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Réforme du lycée : un recul symbolique
Réforme du lycée : un recul symbolique
LE MONDE | 16.12.08 | 09h13 • Mis à jour le 16.12.08 | 09h20, extrait
Il faut probablement mettre sur le compte du "syndrome grec" le recul que vient d'opérer Xavier Darcos sur la réforme du lycée. Après "consultation" et "accord" du chef de l'Etat, le ministre de l'éducation nationale a décidé de différer d'un an la réforme du lycée, effectuant une volte-face aussi spectaculaire qu'inattendue.
"Le moratoire ne fait pas partie de mon vocabulaire", assurait encore le ministre le 28 août, dans un entretien au "Monde", tandis que l'Elysée vantait le "volontarisme" et "l'habileté" de ce poids lourd du gouvernement, qui, malgré l'ire des syndicats, accumulait les annonces de réformes, au nom de l'"intérêt de l'élève". Le 14 décembre encore, M. Darcos présentait dans Le Journal du dimanche la réforme de la classe de seconde qu'il devait détailler deux jours plus tard, avant de brusquement tourner casaque.
Les vieux routiers de l'éducation nationale seront enclins à l'indulgence. Avec les jeunes, rien n'est jamais simple. La preuve ? Le nombre de réformes différées ou retirées dès que l'on tente de réformer leurs études ou leurs modes d'insertion dans la vie professionnelle. Quelques rappels ? 1986 : révolte des étudiants contre la loi Devaquet qui prévoyait d'accorder une autonomie élargie aux universités. Manifestations montres. Un mort. Jacques Chirac, premier ministre, est contraint de retirer la réforme.
REFORME DE L'ÉDUCATION
Xavier Darcos : "Je ne suis pas ministre de l'hésitation nationale"
NOUVELOBS.COM | 11.12.2008 | 13:29
Lycéens, enseignants et parents d'élèves sont appelés à manifester. Le ministre de l'Education dénonce la "désinformation" sur ses réformes, menée par une "petite concentration de mécontentements".
Xavier Darcos a dénoncé, mercredi 10 décembre, sur Europe 1 "les mensonges ou les informations erronées" sur ses projets à l'Education nationale qui "sont de nature à affoler les opinions publiques".
Alors que les lycéens, enseignants et parents d'élèves sont appelés à manifester mercredi sur tout le territoire, le ministre de l'Education nationale a reconnu qu'il y avait une "petite concentration de mécontentements". Comme on lui demandait s'il allait revoir ses projets de réforme, Xavier Darcos a répondu: "Je ne suis pas ministre de l'hésitation nationale, j'ai un devoir pour les générations futures. Il s'agit de réformer dans un pays qui en a besoin".
Mais, pour lui, "suffisamment ancien" dans l'Education "pour avoir connu des situations semblables", ces mouvements de protestation sont "presque habituels".
"Véritable désinformation"
Xavier Darcos a affirmé qu'il n'était pas question pour lui "de supprimer la maternelle", ni les "mathématiques" au lycée.
"Dialogue, discussions, contestations mais pas désinformation", a-t-il poursuivi, en jugeant qu'actuellement il y avait "un mélange de mensonges ou d'informations erronées de nature à affoler les opinions publiques, qui est de la véritable désinformation".
Alors que les syndicats se plaignent d'un manque de dialogue avec le gouvernement, il s'est inscrit en faux contre cette affirmation. "Nous nous voyons", a-t-il dit.
Le ministre de l'Education nationale a défendu la réforme du lycée "absolument nécessaire" et "faite dans l'intérêt des élèves avec accord des organisations syndicales à l'origine et sur les conseils des représentants des lycéens".
Interrogé sur les violences survenues dans plusieurs villes, dont Brest, en marge de manifestations lycéennes, il a reconnu que "cela l'inquiétait", mais a indiqué qu'il ne "confondait pas les lycéens avec des bandes radicalisées qui viennent tout casser".