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Aurait-on pu éviter l'affaire de la vache folle en France ?
ENQUETE.
Vache folle : un rapport accable les autorités
leparisien.fr | 06.11.2008, 07h00, extrait
L’expertise judiciaire effectuée dans le cadre de l’instruction sur l’affaire de la vache folle souligne que les autorités sanitaires françaises pouvaient prendre des mesures de précaution dès la détection du premier cas, en 1991.
PARIS (Reuters) - Une expertise judiciaire remise dans l'enquête sur neuf décès en France qui auraient été causés par la forme humaine de la maladie de la vache folle (ESB) estime que les pouvoirs publics auraient pu prendre des mesures préventives dès 1991, apprend-on de source judiciaire.
Le docteur Jean-Louis Thillier, immunopathologiste, estime que l'Etat français aurait pu interdire à cette date, comme il l'a finalement fait en 2001, les parties potentiellement les plus dangereuses de la viande bovine, comme les abats et la moëlle épinière.
L'expertise, remise en août dernier à la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, chargée du dossier depuis 2000, a été révélée par le journal Le Parisien.
De source judiciaire proche du dossier, on estime que sa conclusion est sévère. Des documents saisis dans les ministères et les archives de l'Elysée laissent plutôt penser que c'est en 1994 que les pouvoirs publics français ont eu toutes les informations qui auraient dû amener une action, ajoute-t-on.
Les conséquences pénales de cette expertise sont incertaines, toute poursuite supposant un lien de causalité directe entre les décès et le défaut d'action du gouvernement.
Concernant les neuf décès, l'expert conclut après une recherche sur les habitudes alimentaires des victimes qu'ils ont bien été causés par le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, lié à la maladie de la vache folle. Il les relie à la consommation de viande de boeuf après l'examen de leurs habitudes alimentaires.
La contamination se serait effectuée "par des produits bon marché tels que les hamburgers, les saucisses ou les pâtés à viande, les raviolis", conclut le rapport, cité par Le Parisien.
Selon les avocats des plaignants, les abats de boeuf, interdits à la consommation en Grande-Bretagne en 1989, auraient été exportés en masse vers la France jusqu'en 1996, date de mise en place d'un embargo mondial sur la viande britannique.
Cette affaire a connu un coup d'arrêt important en 2003 quand la Cour de cassation a mis fin aux poursuites pour homicides involontaires engagées en décembre 2002 contre quatre dirigeants de la chaîne de restauration Buffalo Grill.
Aucun lien entre les décès et la consommation de viande dans ces restaurants ne peut être établi, avait dit la Cour. Les dirigeants restent mis en examen pour une supposée violation de l'embargo sur la viande britannique.