« Renvoyés pour des critiques sur Facebok | Un adulte sur dix a perdu un père ou une mère avant 20 ans » |
Caisse d'Epargne : l'avocate du trader dément toute infraction
Faits divers
Caisse d'Epargne: l'avocate du trader dément toute infraction
leparisien.fr | 31.10.2008, 13h49
Me Cécile Bernaille, avocate du trader de la Caisse d'Epargne mis en examen jeudi soir pour la perte de 751 millions d'euros subie par la banque, a déclaré vendredi à l'AFP que son client n'avait «fait que son travail».
«Il n'a fait que son travail, ni plus ni moins. Il n'a pas commis d'infraction», a-t-elle affirmé.
Boris Picano-Nacci, 33 ans, a été mis en examen jeudi soir pour «abus de confiance» par la juge Xavière Simeoni, un chef passible de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende.
Il est soupçonné d'avoir outrepassé son mandat en prenant des positions hors-normes sur les marchés entre le 15 septembre et la mi-octobre qui ont conduit à une perte de 751 millions d'euros.
Interrogée sur ce qui a conduit son client à prendre ces positions, Me Bernaille a indiqué qu'il réservait ses réponses au juge d'instruction et qu'elle n'avait pas l'intention de «médiatiser» ce dossier, «comme dans l'affaire Kerviel».
«Mon client est quelqu'un de brillant, d'intelligent mais de très discret», a-t-elle ajouté, en référence au parcours sans faute du trader, diplômé en 2001 d'un master Finance de marché de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, assistant trader à 26 ans puis trader à la Caisse d'épargne chargé de la gestion pour compte propre (fonds de la banque) sur le marché des dérivés actions.
L'avocate a souligné les circonstances exceptionnelles, «avec un marché en difficulté», dans lesquelles le trader a pris les positions qui ont conduit à ces pertes hors normes.
Boris Picano-Nacci a commencé à prendre ses positions le 15 septembre alors que les marchés boursiers du monde entier essuyaient de fortes pertes après le dépôt de bilan de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.
Me Cécile Bernaille a pointé également la responsabilité de la banque à travers «la défaillance de ses systèmes de contrôle»: «Dans une banque, il semble qu'il y ait un directeur des risques qui surveille».
Un rapport préliminaire de l'Inspection générale de la Caisse d'Epargne avait déjà pointé une «dérive» dans la gestion des risques ainsi qu'«un nombre important de défaillances» au sein de la banque.
«Cette dérive dans la gestion» n'a pas été perçue à temps «du fait d'un nombre important de défaillances du contrôle interne et d'alertes ignorées», soulignait l'inspection considérant que c'est bien «le manque de réactivité» des responsables qui a «fortement aggravé» les choses.