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McCain en quête désespérée d'une stratégie pour remonter la pente
JERUSALEM (AP)- Deux maisons appartenant à des arabes ont été incendiées dans la ville israélienne de Saint-Jean d'Acre, secouée depuis mercredi par des affrontements entre juifs et arabes, a annoncé samedi la police.
Saint-Jean d'Acre est une des rares villes d'Israël où de nombreux juifs et arabes vivent côte à côte. Les violences ont commencé mercredi, durant la fête juive du Yom Kippour. Depuis, plusieurs centaines de juifs et d'arabes se sont affrontés, se lançant des pierres et vandalisant des commerces et des voitures. La police a envoyé des renforts, et les dirigeants israéliens ont appelé au calme.
La police a annoncé samedi que deux maisons appartenant à des arabes, qui n'étaient pas occupées, ont été incendiées dans un quartier majoritairement juif de la ville. Les heurts ont repris dans la soirée, des habitants se jetant des pierres les uns sur les autres, avant que les forces de police ne ramènent le calme. Douze personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces incidents, et huit font l'objet d'une assignation à domicile.
DAVENPORT (AFP) - Le candidat républicain à la Maison Blanche John McCain, écrasé dans les sondages par le démocrate Barack Obama, alterne projets économiques de dernière minute, coups bas, spots agressifs et appels au respect, dans un ultime effort pour regagner du terrain.
A près de trois semaines de l'élection présidentielle du 4 novembre, le candidat démocrate Barack Obama, qui devance son adversaire de 11 points au niveau national (52% contre 41%) dans la course à la présidentielle, selon un sondage Newsweek paru vendredi, a lui aussi sorti de nouvelles mesures économiques de son chapeau vendredi dans l'Ohio. Il a également pris acte de l'appel au calme et au respect lancé par M. McCain à ses partisans, vendredi dans le Minnesota.
Il y a un mois, le même sondage donnait les deux hommes à égalité (46%). Mais c'était avant l'éclatement de la pire crise financière depuis celle de 1929 et le passage de l'économie au tout premier rang des préoccupations des Américains.
S'y est ajouté un nouveau handicap pour le camp républicain: l'implication reconnue vendredi soir par une enquête parlementaire de Sarah Palin, sa colistière, dans un scandale d'abus de pouvoir en Alaska, surnommé "Troopergate".
M. McCain se trouve aujourd'hui au pied de mur, écartelé entre des impératifs contradictoires qui rendent erratique sa stratégie de campagne: séduire la base ultra-conservatrice du parti, et s'attirer les bonnes grâces --et les voix-- des électeurs indépendants toujours indécis.
Face à un candidat démocrate qui inspire plus confiance aux électeurs pour gérer la crise économique, les attaques incessantes et de plus en plus violentes de M. McCain et de Sarah Palin ne semblent pas avoir porté leurs fruits. Le candidat républicain, aussi "franc-tireur" et "outsider" qu'il se présente reste associé dans l'esprit de beaucoup d'Américains au très impopulaire George W. Bush, tenu en partie pour responsable du désastre financier actuel.
La stratégie confuse de M. McCain a aussi été critiquée par des républicains. L'éditorialiste conservateur George Will s'est récemment demandé dans le Washington Post "si McCain n'avait pas perdu la tête".
Samedi, à Davenport, dans l'Iowa (centre), Etat agricole populaire, où M. Obama avait gagné la première étape des primaires démocrates en janvier, John McCain a de nouveau égréné ses thèmes favoris: baisse d'impôts, victoire en Irak, guerre contre la corruption à Washington, face à un public enthousiaste.
Au milieu de la foule, à dominante blanche et républicaine, une jeune femme, grimpée sur des épaules, a brandi une petite banderole hostile à la guerre en Irak, s'attirant des huées violentes de la part de la foule. Elle a été rapidement "exfiltrée" par les services secrets.
Vendredi, John McCain avait tenté de calmer l'ardeur de ses partisans, les invitant à "respecter" M. Obama, après une semaine d'invectives à l'adresse de son adversaire, tout au long de sa campagne en Pennsylvanie (est), dans l'Ohio, le Wisconsin, le Minnesota (nord) et l'Iowa.
"Les meetings républicains faisaient de plus en plus peur et McCain ne veut pas qu'on se souvienne de lui de cette manière, c'est-à-dire négativement", a expliqué à l'AFP Larry Sabato, directeur de l'Institut d'Etudes Politiques de l'Université de Virginie (sud-est).
"Il ne fait aucun doute que l'électorat républicain de base ne comprend pas ce changement de tactique et va probablement accuser McCain après l'élection d'avoir perdu pour avoir renoncé à des attaques personnelles contre Obama", a poursuivi le politologue.
"Je suis un outsider", a déclaré McCain à Davenport, et "je suis ici pour vous demander votre aide", a-t-il lancé, semblant douter lui-même de son élection le 4 novembre...