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A l’école des enfants surdoués
EDUCATION.
A l’école des enfants surdoués
leparisien.fr | 24.10.2008, 07h00
Il y aurait près de 400 000 élèves précoces en France. Mais être surdoué n’est pas un gage de réussite scolaire. Beaucoup deviennent même des cancres. Comme François, 8 ans, qui revit dans l’école pour enfants précoces ouverte depuis la rentrée à Paris.
IL Y A PEU, François, 8 ans, était considéré comme un cancre par l’institution scolaire. Pourtant depuis la rentrée, le garçon a rejoint les autres élèves de l’école pour enfants précoces, rue Dombasle à Paris (XVe), l’un des rares établissements pour petits surdoués de l’Hexagone, qui vient d’être inauguré.
Il y a quelques jours, à l’occasion d’une journée portes ouvertes, de nombreux parents extérieurs à cet institut privé, mais s’interrogeant sur les capacités de leur progéniture, ont assailli les enseignants de questions . Selon les spécialistes, il y aurait 400 000 enfants précoces en France, soit un à deux par classe. Mais peu sont repérés.
Pas un établissement pour « singes savants ». Fondée par l’Association des enfants précoces (AEP) et parrainée par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin (lire interview), spécialiste des petits surdoués, l’école de la rue Dombasle n’est pas un établissement scolaire comme les autres. Composée de 21 élèves âgés de 2 ans et demi à 14 ans, elle ne comporte que trois niveaux. « Elle fonctionne un peu comme une classe rurale », explique sa directrice, Nelly Dussausse. Un élève de 8 ans pourra ainsi suivre le niveau de CP en orthographe et le niveau de CM 2 en maths. Car, contrairement à une idée reçue, un enfant précoce n’est pas du tout un singe savant. « Ils ont une structure mentale qui fait d’eux des inadaptés scolaires, poursuit la directrice. La plupart du temps, ils sont considérés comme de mauvais élèves. » Durant presque toute sa scolarité, François a, par exemple, refusé de tenir un stylo dans sa main. Ne sachant pratiquement pas écrire, il était donc à la dérive. A la maison, en revanche, le petit garçon passait son temps à élaborer des formules mathématiques et à faire des expériences scientifiques dans le garage de son père. Sans un psychologue qui a eu l’idée de tester son QI, François n’aurait jamais su qu’il était un enfant surdoué.
Des cours de sophrologie contre les angoisses. Dans cette école, les enseignants ne donnent pas de notes. Les enfants ont juste des acquis à valider. « Nous introduisons des notes en 3e , afin que le relais avec le lycée classique puisse se faire », poursuit la responsable. Les cours sont structurés, mais les élèves sont encouragés à participer et à s’exprimer, ce qu’ils n’osaient plus faire. « C’est le genre de petit garçon à corriger les erreurs de ses instituteurs, poursuit la maman de François. Avant d’arriver ici, tous ses profs et ses camarades de classes l’avaient pris en grippe. » Autre particularité, l’école propose des cours de sophrologie et de philosophie dès 8 ans. « Les enfants précoces sont particulièrement sensibles, souligne Nelly Dussausse. Ce sont des petits qui comprennent des notions telles que la mort parfois dès 3 ans, alors que, normalement, cela vient beaucoup plus tard. Lorsqu’on sait, à 3 ans, que son papa ou sa maman peuvent mourir un jour, on est un peu plus anxieux que les autres gamins de son âge. » En tout cas, pour François, depuis le mois de septembre, l’école, c’est le paradis. Ici, les profs ne le grondent plus et il a enfin des amis.