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Le Vatican veut des tests psychologiques pour les séminaristes
"Certaines formes d'immaturité incluent de fortes dépendances affectives, un manque certain d'indépendance dans les relations, une rigidité excessive de caractère, un manque de loyauté, une identité sexuelle incertaine, des tendances homosexuelles profondément ancrées, etc. Si cela devait être le cas, le chemin de la formation devra être interrompu."
Le document précise qu'il ne suffit pas de s'assurer que le candidat à la prêtrise peut respecter son voeu d'abstinence mais qu'il faut aussi "évaluer ses penchants sexuels", précisant que les hommes ayant une forte tendance homosexuelle ne devraient pas être admis.
Le Vatican veut des tests psychologiques pour les séminaristes
Publié le 30/10/2008 à 17:24, sur l'Express
Les candidats à la prêtrise devraient subir des tests psychologiques pour détecter d'éventuels penchants homosexuels profonds ou, pour les hétérosexuels, des pulsions sexuelles irrépressibles, suggère le Vatican dans un document rendu public jeudi. (Reuters)
Le Saint-Siège estime que la détection précoce de problèmes psychologiques "parfois pathologiques" chez les candidats à la prêtrise permettrait d'éviter les scandales d'abus sexuels qui ont sali ces dernières années l'image de l'Eglise catholique.
"L'Eglise a le devoir de discerner la vocation et le caractère convenable des candidats au ministère sacerdotal", peut-on lire dans ce document rédigé par la Congrégation pour l'Education catholique.
"Le ministère sacerdotal requiert certaines compétences ainsi que des vertus morales et théologiques, qui sont soutenues par un équilibre humain et psychique - en particulier affectif - afin que l'individu soit convenablement prédisposé à se vouer à une vie de célibat", ajoute le texte.
Des responsables du Vatican ont précisé lors d'une conférence de presse que les tests ne seraient pas obligatoires. Il reviendrait aux recteurs de séminaire d'y recourir, au cas par cas, pour s'assurer de l'éligibilité d'un candidat, le but étant de détecter des signes de déséquilibres ou d'"immaturité sérieuse".
"ÉVALUER L'ORIENTATION SEXUELLE"
Mais, précise-t-on, les recteurs ne pourront contraindre les candidats à passer ces examens. Ils devront en outre faire appel à des experts indépendants - psychologues ou psychothérapeutes - s'ils ne sont pas en mesure de faire passer eux-mêmes les tests.
"Certaines formes d'immaturité incluent de fortes dépendances affectives, un manque certain d'indépendance dans les relations, une rigidité excessive de caractère, un manque de loyauté, une identité sexuelle incertaine, des tendances homosexuelles profondément ancrées, etc. Si cela devait être le cas, le chemin de la formation devra être interrompu."
Le document précise qu'il ne suffit pas de s'assurer que le candidat à la prêtrise peut respecter son voeu d'abstinence mais qu'il faut aussi "évaluer ses penchants sexuels", précisant que les hommes ayant une forte tendance homosexuelle ne devraient pas être admis.
Interrogé en conférence de presse à ce propos, le cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l'Education catholique, a déclaré que l'homosexualité était "une déviance, une irrégularité et une plaie" qui empêchait les prêtres d'accomplir correctement leur mission.
SNAP, un groupe de victimes d'agressions sexuelles basé aux Etats-Unis, a estimé que le document publié par le Vatican n'allait pas assez loin.
"Les responsables catholiques continuent de se focaliser sur les responsables de ces actes en ignorant le vrai problème de fond, qui ne change pratiquement pas au sein de l'Eglise: la culture du secret et la puissance incontrôlée de la hiérarchie."
"Ces deux éléments sont profondément enracinés dans l'Eglise et contribuent largement à la poursuite des abus sexuels commis par des ecclésiastiques et à leur dissimulation", affirme SNAP dans un communiqué.
Des associations de défense des homosexuels ont par le passé accusé l'Eglise catholique de se servir des prêtres homosexuels comme de boucs émissaires dans les scandales d'abus sexuels.
L'Eglise a été éclaboussée ces dernières années par des révélations sur des agressions pédophiles par des prêtres dans plusieurs pays, que ce soit en Europe, aux Etats-Unis ou en Australie.
Le document de la Congrégation met aussi en garde contre les pulsions irrépressibles chez les hétérosexuels.
Ainsi faudrait-il écarter les candidats dont les tests psychologiques mettent en évidence des difficultés à "vivre la chasteté dans le célibat", c'est-à-dire "si le célibat est vécu (par le candidat) comme un fardeau tellement lourd qu'il compromet son équilibre affectif et relationnel".