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Les papy-boomers veulent peser sur la vie publique
Enquête
Les papy-boomers veulent peser sur la vie publique
LE MONDE | 09.10.08 | Extrait
A la gare d'Hanovre (Allemagne), deux mondes se superposent. Au rez-de-chaussée, un World Cafe empli de trentenaires affairés. Au premier, les vastes salons de thé du Collosseum, où la moyenne d'âge dépasse la soixantaine. Un tableau bien différent de celui qu'offre Saragosse (Espagne), où de vieilles dames en goguette côtoient sur les trottoirs de jeunes garçons en skate, et où les cafés, à l'heure du tapeo, sont envahis par les familles. Et de ce qu'on voit à Toulouse (France), où les personnes âgées semblent absentes des rues animées du centre historique, préférant le calme des quartiers plus périphériques.
Ce qui réunit les "seniors" d'Hanovre, les "aînés" de Saragosse et les "vieux" de Toulouse ? Leur âge, qui leur confère une place spécifique dans l'espace public. Ce qui les sépare ? Des visions différentes de la solidarité intergénérationnelle, l'existence - ou non - de lieux de vie adaptés à leurs besoins. Et, surtout, "des degrés très divers de représentation et de participation locale à la vie politique", conclut Alice Rouyer, de l'université de Toulouse-II - Le Mirail.
Reportage
Enfants handicapés à l'école : un accompagnement très précaire
LE MONDE | 09.10.08 | Extrait
'est l'heure de la récré à l'école maternelle Julien-Pesche, au Mans. Au milieu des rires et des cris, des adultes veillent. Parmi eux, Charlène Duluart, 21 ans, ne quitte jamais des yeux Steven, 5 ans, trisomique 21. Ses parents ont fait le choix d'une classe ordinaire. Depuis la loi du 11 février 2005, les enfants porteurs de handicap doivent avoir accès à l'école de leur quartier. Ils nécessitent un accompagnement spécifique mis en place par l'inspection académique. Environ 18 000 personnes exercent cette fonction.
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Charlène Duluart aide Steven en classe, facilite son intégration et... prévient les bêtises. Dès qu'elle lui lâche la main, l'enfant s'éloigne à grands pas. "Steven est très voyageur", ironise Charlène. Sa bonne humeur à l'école cache une situation professionnelle difficile. "Je ne travaille que vingt heures par semaine payées au smic." Soit 550 euros net par mois, pour un temps partiel imposé. C'est le lot des EVS (emplois vie scolaire), recrutés par l'éducation nationale sans condition de diplôme.
La majorité des personnels accompagnant ont ce statut. Les autres, appelés AVS (auxiliaires de vie scolaire), ont, au minimum, le bac et bénéficient d'un contrat légèrement plus avantageux. "Si j'avais su que c'était si mal payé, je n'aurais pas postulé", lâche Charlène, en évoquant la lourde responsabilité de sa fonction et les heures supplémentaires. "Après les cours, je suis toujours là, car je dois discuter avec la maman de Steven. Le soir, c'est pareil." Mais son contrat ne prend en compte que les heures passées en classe. Le travail de coordination entre les parents, l'équipe pédagogique et l'accompagnant s'effectue sur le temps libre de l'EVS.
"JE SUIS DÉSEMPARÉE"
Ce personnel est généralement très peu formé. Nathalie Cartier, 37 ans, vient d'être embauchée à l'école Julien-Pesche. Depuis la rentrée, elle s'occupe de Diane, âgée de 6 ans, handicapée mentale et physique. "Une fillette polyhandicapée alors que je n'ai jamais travaillé avec des personnes en situation de handicap. C'est aberrant !", s'indigne-t-elle.