «plans autoritaires», Nabil Koskossi, de droit-de-cité Sarcelles, affirme que, «incapables de trouver une réponse au chômage massif et à l'appauvrissement dans les cités, des élus locaux de tous bords soutenus par le gouvernement déplacent, parfois expulsent, une partie des habitants les plus pauvres au profit de familles de classes moyennes ayant un profil fiscal plus avantageux».
«Cette épuration sociale aboutit à une relégation supplémentaire car les familles relogées le sont dans des conditions médiocres dans des immeubles loin des centres des villes et parfois voués à la démolition», renchérit Kaissa Titous.
Des projets dénoncés, d'autres stoppés
Ces associations soulignent qu'après les démolitions, le plus souvent on reconstruit des logements dont les loyers sont plus chers et ne sont pas accessibles aux familles délogées, pas plus que les programmes d'accession à la propriété.
Elles critiquent violemment les projets menés par exemple au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) ou aux Mureaux (Yvelines) mais se réjouissent d'être parvenues à arrêter certaines démolitions notamment à la faveur d'un changement de majorité municipale comme à Argenteuil (Joliot-Curie et Mondor, Val-d'Oise) ou à Poissy (La Coudraie, Yvelines).
Pour Estelle Husson, coordinatrice du Forum qui laisse une large place à cette thématique, dans les rénovations urbaines des banlieues, il y a aussi de la part des pouvoirs publics, «des visées sécuritaires, une volonté de briser des solidarités en dispersant les gens, en éradiquant l'histoire d'un quartier».
Pascal Guyot AFP/Archives ¦ Une barre d'immeuble de 492 logement est détruite le 27 janvier 2007 à Béziers dans le cadre d'un plan de rénovation urbaine