« Marseillaise sifflée : Sarkozy convoque la fédération | La Marseillaise sifflée, c'est « insultant », juge François Fillon » |
Marseillaise sifflée : vives réactions
Marseillaise sifflée : vives réactions
Source : AFP, 15/10/2008 | Mise à jour : 10:40
Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Brice Hortefeux estime ce matin dans un communiqué que "certains symboles ne s'insultent pas", après que la Marseillaise ait été sifflée au Stade de France la veille avant le coup d'envoi du match de football France-Tunisie. "Le message que la France adresse aux étrangers comme aux Français, d'origine étrangère ou non, doit être celui du respect des différences et du partage des valeurs républicaines", affirme-t-il.
Le secrétaire d'Etat aux Sports Bernard Laporte a qualifié pour sa part de "scandaleux" ces sifflets. Il a proposé sur RMC de "délocaliser ces matches qui sentent un peu la poudre", citant notamment ceux pouvant opposer les Bleus à des équipes du Maghreb, ou encore le Portugal. Bernard Laporte a notamment proposé que ces matches ne se déroulent plus au Stade de France, mais en province, "là où le public a faim de l'équipe de France", ou sur le sol de l'adversaire.
De son côté, Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, exprime dans un communiqué sa "colère devant ce qui est pour (elle) le niveau le plus élevé de la bêtise".
"C'est dégueulasse ! Assez ! Je refuse que ce comportement indigne s'installe et se banalise", ajoute Mme Amara, qui "exige aujourd'hui que l'on prenne des mesures fermes pour priver ces imbéciles du plaisir du sport".
Marseillaise sifflée avant France-Tunisie: la police avait prévenu
AFP 15.10.08 | 10h22
La police avait envisagé et prévenu que des "incidents" pouvaient survenir avant ou durant le match amical de football France-Tunisie au Stade de France, où la Marseillaise a été sifflée, a-t-on appris de source policière mercredi. Les policiers en charge du renseignement, et spécialement ceux de la préfecture de police de Paris qui suivent les supporteurs à risques, avaient fait état et "prévenu", selon cette source, de "possibilités d'incidents", dont le fait que l'hymne national français "soit perturbé". Ils avaient également évoqué la possibilité que des fumigènes soient introduits en masse dans le stade, ce qui n'a pas été le cas, selon la source. Ils faisaient part encore de risques d'incidents, tels que "des huées ou sifflements", autour de la personne de Hatem Ben Arfa, né à Clamart de parents tunisiens et qui avait opté pour la sélection française malgré les sollicitations de la Fédération tunisienne. Mardi soir, le dispositif policier avait été renforcé, mais "pas dans des conditions exceptionnelles" car les incidents prévus et évoqués par la police du renseignement "ne le justifiaient pas". Les policiers assurant la sécurité du match, toujours selon la source, avaient été sensibilisés à ces incidents. Le Premier ministre François Fillon a jugé mercredi "insultant" le fait que la Marseillaise ait été sifflée, estimant qu'il faudrait dans de tels cas "interrompre les matches".
Marseillaise sifflée avant France-Tunisie: Bachelot et Laporte "choqués"
AFP - La ministre des Sports Roselyne Bachelot et son secrétaire d'Etat Bernard Laporte se disent "choqués" par les sifflets qui ont accompagné mardi soir la Marseillaise avant le début du match amical de football France-Tunisie au Stade de France, dans un communiqué diffusé mardi. Lire la suite l'article
"Roselyne Bachelot-Narquin et Bernard Laporte se déclarent choqués par les sifflets qui ont retenti ce soir (mardi) au Stade de France, à l'occasion du match amical de football entre l'équipe de France et l'équipe nationale tunisienne, notamment au moment de la Marseillaise, symbole de la République française", indique le communiqué du ministère.
"Ils rappellent que les rencontres sportives internationales sont l'occasion du rassemblement de tous, joueurs, dirigeants, supporteurs, autour d'une même passion et des valeurs communes de respect et d'honneur", poursuit le texte.
Mme Bachelot et M. Laporte tiennent également à souligner "les efforts des deux fédérations française et tunisienne qui, au nom de l'amitié entre les deux pays et des valeurs du sport international, ont tenté de prévenir et maîtriser ce type de manifestation".
Les quelque 60.000 spectateurs présents, dont une majorité de Tunisiens, ont accompagné l'hymne français par des sifflets, comme lors des rencontres amicales France-Algérie (octobre 2001) et France-Maroc (novembre 2007).
Juste avant les hymnes, les noms des joueurs français avaient également été pris pour cible. Le plus conspué fut Hatem Ben Arfa, né à Clamart de parents tunisiens et qui avait opté pour la sélection française malgré les sollicitations de la Fédération tunisienne.
L'UMP et le PS ont également condamné très vivement cette attitude d'une partie du public du Stade de France.
"Il est désolant de voir que des Français aient pu siffler des Français", s'indigne Frédéric Lefebvre, un des porte-parole de l'UMP, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"En sifflant les Bleus, c'est aussi des jeunes Français d'origine tunisienne ou algérienne qui sont sifflés. Quand on est adopté par un pays on respecte son hymne national", poursuit le député UMP.
"Les sifflets sont inacceptables", écrit de son côté le secrétaire national du PS Razzy Hammadi dans un communiqué transmis à l'AFP.
"En effet, même si la France a eu pendant des années une politique coloniale en Tunisie, même si les Français d'origine tunisienne, et plus largement les Maghrébins ou les Français d'origine maghrébine (...), sont trop souvent victimes de discrimination et de harcèlement policier (...) il n'en demeure pas moins que la République, en dépit de ses promesses non tenues, n'est pas à humilier en sifflant son hymne", écrit M. Hammadi.
""Bien au contraire, dans son idéal, (la République) est à l'opposé du régime de Ben Ali", écrit encore le secrétaire national du PS.