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Tout est bon dans le grillon !
Jeudi 20 Novembre 2008
Une dose de pastiche pour la CFTC
leJDD.fr, extrait
La CFTC innove. Le syndicat chrétien a distribué jeudi 300 000 exemplaires dans le métro parisien d'un pastiche de 20 minutes. Au menu: repos dominical, emplois des seniors, retraites, temps de travail, relations avec les dirigeants, etc. Le tout au second degré. La confédération fait campagne et veut se démarquer en vue des élections prud'homales du 3 décembre où elle joue gros.
[...] Le journal, qui "donne du poids aux minutes" a été distribué à 300 000 exemplaires et compte huit pages. Il présente avec humour, et surtout beaucoup de second degré, une "projection de la société de demain". Le titre s'inspire de l'univers de George Orwell, auteur de La ferme des animaux et de 1984, deux livres d'anticipation décrivant une société où tout tourne autour du travail. Le titre du gratuit fait surement référence à Winston et à Julia, couple rebelle de 1984, qui ne peuvent pas se voir plus d'une demi-heure d'affilée chaque soir. La publication de la CFTC est imprimée par la "Société de la ferme des animaux" et son directeur de la publication est "Georges Orwell".
Le défi de la représentativité
Un article se penche aussi sur "Fôtegrave.com", un site qui se charge de trouver des motifs de licenciement aux membres des directions des ressources humaines, en s'affranchissement de toute morale. Un vibrant "reportage embarqué sur l'A 13" raconte comment Jacky abandonne son père grabataire sur une aire de repos à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires. S'ensuit un micro-trottoir demandant à trois personnes si elles aussi seraient prête à "abandonner papy ou mamie". Le pastiche est aussi rempli de fausses publicités vantant les mérites de "jouets éthiques" fabriqués par des enfants tibétains, une "poupée vaudou pour DRH stressés" ou un "détecteur de mensonges au service des acquis des actionnaires".
"Pour l'administration pénitentiaire, le travail est un outil de maintien de l'ordre"
LEMONDE.FR | 26.11.08 | 16h59 • Mis à jour le 26.11.08 | 19h54, extraits
Entretien avec Fabrice Guilbaud, sociologue au laboratoire Genre, travail, mobilité de l'université de Paris X, qui réalise des études sur le travail pénitentiaire.
[...] Quels sont les bénéfices du travail en prison ?
Pour l'administration pénitentiaire, le travail est un outil de maintien de l'ordre. C'est l'encadrement qui décide dans des commissions de classement qui peut travailler. C'est également un espace de défoulement. Par ailleurs le fait de verser de l'argent limite le trafic. En ce qui concerne la réinsertion, ce n'est pas au niveau des tâches effectuées que le travail peut la favoriser, dans la mesure où elles sont généralement différentes des métiers que les détenus peuvent occuper à la sortie. C'est davantage dans la norme, les rythmes de travail et l'habitude de travailler que cela a des conséquences.
Le "Canard enchainé" vole dans les plumes de ses détracteurs
LEMONDE.FR avec AFP | 26.11.08 | 17h58 • Mis à jour le 26.11.08 | 18h14, extrait
Le Canard enchaîné n'est pas prêt à se laisser marcher sur les palmes. Michel Gaillard, le directeur de la publication du journal satirique, a répondu dans un long article en une et en page intérieure, mercredi 26 novembre, à Karl Laske et Laurent Valdiguié, les auteurs du livre Le Vrai Canard, paru le 26 novembre (Ed. Stock), mais dont L'Express a publié les bonnes feuilles une semaine auparavant. Il estime que les deux journalistes ne cherchent pas à "dévoiler la face cachée de notre hebdomadaire, seulement à lui nuire, à le salir". "Le Canard (...) en a vu d'autres. Mais jamais d'aussi mauvaise facture et vulgaire inspiration", ajoute-t-il.
[...] "L'indépendance du Canard enchaîné est atteinte, alors qu'on l'attend pour tenir tête au pouvoir en place", juge Karl Laske dans un entretien à 20Minutes et au site Fluctuat. La position du Canard "est aussi constante que connue : être assez près du pouvoir pour savoir, mais en rester assez éloigné pour être libre d'en parler", rétorque Michel Gaillard.
Vous 26 nov. 6h51, Libé, extraits
Chez le docteur des enfants adoptés
Famille. Au CHU de Dijon, Jean-Vital de Monléon, pédiatre, soigne aussi les parents.
Près de sa table d’examen, le docteur Jean-Vital de Monléon a accroché un planisphère avec des points de couleur désignant les pays d’origine des 1 400 enfants adoptés qu’il a reçus en consultation. Ce pédiatre du CHU de Dijon est à la tête de la plus importante des consultations d’orientation et de conseil pour l’adoption (Coca). Parmi les familles qui débarquent pour la première fois dans son cabinet, 5 % viennent pour un projet d’adoption, 50 % pour un bilan d’arrivée en France d’un enfant adopté et 40 % pour un problème précis. Le pédiatre les reçoit en évitant la stigmatisation et la banalisation de l’adoption. «La stigmatisation, c’est, quand un gamin travaille mal à l’école, qu’on se dit que c’est à cause de l’adoption. Mais il ne faut pas non plus nier que ce sont des enfants qui peuvent avoir vécu des souffrances antérieures à leur adoption.» Le temps d’un après-midi de consultation, rencontre avec ses jeunes patients et leurs parents (1).
[...] Fin de la consultation. Le médecin devise : «L’adoption est souvent l’arbre qui cache la forêt» quand un enfant a des difficultés. Mais il constate aussi ce qu’il appelle «des erreurs de cigogne» : «Des enfants qui n’auraient pas dû être adoptés, car ils n’ont plus confiance en les adultes. Ils ont trop souffert.» Il y a également des parents «psychorigides» qui n’auraient jamais dû adopter : «J’ai vu une famille avec un ado portant la casquette à l’envers. Les parents me disent : "On l’a sorti d’un pays de merde, sa mère était une traînée. Maintenant, il nous ment, il nous vole." J’ai fait sortir l’ado, et je leur ai expliqué : "Quand vous lui dites qu’il vient d’un pays de merde, il se voit comme ça parmi vous."» Enfin, le pédiatre peste contre l’angélisme, et ces gens qui disent aux parents adoptants «c’est bien ce que vous faites» : «L’adoption n’est pas un geste humanitaire. C’est un désir égoïste.»
(1) Les prénoms ont été modifiés.