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Le Figaro gomme la bague de Rachida Dati
France
Le Figaro gomme la bague de Rachida Dati
Mis en ligne le 20/11/2008, www.lalibre.be
Après les poignées d'amour du Président Sarkozy dans Paris Match, c'est au tour de Rachida Dati d'être retouchée.
Ce mercredi 19 novembre, le quotidien français faisait sa Une avec Rachida Dati. La ministre de la Justice était interviewée au sujet des 534 magistrats ayant signé un texte de protestation contre elle. Mais si on regarde de près, la ministre ne porte plus sa bague à la main gauche. Le Figaro a tout simplement retouché la photo.
Pourtant Rachida Dati portait bien son coûteux bijou ce jour-là. Une bague « Liens », de Chaumet, en or gris pavé diamants, qui vaut la modique somme de 15 600 euros.
Debora Altman, la rédactrice en chef du service photo du Figaro, précise dans L’Express de ce jeudi, qui faisait sa Une sur cette fameuse bague effacée : : "On a bouclé dans l'urgence. On assume. On ne voulait pas que la bague soit l'objet de la polémique, alors que le vrai sujet était la pétition des magistrats. Rachida Dati n'a rien à voir avec ça."
GOUVERNEMENT.
La dernière chance de Dati
leparisien.fr | 20.11.2008, 07h00
C’est fini : Nicolas Sarkozy ne lèvera plus le petit doigt afin de voler au secours de la garde des Sceaux, qui a répondu hier à la pétition lancée contre elle par 534 magistrats. A l’Elysée, on envisage ouvertement son prochain départ de la Justice.
CETTE FOIS, Rachida Dati ne pourra pas compter sur le soutien de Nicolas Sarkozy. C’en est bien fini du temps où la « protégée » du président et « soeur » de Cécilia ex-Sarkozy bénéficiait du bouclier présidentiel. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? A l’Elysée, on n’a pas du tout apprécié que la garde des Sceaux remette de l’huile sur le feu hier dans « le Figaro » en répondant vivement à la pétition signée par 534 magistrats pour réclamer ses « excuses publiques » dans le dossier brûlant du suicide d’un adolescent à la prison de Metz, où plusieurs magistrats ont été interrogés en pleine nuit.
Une riposte jugée maladroite et déplacée à l’Elysée, où l’on prend l’affaire très au sérieux. « Le président lui avait recommandé de se taire ! » s’agace un proche de Sarkozy. « La magistrature ne va pas bien. Elle traîne depuis longtemps une dépression collective de l’après-Outreau, ce n’est pas la peine d’en rajouter », soupire un conseiller. « Je connais les magistrats ; pour qu’ils en arrivent à une pétition, c’est que le ras-le-bol est violent », s’est inquiétée l’ex-garde des Sceaux socialiste Marylise Lebranchu.
Cette fois, Sarkozy n’a donc pas l’intention de recevoir les représentants des magistrats, comme il l’avait fait le 27 octobre pour éteindre l’incendie. « Elle le met dans une position un peu compliquée », glisse-t-on à l’Elysée, où on souligne que le président doit veiller à la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire. « Saturé » et « agacé », selon son entourage, Sarkozy n’a même pas pris la peine d’appeler sa ministre de la Justice hier.
« Quand on est ministre, on n’a plus de tuteur »
C’est le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui en a été chargé. Le message est clair : c’est à Dati, et à elle seule, de se sortir de ce guêpier. « A elle de montrer que les choses peuvent s’arranger ! Quand on est ministre, on est autonome, on n’a plus de tuteur », dit-on à l’Elysée.
Faute de quoi, Dati pourrait sentir le vent du boulet. Dans les coulisses du pouvoir, beaucoup parient qu’elle changera de portefeuille lors du remaniement attendu en janvier. « Elle ne restera pas garde des Sceaux », aurait assené le président à un de ses visiteurs du soir, qui croit même savoir que le « G2 » qu’elle a formé avec Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie) pourrait être mis entre parenthèses.
Dans l’entourage de Sarkozy, on ne veut pas envisager à ce stade un débarquement exprès de la ministre. Mais l’avertissement est limpide : « Rien n’est définitif, explique un conseiller. Si ça cicatrise, l’affaire sera réglée. Mais si la plaie reste béante et s’élargit, on sera obligé de procéder à l’amputation. » En clair, c’est la dernière chance.