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L'armée dans les « villes » ?
Berlusconi veut décupler le nombre de soldats déployés dans les rues des villes italiennes
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 25.01.09 | 10h55, extraits
Réagissant à une série de viols qui se sont produits ces derniers jours en Italie, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a envisagé samedi 24 janvier un renforcement des effectifs des soldats patrouillant dans les rues des villes de la péninsule pourrait être. Depuis son retour au pouvoir, Berlusconi a ordonné à l'armée de participer à la lutte contre la criminalité, déployant 3 000 soldats dans les rues des grandes villes d'Italie. Il envisage désormais de porter ce chiffre à 30 000.
Les ministres de la défense de de l'intérieur "ont proposé de multiplier par dix le nombre de militaires qui, au lieu de monter la garde dans le désert des tartares combattront l'armée du mal, la criminalité diffuse", a déclaré M. Berlusconi, qui précise que ces hommes évolueront dans "des patrouilles mixtes [militaires-forces de l'ordre] dans les quartiers à risque du plus grand nombre de villes possibles", a renchéri M. La Russa.
[...] La proposition soulève les critiques de l'opposition, déjà hostile à l'utilisation de l'armée dans la lutte contre la criminalité. Un porte-parole de la gauche italienne, Marco Minniti, a ainsi jugé que la mobilisation "sans précédent" de l'armée revenait à mettre en oeuvre "un état de siège". "Il y a encore un mois, on disait que le problème de l'insécurité était réglé et aujourd'hui on fait appel à 30 000 militaires", a aussi ironisé le chef de l'opposition Walter Veltroni. Estimant que les militaires n'étaient pas formés pour assurer l'ordre public il a prôné des ressources supplémentaires pour les policiers et les carabiniers alors que celles-ci ont été nettement réduites par le gouvernement dans un souci d'économies budgétaires.
Des syndicats policiers se sont d'ailleurs aussi interrogés sur l'opportunité de recourir à l'armée. "Il ne suffit pas de mettre des soldats dans les rues pour combattre la criminalité. Le crime, surtout le crime organisé, se combat par des renseignements et des investigations", a dit Nicola Tanzi, du syndicat SAP.