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Poupée Vaudou : Guaino irrite la Justice
Poupée vaudou: le SM accuse M. Guaino de "pressions" sur la justice
PARIS, 3 nov 2008 (AFP) - 03/11/2008 17h36
Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a accusé lundi le conseiller spécial de l'Elysée, Henri Guaino, d'exercer des "pressions inacceptables sur la justice" en ayant trouvé dimanche "parfaitement incongrue, scandaleuse, moralement inacceptable" l'autorisation des juges à la commercialisation de poupées vaudou à l'effigie du président.
En ayant tenu ces propos au "Grand Rendez-Vous" Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France/TV5Monde, "M. Guaino ne se contente pas de jeter publiquement le discrédit sur une décision de justice, infraction prévue par l'article 434-25 du code pénal, il exerce aussi, eu égard à la qualité du plaignant, des pressions inacceptables sur la Justice dans une instance en cours", dénonce le syndicat dans un communiqué.
"Cette gesticulation médiatico-judiciaire apparaît particulièrement indécente, quelques jours après que le président de la République a, semble-t-il, assuré aux magistrats qu'il garantirait dorénavant leur indépendance", ajoute le SM qui "demande solennellement à l'entourage du chef de l'Etat, constitutionnellement +"garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire+, de cesser toute forme d'intrusion dans le cours de la Justice".
La justice a débouté mercredi dernier Nicolas Sarkozy, qui réclamait l'interdiction de la poupée vaudou à son effigie commercialisée depuis trois semaines par la société Tear Prod et contre laquelle le chef de l'Etat avait engagé une action en référé pour violation de son droit à l'image.
"A titre personnel, je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable" qu'un juge puisse estimer qu'il n'y a pas d'atteinte à la "dignité de la personne", avait déclaré M. Guaino dimanche.
Le président a contesté cette décision de justice, mais aucune date n'est encore fixée pour l'examen de son appel.
Dans l'entourage du chef de l'Etat, on estime que cela relève de "magie criminelle". "C'est différent d'une caricature", dit-on, en soulignant que "tout comme la Marseillaise sifflée, on ne peut pas accepter que le président de la République, autre symbole de l'Etat, fasse ainsi l'objet d'une exploitation commerciale".
Après les mouvements de mécontentement des magistrats, Nicolas Sarkozy avait reçu à l'Elysée le 27 octobre des représentants de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) qu'il avait assurés de sa "confiance".