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Deux journalistes politiques refusent la Légion d'honneur
Deux journalistes politiques refusent la Légion d'honneur
LEMONDE.FR | 05.01.09 | 18h44 • Mis à jour le 05.01.09 | 18h44, extraits
Les journalistes Françoise Fressoz et Marie-Eve Malouines, respectivement chefs du service Europe-France du Monde et du service politique de France Info, ont annoncé, lundi 5 janvier, qu'elles refusent la Légion d'honneur, après avoir découvert leur nom sur la promotion du Nouvel an.
"De retour de congés, j'ai découvert avec étonnement que je figurais sur la liste de la promotion du 1er janvier de la Légion d'honneur. Contrairement à l'usage, je n'ai été informée de rien avant la publication de cette liste", déclare dans un communiqué à l'AFP Françoise Fressoz.
Marie-Eve Malouines fait part, elle aussi, dans un communiqué à l'AFP, de son "grand étonnement" de trouver son nom parmi les promues. "Cette liste étant publique, je tiens à préciser que je n'ai jamais réclamé une telle distinction, ni même été sollicitée en vue d'une telle démarche", explique-t-elle.
[...] La journaliste du Monde juge par ailleurs qu'on ne doit pas transformer ce refus en "affaire politique"...
Une onde de choc qui accentue la fracture sociale
LE MONDE ECONOMIE | 05.01.09 | 11h59 • Mis à jour le 05.01.09 | 16h35, extrait
On connaît les premières victimes de ce grand nettoyage dans les missions d'intérim : les jeunes, vivier privilégié du travail temporaire. "Nous en voyons de plus en plus franchir les portes de nos missions locales, remarque Annie Jeanne, présidente de l'Association nationale des directeurs de missions locales (ANDML). En plus des jeunes qui cherchent à s'insérer et qui souffrent beaucoup en cette période de crise, nous voyons des moins de 25 ans qui étaient parvenus à une situation professionnelle quasiment stable grâce à l'enchaînement des missions d'intérim - ce qui leur permettait de payer un loyer, d'être autonome - et qui se retrouvent maintenant sans travail."
Pour Philippe Askenazy, "aujourd'hui, le gouvernement devrait avoir plus peur des jeunes que des ouvriers. Et réfléchir à ce qui s'est passé en Grèce".
Cette relative protection du noyau dur du salariat au détriment des actifs qui sont à la périphérie ne doit pas être une surprise. En septembre 1997, Henri Guaino, alors commissaire général du Plan, s'inquiétait déjà de cette structure du marché du travail français, évoquant le développement inquiétant du sous-emploi et de la précarité, estimant à l'époque que près de 7 millions de personnes étaient directement et indirectement touchées par les difficultés de l'emploi, la "gangrène du chômage". Douze ans plus tard, la situation a empiré. Conseiller spécial du président de la République, M. Guaino n'a pu que le constater. "Les salariés en situation précaire sont tellement nombreux que le nombre de chômeurs pourrait remonter rapidement en France jusqu'à 3 millions", insiste M. Askenazy. Une plaie sociale à laquelle pourrait s'ajouter le mécontentement des salariés en emploi dont le pouvoir d'achat s'érode en raison des restrictions de rémunération que vont imposer les DRH.
Face à toutes ces menaces qui pourraient faire de 2009 l'année de la crise sociale, en France mais aussi dans d'autres pays de l'Union européenne, les gouvernements ont allumé des contre-feux (plans de relance, amplification du traitement social du chômage, etc.). Certains à l'instar de l'Espagne, décidant même de fermer leurs frontières, qu'ils avaient pourtant grandement ouvertes en période de croissance, aux travailleurs immigrés.