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Quand Olivier préfère s’appeler Saïd
Des manuels encore un peu trop blancs
LE MONDE | 06.11.08 | 11h42 • Mis à jour le 06.11.08 | 16h28, extrait
Pas moins de 29 ouvrages et 3 097 illustrations ont été passés au crible par une équipe de chercheurs de l'université Paul-Verlaine de Metz. Le constat n'est pas accablant. Premier relatif satisfecit : les minorités visibles… sont visibles.
ETAT CIVIL.
Quand Olivier préfère s’appeler Saïd
leparisien.fr | 04.11.2008, 07h00
Ils ne veulent plus de leur prénom français : une quinzaine de personnes, la plupart d’origine étrangère, ont fait une demande de changement de prénom au tribunal de Melun (Seine-et-Marne). Un phénomène inhabituel.
ILS S’APPELLENT Thierry, Jacques ou Olivier… mais veulent devenir ou redevenir Mustapha, Karim ou Saïd. Une quinzaine de dossiers de demande de changement de prénom sont en ce moment sur la table du tribunal de Melun (Seine-et-Marne). « Cela traduit un vrai problème de société. Les personnes qui font ces requêtes, des hommes pour la plupart mais aussi des femmes, de tous âges, invoquent des raisons culturelles ou religieuses », indique Hervé Charles, substitut du procureur, chargé des affaires civiles du parquet de Melun.
Dans leur argumentation, « cinq requérants ont expliqué avoir un souci d’intégration à la communauté française. Ils portent un prénom français, chrétien, comme Jacques ou Paul, mais ils ont des origines maghrébines, sont de religion musulmane et font l’objet de moqueries », note le substitut du procureur.
Pour le magistrat, il est clair que c’est une situation souvent mal vécue. « Lors des entretiens, beaucoup de demandeurs expliquent également subir des remarques désobligeantes dans leur communauté. Bien qu’ils soient français ils ont un problème d’identité. »
« Un décalage »
C’est le cas d’Olivier, 26 ans. Ses parents lui ont donné un prénom français, mais ses amis et la famille qui sont restés au Maroc, « ne comprennent pas pourquoi il ne s’appelle pas Saïd ». C’est son deuxième prénom, celui qu’il voudrait placer en tête. Il lui « correspond mieux ». « Là, le changement de prénom est vécu comme un nouveau départ. Ceux qui en font la demande ont l’impression d’être une nouvelle personne. Le jugement va changer leur vie », analyse M e Frédéric Grilli, avocat au barreau de Melun, qui a assisté plusieurs demandeurs.
Jacques, d’origine algérienne, avait adopté ce prénom français lors de sa naturalisation. Mais à 25 ans passés, il estime que cela lui pose des problèmes. « Il y a un décalage entre mon physique et le prénom que je porte, explique-t-il. Je le remarque lorsque j’envoie des CV, puis passe des entretiens. Dès le départ, je constate une hésitation. Comme si la personne convoquée ne pouvait pas être moi. » Anne et Jean, un jeune couple du Bangladesh ont aussi changé de prénom lors de leur naturalisation. Aujourd’hui, ils veulent faire marche arrière. Leurs diplômes d’ingénieurs portent leur prénom d’origine et ne sont pas en conformité avec leur nouvel état civil. Mais surtout, ils ont le sentiment « d’avoir renié » leurs origines.
« Beaucoup de demandeurs ont des diplômes, un travail, confirme Hervé Charles. Leur démarche est réfléchie. » Le magistrat note avant tout que ces demandes « vont à l’encontre d’une intégration dans la société française ».
Darcos et Bockel visitent un historial
Source : AFP, 06/11/2008 | Mise à jour : 17:12
Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, et le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, ont incité les enfants à visiter les lieux de mémoire en se rendant aujourd'hui à l'Historial de Péronne (Somme) consacré à la Grande guerre.
A quelques jours du 90e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, ils ont parcouru les expositions de ce musée installé depuis 1992 dans le château de Péronne, sur ce que fut la ligne de front pendant la bataille de la Somme (juillet-novembre 1916), l'une des plus meurtrières de 14-18.
"Alors que le dernier +Poilu+ a disparu, on assiste à une prise de conscience que 90 ans après, cette guerre fait partie de la mémoire collective" française, a réagi M. Bockel devant des tableaux de peintres, mutilés dans la guerre des tranchées.
"Qui ne connaît pas ses racines n'a pas d'avenir", a-t-il ajouté.
Pour M. Darcos, l'Historial et ses équivalents en France sont "à la fois des lieux de mémoire et d'enseignement".
"L'intérêt des opérations pédagogiques qui sont organisées ici c'est qu'elles anticipent sur les programmes du second degré, qui donnent une place importante aux deux conflits mondiaux, a-t-il expliqué.