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Qui décide des programmes d'histoire-géographie ?
Qui décide des programmes d'histoire-géographie ?
LEMONDE.FR | 29.10.08 | 19h55 • Mis à jour le 29.10.08 | 20h32, extraits
Si Xavier Darcos a tempéré, mercredi, ses propos de la veille sur le rôle du Parlement en matière de programmes d'histoire – précisant qu'il s'agirait de "recueillir l'avis de la représentation nationale sur la manière dont les programmes sont orientés mais surtout pas évidemment sur les contenus historiques" –, les réactions restent vives.
La rédaction des programmes d'histoire a toujours été suivie de près dans les cabinets des ministres de l'éducation. A tout moment, dans le parcours prévu pour la rédaction des programmes, le ministre ou son cabinet peuvent intervenir. Ainsi, c'est le ministre qui décide de la nécessité de changer les programmes. Il nomme le président d'un groupe d'experts, constitué d'universitaires et d'inspecteurs généraux, pour mener les réflexions. Ce groupe doit suivre une "lettre de cadrage" rédigée par la direction générale de l'enseignement scolaire. Elle dresse les orientations à suivre.
[...] Pour Alice Cardoso, du SNES, les groupes d'experts "servent à contrebalancer les volontés politiques". Le choix des personnalités qui les composent est donc capital. Pour la réforme du programme de français, la lettre de cadrage du ministère donnait une direction claire : "le retour aux fondamentaux". "Les personnalités du groupe d'experts n'avaient quasiment aucune marge", affirme Claire Ketter, du SE-UNSA.
Au sein des syndicats d'enseignants, on reconnaît toutefois la légitimité des politiques pour décider de l'orientation des programmes. "Sur le principe, ce n'est pas choquant", affirme ainsi Antoine Tresgots, mais "il n'est pas convenable scientifiquement que les députés disent ce qu'il faut enseigner". "Qu'on le veuille ou non, les programmes ont toujours été marqués par les politiques", ajoute Alice Cardoso du SNES, tout en s'interrogeant sur "les connaissance des députés en histoire".