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Marc Machin, de l’erreur à la liberté
Société 8 oct. 6h51, Libé, extraits
Marc Machin, de l’erreur à la liberté
Il est sorti hier matin, à 9 h 40, en poussant un chariot bleu avec ses affaires. Il a embrassé son père. A serré dans ses bras sa visiteuse de prison. Puis a levé son poing vers le ciel. «Enfin libre», après presque sept ans, Marc Machin, 26 ans, a ce teint gris et cette raideur gauche que la prison imprime aux hommes. Il dit qu’il est heureux et soulagé. Cela ne se voit pas encore. Il a surtout l’air sonné.
Les journalistes sont nombreux à l’attendre. Depuis qu’un SDF, David Sagno, s’est accusé du crime pour lequel Marc Machin a été condamné deux fois à dix-huit ans de prison, l’histoire du jeune homme fascine. Comment la justice a-t-elle pu si gravement se tromper ?
Rancœur. Car il n’y a aujourd’hui plus de doute possible sur l’erreur judiciaire. L’ADN de David Sagno a été retrouvé sur les vêtements et sous les ongles de Marie-Agnès Bedot, la femme de 45 ans poignardée le 1er décembre 2001 sous le pont de Neuilly. A l’époque, Marc Machin avait été arrêté sur la foi du témoignage d’une passante. Il avait avoué le meurtre à la fin de sa garde à vue, avant de se rétracter et de clamer ensuite son innocence.
[...] Combat. Son avocat, Louis Balling, parle, lui, d’un combat à poursuivre. Pour l’instant, la peine est simplement «suspendue».