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Réintégration des évèques : le scepticisme des catholiques
Le scepticisme des catholiques après la réintégration des évêques intégristes
LE MONDE | 26.01.09 | 09h25 • Mis à jour le 26.01.09 | 10h02, extraits
Certains se disent "atterrés" par l'image rétrograde qui risque une fois encore d'être accolée à l'Eglise; d'autres se montrent plutôt "satisfaits" de voir promue "l'unité des catholiques". Au lendemain de la levée de l'excommunication des quatre évêques intégristes, officialisée samedi 24 janvier par le Vatican, tous affichent un certain scepticisme sur les effets réels de cette décision hautement symbolique. Une perplexité à laquelle s'ajoute l'indignation s'agissant de l'un des quatre évêques, Mgr Williamson, qui a récemment nié l'existence des chambres à gaz.
[...] "Le problème, souligne un bon connaisseur de l'Eglise, c'est que s'il vient aux intégristes l'idée de brûler un cinéma ou d'occuper une église, les évêques français ne pourront plus dire : ces gens ne sont pas des nôtres."
Enquête
Le désarroi des parents face au danger du cannabis
LE MONDE | 26.01.09 | 16h28 • Mis à jour le 26.01.09 | 18h48, extraits
Près de la moitié des jeunes de 17 ans ont déjà consommé du cannabis, le plus souvent sous forme de résine (haschisch) mélangée à du tabac. Faible entre 12 et 13 ans, cette expérimentation augmente nettement à partir de 14 ans. Faut-il s'en inquiéter ? Quels en sont les risques ? Comment repérer que son enfant fume cette drogue ?
[...] Les dangers du cannabis ont été longtemps minimisés, estime Jean Costentin, professeur de pharmacologie à l'université de Rouen, qui prône une consommation zéro : "Nous sommes de plus en plus d'accord parmi les addictologues pour éviter les expressions "drogues douces" et "dures". Le cannabis, qualifié de drogue douce, a un fort pouvoir d'accrochage et peut être l'antichambre de produits plus forts, comme la cocaïne ou l'héroïne."
Les risques d'une consommation régulière sont loin d'être anodins. Perçu comme un anxiolytique, procurant un sentiment d'apaisement ou d'euphorie, le cannabis peut aussi déclencher, chez les personnes fragiles, des crises de panique, voire des bouffées délirantes. Il peut révéler ou aggraver des troubles psychiatriques comme les psychoses maniaco-dépressives et la schizophrénie.
Plus fréquemment, il provoque, chez l'adolescent consommateur régulier, des difficultés de concentration, des troubles de la mémoire à court terme, une perte de la motivation. "Les signes d'un jeune qui consomme du cannabis sont plus insidieux et moins visibles qu'avec d'autres produits comme la cocaïne, explique le docteur Philippe Nuss, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris. Progressivement le jeune change, sa vie s'appauvrit, il ne fait plus les choses qu'il aimait."
Ses performances scolaires chutent. Il se désocialise souvent, restreignant son cercle d'amis à ceux qui fument. "Le cannabis a la propriété de faire croire à celui qui fume qu'il est quelqu'un d'ouvert, décontracté, altruiste, poursuit le docteur Nuss. Sa consommation s'accompagne d'une culture cannabis, un prêt-à-penser qui permet au jeune de plaquer un modèle explicatif quand on lui demande pourquoi il fume."
[...] Il faut savoir qu'on ne décroche pas du cannabis du jour au lendemain. Pierre de Parcevaux, responsable d'une association familiale de lutte contre la toxicomanie, La Luciole, voit défiler des parents épuisés. "Au départ, ils nous contactent pour que nous prenions en charge leur enfant, mais tout mon travail consiste à leur dire que j'ai besoin d'eux", explique-t-il.
Pierre de Parcevaux conseille d'abord aux parents de changer l'image, souvent négative, qu'ils ont de leur enfant. Il leur explique qu'il est inutile de culpabiliser et de se tourmenter sur le thème : "Je n'ai pas été assez sévère, je ne l'ai pas assez aimé"... "Je leur demande, de rester parents, de ne pas abandonner leur rôle d'éducateurs, et d'autorité, de continuer à accompagner leur enfant", conclut-il.