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Libéré pour une expertise psychiatrique : l'accusé s'enfuit
Un détenu s'évade pendant son transfert... en taxi
lefigaro.fr, avec Le Dauphiné Libéré, 01/11/2008 | Mise à jour : 18:58
Une maison d'arrêt a fait conduire dans un simple taxi un prévenu libéré le temps d'une expertise psychiatrique. L'homme en a profité pour s'enfuir.
Il n'est jamais arrivé à destination. Loïc Moita, 36 ans, placé en détention préventive pour une affaire de «violences ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner sur mineur de 15 ans» s'est évadé vendredi lors de son transfert depuis la maison d'arrêt d'Aiton, en Savoie. Un mandat d'arrêt a été déposé contre lui.
L'histoire, que révèle le quotidien régional Le Dauphiné Libéré samedi, peut sembler étrange : en effet, ce détenu, qui bénéficiait d'une libération conditionnelle pour se rendre à une expertise psychiatrique dans un hôpital de Chambéry, a fait le voyage en taxi.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Chambéry avait ordonné à Loïc Moita cette expertise avant une éventuelle remise en liberté. La maison d'arrêt d'Aiton, dans laquelle il était détenu, était confrontée à un dilemme : l'injonction de la cour d'appel donnait obligation au prévenu d'être libéré le temps de l'expertise. De plus, contrairement aux cas d'hospitalisation forcée, la prison ne pouvait pas remettre le détenu d'autorité aux services de santé.
Loïc Moita a donc été libéré, même si la maison d'arrêt a appelé un taxi pour le conduire à Chambéry. Le prévenu, en détention provisoire depuis 2006, a disparu au cours du trajet.
Loïc Moita devait comparaître en juin 2008 devant les assises de Haute-Savoie pour une affaire de maltraitance envers un enfant à laquelle est associée son ex-compagne. Son procès avait été renvoyé car il n'était alors pas en mesure de comparaître, d'après un examen psychiatrique. L'homme est connu pour plusieurs faits de violence, notamment contre ses parents.
ANNECY/CHAMBERY
Libéré pour soins psychiatriques, l'accusé s'enfuit
par La Rédaction du DL | le 01/11/08 à 07h25
Depuis hier, la justice fait rechercher par un mandat d'arrêt, un accusé qu'elle a perdu.
Loïc Moita, 36 ans, est en cause dans une affaire de maltraitance extrême à laquelle est associée son ex-compagne. Il s'agit de la mort d'un enfant survenue le 18 février 2002 en Haute-Savoie. Loic Moïta doit être jugé devant la cour d'assises d'Annecy pour "violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner, sur mineur de 15 ans". Il était en détention provisoire pour cela depuis mai 2006.
Son procès, prévu au mois de juin 2008, avait été renvoyé car il n'était pas en mesure de comparaître, à l'époque, d'après un examen psychiatrique.
Mercredi, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Chambéry, Loïc Moita a soutenu une demande de mise en liberté en raison de son état mental.
Le parquet général a requis qu'avant toute décision soit ordonnée son expertise.
Mais jeudi, la juridiction l'a libéré sous contrôle judiciaire avec l'ordre pour lui de se rendre immédiatement au centre hospitalier spécialisé de Bassens, près de Chambéry.
Aucun moyen pour le remettre de force aux services psychiatriques Sans aucune possibilité de le retenir, sans moyen de le remettre d'autorité aux services de santé, comme cela se passe pour les détenus pris de folie faisant l'objet d'une décision préfectorale d'hospitalisation d'office, la maison d'arrêt d'Aiton a libéré aussitôt Loïc Moita. Non sans avoir pris la précaution, la seule offerte, d'appeler un taxi et d'ordonner au chauffeur de le conduire à Bassens.
Où, cependant, Loïc Moita n'est jamais arrivé. La justice ignore où il est. Depuis jeudi soir, dans la mesure où il n'a pas respecté l'obligation impérative que lui avait imposé la chambre de l'instruction, il est en "rupture" de contrôle judiciaire et, de ce fait, en fuite.
Loïc Moita a déjà été condamné pour des faits de violence. La sanction plus "marquante" date d'octobre 2006, prononcée par la cour d'appel de Chambéry. Elle lui avait infligé deux ans de prison dont un ferme pour maltraitance, cette fois-là, à l'encontre de ses parents. Très à l'aise dans un rôle de "Tanguy", à sa dernière sortie de prison, il avait été gentiment prié par sa mère et son père de se faire une vie indépendante. Il n'avait pas aimé et il avait répondu par des coups.
Sur réquisition du parquet du procureur de la République, le juge des libertés et de la détention d'Annecy a délivré, hier, un mandat d'arrêt contre lui. La justice essaie ainsi de remettre la main sur cet accusé, évaporé et perdu entre la prison et l'hôpital.