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Le violeur libéré par erreur (de plume) arrêté
Saisie par le parquet général après une intervention de Nicolas Sarkozy, la chambre de l’instruction devra dire vendredi si « l’erreur matérielle » qui a permis sa remise en liberté peut être rectifiée. Une procédure complexe et rarissime qui fait que, même si elle en décide ainsi, Montes ne retournera pas automatiquement en prison sur-le-champ pour ce motif.
INTERPELLATION.
Le violeur libéré par erreur arrêté
leparisien.fr | 30.10.2008, 07h00
Remis en liberté la semaine dernière à cause d’une erreur d’écriture, Jorge Montes, poursuivi dans deux dossiers de viols et considéré comme dangereux, a été placé en garde à vue hier pour une banale affaire d’agression. Une arrestation qui tombe bien.
LE RÉPIT fut de courte durée pour Jorge Montes. Remis en liberté à la faveur d’une erreur d’écriture jeudi, le violeur présumé a été interpellé hier matin pour être immédiatement placé en garde à vue. Les hommes de la brigade de recherches et d’intervention (BRI) et de la 1r e division de police judiciaire (1reDPJ) l’ont cueilli de bon matin chez sa nouvelle compagne, dans un appartement du boulevard Raspail à Paris. Non pas pour le ramener en prison mais pour le placer en garde à vue dans le cadre d’une tout autre affaire. Son colocataire l’accuse de l’avoir menacé d’un couteau lors d’une violente altercation. Déposée en avril, la plainte de ce dernier est restée en sommeil jusqu’à ce que le colocataire reconnaisse son agresseur en regardant la télévision, en fin de semaine dernière, et le signale à la police.
« Au moment opportun »
Une véritable aubaine pour les autorités judiciaires qui disposent alors d’une bonne raison d’interpeller Montes dès que possible. Sur les traces du violeur présumé depuis lundi, les policiers sont passés à l’action hier matin. « Au moment opportun, observait hier avec un brin d’ironie l’avocat de Jorge Montes, M e Patrick Maisonneuve. Dans quarante-huit heures, sa garde à vue s’achèvera pile au moment de l’audience devant la chambre de l’instruction. »
C’est en effet vendredi matin que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris examinera la « requête en rectification d’erreur matérielle » demandée par le parquet général. Une simple confusion de vocabulaire de la cour d’appel de Paris avait permis la remise en liberté de Montes, alors placé en détention provisoire dans le cadre d’une double affaire de viols. Soupçonné d’avoir enlevé et séquestré sa compagne, de l’avoir violée à une quarantaine de reprises, et d’avoir également fait une autre victime en avril 2006, il doit comparaître devant la cour d’assises du Val-de-Marne prochainement. Un procès qu’il attendait en prison jusqu’à la « bourde » de la cour d’appel. Saisie par le parquet général après une intervention de Nicolas Sarkozy, la chambre de l’instruction devra dire vendredi si « l’erreur matérielle » qui a permis sa remise en liberté peut être rectifiée. Une procédure complexe et rarissime qui fait que, même si elle en décide ainsi, Montes ne retournera pas automatiquement en prison sur-le-champ pour ce motif.