« Michelle Obama s'intéresse aux placards de la Maison Blanche | Freddie Mac dévoile des pertes records et réclame l'aide de l'Etat » |
Le maire de Vincennes agressé pour une place en crèche
VINCENNES.
Le maire agressé pour une place en crèche
leparisien.fr | 15.11.2008, 07h00
En plein rendez-vous, et parce qu’il refusait à un père de famille d’attribuer une place en crèche sans suivre la voie réglementaire, Laurent Lafon a été roué de coups.
HIER MATIN, lors de sa permanence hebdomadaire, Laurent Lafon, maire de Vincennes (Nouveau Centre), s’est fait agresser par un père en demande d’une place en crèche pour son bébé de six mois. Parce qu’il s’est vu opposer une fin de non-recevoir, l’homme s’est jeté sur l’édile et l’a frappé, en présence de sa femme et de leur enfant.
La rixe, stoppée par un directeur adjoint proche du bureau du maire, a valu dix jours d’incapacité totale de travail (ITT) à Laurent Lafon. Le maire a déposé une plainte. Après son placement en garde à vue, le père a été présenté à la justice hier soir. Le parquet a fait savoir qu’il sera jugé en comparution immédiate lundi. Auprès du magistrat, cet ingénieur en informatique de 34 ans a reconnu les faits tout en indiquant que l’édile l’avait insulté.
« Il est choqué et souffre surtout d’une épaule »
Comme dans beaucoup de communes du Val-de-Marne, la demande de places en crèche à Vincennes dépasse l’offre (NDLR : 734 demandes en 2007 pour 600 « berceaux » disponibles). Le couple de Vincennois trentenaire qui avait obtenu un rendez-vous avec Laurent Lafon, hier, à 9 h 15, était sur une liste d’attente. Il avait fait sa demande en décembre 2007, cinq mois avant la naissance de son bébé. Mais à Vincennes, l’attribution des places s’effectue chaque second mardi du mois lors d’une commission publique et selon les numéros d’ordre attribués à l’inscription.
Parce qu’il est le premier à respecter cette règle, et parce qu’il l’a rappelée au couple en attente, Laurent Lafon a fait perdre son sang-froid au jeune papa. « Quand le maire a senti que la conversation tournait en rond, il a proposé que le rendez-vous s’arrête là et a ouvert la porte », explique un collaborateur du maire. « Le père s’est accroché à son siège en disant qu’il ne partirait pas avant d’avoir obtenu une place en crèche. Laurent Lafon a précisé au couple qu’il allait devoir appeler la police municipale. » Sont-ce les pleurs de sa femme qui ont été la goutte d’eau faisant déborder le vase ? Toujours est-il que le mari s’est énervé, s’est levé précipitamment et s’est jeté sur l’édile assis à son bureau. L’élu a reçu plusieurs coups au visage, puis d’autres coups l’ont atteint lorsqu’il s’est retrouvé par terre. « Le maire est choqué et souffre surtout d’une épaule », précise l’un de ses collaborateurs. Laurent Lafon a remercié « les messages de sympathie de la population ». L’agresseur du maire, connu des services de police, a reconnu avoir porté les coups au maire.Présenté à la justice hier soir, il sera jugé en comparution immédiate lundi.
SOCIAL.
Vélib’: l’envers du décor
leparisien.fr | 15.11.2008, 07h00
Petits salaires, conditions de travail difficiles et dangereuses… Les salariés de Cyclocity étaient une nouvelle fois en grève hier pour dénoncer « le vrai visage de Vélib’».
Vingt mille vélos en libre service, plus de 200 000 abonnés et un incontestable succès populaire qui a permis à la Ville de Paris d’encaisser 20 millions d’euros de rentrée financière en une année.
Mais derrière Vélib’, lancé en grande pompe au mois de juillet 2007, se cache une réalité moins reluisante : le sort des 300 « petites mains » de la société Cyclocity, chargée pour JCDecaux de la commercialisation et de l’entretien du système de location de vélos en libre-service.
Pour la seconde fois en huit jours, les employés étaient en grève hier, réunis sous la bannière de l’intersyndicale Solidaires CGT. Objectif : dénoncer « des salaires de misère » et divers dysfonctionnements.
Petits salaires. Payés entre 900 € et 1 000 € par mois, les salariés de Cyclocity affirment être les parents pauvres du groupe JCDecaux et crient à l’« exploitation ». Depuis plusieurs mois, ils demandent une augmentation de salaire de 300 € net pour tous. « La seule solution pour que nous puissions avoir des conditions de vie décentes », soulignent les représentants de l’intersyndicale. A ce jour, aucune assurance sur ce point ne leur a été donnée.
Insécurité. Les salariés de Cyclocity l’affirment : les camions sur lesquels sont transportés les Vélib’, pour l’approvisionnement des stations, sont dangereux : remorques sans freins, suspensions et feux de recul inexistants. «
Un camion chargé à plein tire un poids de 1 t., souligne un salarié. Nous ne pouvons dépasser 20 km/h, sinon les roues patinent ! »
Locaux rudimentaires. Un tiers des dix sites et ateliers Cyclocity de Paris, dévolus à la maintenance et à la réparation des Vélib’, ne serait pas aux normes selon les représentants du personnel. Chauffage défectueux, locaux humides, mal éclairés, parfois dépourvus de sanitaires, vestiaires inadaptés.
Conditions de travail difficiles. Autre doléance des salariés de Cyclocity : l’amélioration des conditions d’exercice de leur métier. Un métier particulièrement pénible, selon les représentants syndicaux : « Les agents chargés de réparer les vélos sur la voie publique, transportent sept heures par jour 25 kg de matériel chambres à air, chaînes de vélo, pompes, pièces de rechange et outils dans des sacs à dos, sur des Vélib’ qui pèsent eux-mêmes 22 kg, quel que soit le temps et en dépit des risques d’accident de la circulation. »
Ian Brossat, le président du groupe communiste au Conseil de Paris vient d’écrire à Annick Lepetit, l’adjointe PS de Bertrand Delanoë chargée des transports, pour la sensibiliser aux problèmes rencontrés par les salariés de Cyclocity, et présentera un voeu au prochain Conseil fin novembre.