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Maison de retraite épinglée : les explications du ministère
Maison de retraite épinglée : les explications du ministère
lefigaro.fr avec AFP, 24/10/2008 | Mise à jour : 15:04
L'établissement, filmé par France 2 en caméra cachée «allait bientôt fermer» assure Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la Solidarité. Une enquête est ouverte pour «violences habituelles sur personnes vulnérables».
Le documentaire de France 2 sur la maltraitance en maison de retraite n'en finit pas de faire des remous. Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la Solidarité a annoncé jeudi qu'il était déjà prévu que l'établissement ferme dans «quatre mois». La structure hospitalière intercommunale dont il fait partie est en cours de restructuration, a-t-elle expliqué. Les personnels et résidents doivent déménager en février dans des locaux rénovés, et de nouvelles embauches doivent avoir lieu.
La secrétaire d'Etat s'était engagée lors de l'émission à porter plainte. Le parquet de Meaux a devancé sa demande, et a ouvert vendredi une enquête pour «violences habituelles sur personnes vulnérables». Un délit passible de plusieurs années de prison.
«Le premier constat c'est que nous sommes dans un établissement plutôt très bien doté en moyens financiers», a précisé la ministre, vraisemblablement dans le but de dédouaner tout problème de dotation financière par l'Etat. «C'est un établissement qui souffre plutôt d'un problème d'organisation, de recrutement et de formation». La restructuration en cours, a-t-elle souligné, permettra d'améliorer l'organisation de l'établissement, notamment de «faire en sorte que les personnels soignants soient là où ils doivent se trouver».
Sur l'ensemble des trois sites, a relevé la ministre, 16 postes d'infirmier et 16 postes d'aide-soignant n'étaient pas pourvus. Elle a annoncé la création sous le patronage de la préfecture d'une «cellule de recrutement pour procéder à ces embauches».
«Burn out»
Valérie Létard se défend cependant de s'en prendre au personnel de l'établissement. «Il s'agit juste de dire que nous sommes dans un établissement en pleine restructuration qui a besoin d'être accompagné», a-t-elle insisté. C'est le nouveau directeur de la structure qui a proposé sa fermeture lors de sa prise de fonction il y a six mois.
Valérie Létard a évoqué des signalements par le passé sur cet établissement, avant même le documentaire ,liés à «la vétusté des locaux», à l'«hygiène». Le parquet de Meaux a cependant indiqué ne pas avoir eu de plainte à ce sujet.
Patricia Gitton, infirmière et représentante du personnel, a affirmé de son côté que les personnels s'étaient sentis «violés» par le documentaire de France 2. Elle a regretté que «personne ne soit venu poser des questions» après avoir pris les images en caméra caché. Elle a convenu que certains salariés pouvaient être en «burn out», épuisés, et que d'autres pouvaient manquer de formation, mais souligné que ce n'était pas «la majorité».
Andrée Barreteau, de la Fédération hospitalière de France estime que «beaucoup de maisons de retraite en zone rurale, isolées, sont dans la même situation», mais «personne ne peut dire combien elles sont, faute d'étude claire et transparente sur la situation des maisons de retraite».