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Un milliard pour les pays pauvres : ça bloque
L'Etat ne tient pas ses promesses pour la rénovation des banlieues
LE MONDE | 12.11.08 | 09h36 • Mis à jour le 12.11.08 | 09h57, extraits
Des doutes sur la mixité sociale. La rénovation urbaine devait permettre de favoriser la mixité sociale, grâce à des démolitions d'immeubles suivies de reconstructions sur d'autres sites. Le comité estime que le mouvement est entravé par "les comportements malthusiens de certains élus qui freinent, voire empêchent la construction de logements sociaux sur leur territoire". A l'inverse, les experts notent "la résistance" d'élus face aux démolitions de logements dans leur commune, dans le but de maintenir, sans doute à leur profit électoral, la sociologie des quartiers.
En conséquence, la diversification de l'habitat – qui constituait une des motivations premières du programme – apparaît inégale selon les projets, en particulier en région parisienne, où 58 % des logements seront reconstruits sur place. Cette proportion atteint même 81 % en Seine-Saint-Denis et 82 % en Seine-et-Marne. "L'importance des reconstitutions sur site est de nature à compromettre définitivement l'objectif de mixité sociale", regrette le comité d'évaluation.
Un manque de suivi. La rénovation urbaine a d'abord été pensée comme une intervention sur le bâti, en minorant les questions sociales. Le rapport fait état d'"un déficit de gestion urbaine de proximité qui pourrait menacer les investissements de l'ANRU". Les experts signalent que, faute de suivi humain, des dégradations ont déjà été observées sur "plusieurs sites emblématiques de la rénovation urbaine".
27 PAYS EUROPEENS
Un milliard pour les pays pauvres : ça bloque
NOUVELOBS.COM | 10.11.2008 | 15:25
Louis Michel, le commissaire européen au Développement, dénonce les "prétextes" utilisés par les 27 pour éviter le déblocage d'un milliard d'euros en faveur des pays frappés par la crise alimentaire.
Le commissaire européen au Développement a dénoncé, lundi 10 novembre, les "prétextes" utilisés par les Etats membres pour éviter jusqu'ici le déblocage d'un milliard d'euros en faveur des pays pauvres frappés par la crise alimentaire, jugeant ces réticences inacceptables.
"Ce petit milliard d'euros est confronté à toutes sortes de prétextes institutionnels", a regretté le commissaire Louis Michel, alors que les ministres européens du Développement sont réunis lundi et mardi à Bruxelles pour discuter notamment de la crise alimentaire mondiale.
La Commission européenne a proposé en juillet de prélever un milliard de fonds non utilisés de la Politique agricole commune pour aider les pays en développement à augmenter leur production agricole, notamment par le financement de semences et d'engrais.
"C'est urgent"
Mais en période de crise économique, certains Etats membres sont encore plus réticents à débloquer des sommes qui normalement reviendraient dans leurs budgets nationaux, et invoquent notamment des questions de procédure budgétaire européenne.
"On ne peut pas en même temps dire qu'on veut être plus généreux (...) et puis dès qu'on a l'occasion juste d'être en accord avec les déclarations, bloquer sur des prétextes", a continué Louis Michel. "Cela ne me paraît pas acceptable".
"Pour ce milliard, j'insiste, c'est urgent. Les pauvres ont besoin de cet argent pour sauver les récoltes de 2009 et 2010, c'est un minimum de l'Europe", a-t-il encore ajouté, notant qu'au départ, la proposition de la Commission était destinée aux récoltes 2008-2009, mais que pour 2008, "on peut déjà oublier".
Yvelines (78)
LOGEMENT
La préfète tape du poing sur la table
leparisien.fr | 12.11.2008, 07h00
LA NOUVELLE préfète des Yvelines, Anne Boquet, ne mâche pas ses mots. Lors de la présentation du rapport d’activités de l’Etat au conseil général, elle a tapé du poing sur la table. Dans sa ligne de mire : les communes qui ne respectent pas les 20 % de logements sociaux sur leur territoire. Et dans les Yvelines, elles se comptent par dizaines.
Sur 75 communes concernées par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), 47 comptent moins de 20 % de logements sociaux et 28 % d’entre elles n’ont pas rempli les objectifs qui leur étaient fixés au cours de ces trois années. En revanche, une s’est distinguée en réalisant 6 100 % de son objectif, avec 61 logements sociaux construits contre 1 demandé. Il s’agit du Mesnil-le-Roi. « Ce département est loin d’être exemplaire. L’an passé, 1 707 logements sociaux ont été financés, alors que nous avions le budget pour en financer 1 950, constate la préfète. L’objectif pour 2008 est fixé à 2 620, ce qui est beaucoup plus important. J’ai demandé aux sous-préfets d’être attentifs aux révisions des programmes locaux de l’habitat (PLH). Ils seront examinés avant tout sur le critère du logement social », prévient la représentante de l’Etat.
Pierre Bédier, président UMP du conseil général, pointe du doigt les contradictions de l’Etat. « Nous sommes d’accord pour respecter la loi SRU et pour que les communes de mauvaise foi soient pénalisées. Mais encore faut-il que l’Etat, au travers de la Mission pour la réalisation des actifs immobiliers (MRAI), sorte d’agent immobilier de l’armée, ou de Réseau ferré de France (RFF), veuille bien libérer son foncier », fait-il observer.
Hugues Ribault, maire (UMP) d’Andrésy, en sait quelque chose : « epuis cinq ans, nous luttons pour récupérer des terrains de RFF, sans compter que des promoteurs renoncent à construire. »
La situation n’est pas complètement bloquée. L’Etat serait susceptible de céder une trentaine de terrains pour permettre la construction de logements sociaux. En attendant, le nombre de demandes de logements sociaux ne cesse d’augmenter. Les Yvelines comptent aujourd’hui quelque 27 000 mal-logés.