« FMI : l'adultère qui embarrasse DSK | Arche de Zoé : N'Djamena aurait écrit à Rachida Dati » |
Reims : le père avoue être à l'origine de la fugue
Reims : le père avoue être à l'origine de la fugue
lefigaro.fr avec AFP et AP, 17/10/2008 | Mise à jour : 21:35
Le père et l'oncle de Sophie et de Valérie ont été mis en examen pour avoir organisé la disparition des deux adolescentes pendant dix jours.
Le père et l'oncle de Sophie et de Valérie, ces deux sœurs qui s'étaient volatilisées pendant dix jours du domicile paternel de Reims, avant de réapparaître comme si de rien n'était jeudi, ont tout avoué : oui ils ont bien monté de toutes pièces la « disparition » des jeunes filles. Les deux hommes, qui ont passé 24 heures en garde à vue, ont été mis en examen vendredi pour soustraction de mineurs et laissés libre sous contrôle judicaire. Les deux amis du père de Sophie et de Valérie qui avaient également été placés en garde à vue jeudi, ont, dans la soirée, été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Ils sont soupçonnés d'avoir caché et hébergé les fillettes l'un à Reims et l'autre dans l'Aisne.
La piste de la fugue organisée est privilégiée par les enquêteurs depuis la réapparition dans la cour de leur collège de Sophie et de Valérie. Les deux sœurs, âgées de 11 et 13 ans, portaient des vêtements propres et étaient bien nourries. Rien ne suggérait dix jours d'errance en pleine nature. Leur fugue est survenue quatre jours à peine après que la cour d'appel de Reims ordonne le retour des fillettes chez leur mère en Italie. Dans la chambre des adolescentes, une lettre proclamait : «nous préférons mourir que retourner en Italie». «On peut supposer que cette lettre n'a pas été écrite volontairement», avance le procureur de Reims, Madeleine Simoncello.
« Il a mené tout le monde en bateau »
Sophie et Valérie ont probablement été « relâchées » à cause de la vaste opération de perquisitions qu'a menée la police, jeudi à l'aube, chez une vingtaine de domiciles de proches de leur père, à Reims et dans les alentours. Ce qui aurait contraint les organisateurs du pseudo-enlèvement à laisser Valérie et Sophie retourner à leur école. La magistrate, en charge de l'affaire, a prévenu que les auteurs et complices de cette mise en scène seraient sévèrement poursuivis. « Il a mené tout le monde en bateau, il nous a bernés et fait travailler pour rien », s'est insurgée Madeleine Simoncello.
Les deux fillettes, au centre d'un divorce très douloureux, ont retrouvé leur mère vendredi. « Je suis contente parce qu'elles sont en bonne santé, et on s'est vues pour la première fois depuis 15 mois », s'est réjouie Katia Navigante, 37 ans. « Elles sont belles. Pour le moment, je suis fatiguée, très fatiguée. C'est mes filles qui m'intéressent. Les autres choses, ce n'est pas à moi de juger », a-t-elle ajouté.
Nées en Italie, Sophie et Valérie ont quitté ce pays pour Reims avec leur père à l'été 2007. Leur mère, résidant en Calabre à Lamezia Terme, et qui en avait la garde, a alors saisi la justice pour les récupérer. En juillet dernier, un juge de Reims avait ordonné une expertise psychologique des enfants - le père accusant la mère de maltraitance, et celle-ci l'accusant de manipuler ses filles. « Ces deux enfants ont été conditionnées par l'entourage de leur père », a déploré l'avocate de Katia Navigante.
Probablement du JDD, 12 octobre 2008