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Commémorations : « Les cérémonies doivent évoluer »
Le "ni-ni" du gouvernement sur les commémorations
LEMONDE.FR | 12.11.08 | 10h09 • Mis à jour le 12.11.08 | 10h35, extrait
Puisque sa lettre de mission lui demandait "d'évaluer la multiplication actuelle des commémorations, leur sens et leur charge mémorielle", la commission présidée par le professeur André Kaspi a conclu à l'inflation des dates et plaidé pour "des formes nouvelles de commémoration", comme le tourisme de mémoire, les projets pédagogiques dans les écoles et l'organisation de grands évènements médiatiques, dont l'organisation du dernier 11-Novembre a été une illustration.
Jean-Marie Bockel promet aux membres de la commission d'explorer et de mettre en œuvre cette série de propositions. "Les cérémonies doivent évoluer, pas pour le bénéfice ou le plaisir de changer, mais pour toucher un public plus jeune qui n'a pas connu ce que nous commémorons", indiquait lui-même le chef de l'État, le 10 janvier 2008.
Mais, sur le plan du calendrier, Jean-Marie Bockel entend ne rien remettre en cause. Le gouvernement va se servir, en revanche, du rapport pour opposer une fin de non-recevoir aux nouvelles demandes : première réunion du Conseil national de la résistance, Journée de l'Europe, ou remplacement du 8-Mai, célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie, par une journée européenne le 9 mai, comme l'a proposé le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet.
Le gouvernement et sa majorité sont partisans du statu quo. Jugeant prématurée la création d'un jour férié commun aux pays de l'Union européenne, l'UMP s'est ainsi déclarée "extrêmement attachée au 8-Mai et au 11-Novembre". Et le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, s'est dit "totalement hostile" à l'idée de supprimer des "rendez-vous nationaux de commémoration", exprimant le souci de "reconstituer une identité française".
Pour en savoir plus : http://www.feteleurope.fr/
YERRES.
« Nos médailles ne sont pas des breloques ! »
leparisien.fr | 12.11.2008, 07h00
Les anciens combattants s’indignent des termes utilisés par l’avocat Gilbert Bourdais défendant l’usurpateur de décorations. Ils portent plainte.
COUP DE GUEULE chez les anciens combattants au lendemain des cérémonies nationales du 11 Novembre : l’Ayac (Association yerroise des anciens combattants) est aujourd’hui dans les locaux du commissariat de police de Montgeron pour porter plainte. Objet du délit ? Le mot breloques. Visé ? Jacques Bourdais, avocat au barreau essonnien.
L’affaire des breloques remonte à vendredi dernier.
Ce jour-là, au tribunal correctionnel d’Evry, comparait un faux héros de guerre. Gilbert Bolle, 74 ans, poursuivi pour port illégal de décorations. Il a usurpé pendant près de quinze ans le port de médailles militaires, défilant sur les Champs-Elysées, etc.
A l’audience, Jacques Bourdais, son conseil, demande l’acquittement, s’enflamme, raille, demande qu’on ne s’acharne pas sur son client pour une histoire de breloques. Parmi les anciens combattants présents, c’est l’émeute ! « On aurait dû sortir ! » regrette aujourd’hui Jean-Claude Le Mao, président de l’Ayac. Côté tribunal, le président, choqué, sermonne l’avocat.
« Je ne mets pas dans le même sac les déportés et les soi-disant héros des guerres coloniales »
« Je ne suis pas là pour entendre dire par un avocat provocateur et grossier que les médailles que j’ai gagnées dans les opérations militaires sont des breloques », s’indigne le colonel Georges Choix, présent à l’audience. Médaille militaire, Légion d’honneur, Ordre national du mérite à la boutonnière, président de l’UNC du val d’Yerres (Union nationale des anciens combattants), il a, entre autres, débarqué en 1944 avec les Anglais sur les plages normandes pour libérer la France…
« Ils peuvent porter plainte. S’ils veulent la castagne, ils l’auront ! » réplique Jacques Bourdais. Mais tempère le « vilain » mot : « Quand j’ai parlé de breloques, je parlais de ce que portait M. Bolle et qui n’était dû à aucun mérite particulier », faisant référence à toutes ces décorations achetées dans une boutique à Paris. Au passage, Jacques Bourdais envoyait, hier, un dernier Scud : « e toute façon, je ne mets pas dans le même sac les déportés et résistants et les soi-disant héros des guerres coloniales. »
Les anciens combattants demandent à l’avocat « provocateur » des excuses publiques. Et comptent transmettre leur plainte auprès du bâtonnier du tribunal, en passant par la garde des Sceaux, l’Elysée, le ministre des Anciens Combattants, la grande chancellerie de la Légion d’honneur… La guerre des breloques ne fait que commencer.