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Plus d'un million d'entrées pour «Entre les murs» qui divise
NDLR : Des trous dans la tête, une fiction, diviserait peut être moins selon de premières critiques...
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Plus d'un million d'entrées pour «Entre les murs»
leparisien.fr | 15.10.2008, 20h30
INFO LE PARISIEN. Trois semaines après sa sortie en salles, Entre les murs, le film du réalisateur Laurent Cantet - Palme d'Or du dernier Festival de Cannes - a déjà franchi la barre du million d'entrées en France. En effet, il totalise depuis mardi soir, 1 039 096 spectateurs dans l'Hexagone (dans 512 salles). Ce long métrage inspiré d'un récit écrit par l'ex-professeur de français, François Bégaudeau, qui joue son propre role à l'écran, raconte le quotidien d'une classe de quatrième dans un collège sensible du XXe arrondissement de Paris.
Vingt-quatre jeunes élèves de cet établissement en sont les interprètes. Le bouche à oreille, très favorable à Entre les murs, pourrait lui permettre d'atteindre 1,5 millions d'entrées au début du mois de novembre. Une belle carrière pour ce film dont le budget n'est que de 2,4 millions d'euros, vendu dans une cinquantaine de pays, et qui a été choisi pour représenter la France à l'Oscar du meilleur film étranger.
Entre les murs de la classe politique
L'Express, mis à jour le 15/10/2008
Ecole mais aussi intégration en échec : la palme d'or de Cannes gêne les responsables de droite... et de gauche.
Entre les murs divise le monde enseignant. La classe de quatrième du collège Françoise-Dolto, observée par Laurent Cantet, met aussi mal à l'aise la classe... politique. On aurait pu imaginer que, dans la majorité comme dans l'opposition, on tente de récupérer un film sur l'expérience -vécue- d'un professeur, récompensé par la palme d'or à Cannes; qu'on s'enthousiasme devant des ados venus de ZEP et devenus acteurs, allant jusqu'à New York pour faire la promotion du film. Pourtant, il n'en a rien été.
Xavier Darcos a choisi de faire profil bas. "J'ai une opinion plus que réservée sur ce film, confie-t-il. Même s'il dit une chose vraie : on ne peut pas tenir l'école si on ne fait pas école." Le ministère de l'Education n'a donc organisé aucune manifestation autour de l'oeuvre, aidé en cela par le réalisateur ainsi que par l'acteur et scénariste, François Bégaudeau.
Les auteurs d'Entre les murs ont refusé toute rencontre officielle, y compris une projection à l'Elysée en présence de Nicolas Sarkozy. Même discrétion pour Fadela Amara: à la sortie du film, la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville a invité à une projection des associations travaillant dans les quartiers. Elle a pu constater un certain malaise. Alors elle se tait. Porte-parole du gouvernement, Luc Chatel avoue "ne pas avoir aimé du tout. J'ai trouvé cela caricatural. En revanche, j'avais adoré Etre et avoir."
Le nom est lâché. Le document de Nicolas Philibert, sorti en 2002, montrait une école à classe unique en Auvergne. On est loin d'Entre les murs, bien moins consensuel et bien plus politiquement incorrect, qui relate l'échec d'un enseignant, montre des profs en détresse et souligne les ratés de l'intégration. La preuve? L'avant-première organisée à l'Hôtel de Ville de Paris, pour l'équipe de Bertrand Delanoë, a tourné au débat entre ceux qui ont aimé et ceux qui ont été dérangés. Adjoint à la jeunesse, Bruno Julliard fait partie de ses avocats: "C'est un film assez proche de la réalité, même si elle ne plaît pas à tout le monde."