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On recherche un responsable à punir
31/01/2009 - © Chappatte
Guigou prend la défense du juge Burgaud
AFP, 03/02/2009 | Mise à jour : 21:05
L'ancienne Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, a qualifié aujourd'hui de "manipulation" le fait d'ériger le juge Burgaud en "seul responsable" de l'affaire Outreau, y voyant une façon de légitimer la suppression du juge d'instruction.
Alors que le juge Burgaud est entendu par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), la députée socialiste a relevé sur Public Sénat que la chancellerie "a établi un rapport qui est en contradiction flagrante avec le premier rapport -celui de l'inspection des services judiciaires- réalisé il y a un an et qui était beaucoup plus modéré".
"On voudrait à l'occasion de ce cas, avec ce nouveau rapport, légitimer (...) la suppression du juge d'instruction, on ne s'y prendrait pas autrement", a assuré Mme Guigou.
Pour elle, la Chancellerie mène "tout d'un coup" une "charge" pour "laisser penser que seul le juge Burgaud est responsable de cette horreur qu'a été la tragédie d'Outreau".
"Bien sûr qu'il est responsable -- il a sa part de responsabilité-- mais il n'était pas seul", a estimé Mme Guigou.
"Il y avait un procureur, il y avait une chambre de l'instruction, il y avait des policiers qui ont fait des enquêtes, il y avait les médias (..)", a fait valoir l'ancienne Garde des sceaux, parlant de "manipulation".
Secrétaire nationale du PS (réforme de l'Etat), ellen'a "pas d'indulgence" pour le juge Burgaud car "il a été fermé" mais considère qu'il "n'est pas le seul responsable".
Le juge Burgaud dénonce "l'acharnement de la chancellerie"
LEMONDE.FR avec AFP | 03.02.09 | 18h59 • Mis à jour le 03.02.09 | 21h19, extraits
Un "manque de rigueur" et "d'impartialité" au "caractère délibéré" : la directrice des services judiciaires du ministère de la justice a attaqué lourdement le juge Fabrice Burgaud, lors de son audience disciplinaire devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), mardi 3 février.
[...] "Puisqu'il faut abattre cet homme, faisons-le vite", a tonné l'un de ses avocats, Patrick Maisonneuve, qui a lancé à la représentante de la chancellerie : "si vous estimez qu'il y a eu des manquements du début à la fin, alors renvoyez l'ensemble de la soixantaine de magistrats qui ont eu à connaître de ce dossier et n'accablez pas cet homme qui est seul".
En juin 2006, tant le rapport de la commission d'enquête parlementaire que celui de l'inspection des services judiciaires avaient imputé les insuffisances de la procédure d'Outreau à l'ensemble de la chaîne pénale. Mais seuls le procureur Gérald Lesigne et le juge Fabrice Burgaud ont été renvoyés devant la formation disciplinaire du CSM.
[...] Le président de la chambre de l'instruction de Douai, Didier Beauvais, était chargé du contrôle de la procédure. Suggérer que Fabrice Burgaud ait délibérément trompé les autorités de contrôle "paraît aberrant", a-t-il assuré mardi. L'instruction de l'affaire d'Outreau est revenue à Cyril Lacombe après le départ en août 2002 de Fabrice Burgaud, muté à Paris. Ce magistrat confirme aujourd'hui le "traitement complet et loyal" de l'affaire par son prédécesseur.
Les rédacteurs du Monde protestent contre une "censure" à Direct Matin
AFP 03.02.09 | 20h19
La société des rédacteurs du Monde a protesté mardi contre la "censure" d'un article d'un collaborateur du journal qui devait paraître dans le quotidien gratuit Matin Plus (groupe Bolloré) et demande sa publication dans une prochaine édition.
Interrogée dès lundi sur cette affaire, la direction de Direct Matin n'avait pas souhaité faire de commentaires.
Dans le cadre d'un partenariat entre Bolloré et Le Monde, les journalistes du Monde et de Courrier International fournissent chaque jour des articles au quotidien gratuit. La direction de Direct Matin ne peut pas modifier ces papiers, mais a la possibilité de ne pas les publier.
Selon la Société des rédacteurs du Monde (SRM), confirmant des informations de Rue89, un article d'un journaliste du Monde.fr programmé pour l'édition du 29 janvier de Direct Matin a été "remplacé" la veille en fin d'après-midi "par une page de publicité".
Cet article portait sur "la manière dont les données du passe Navigo sont exploitées à des fins commerciales par la RATP", explique la SRM dans une lettre à Vincent Bolloré, PDG du groupe éponyme, dont l'AFP a obtenu copie.
Or, le groupe Bolloré a passé un accord de distribution de ses gratuits Direct Matin et Direct Soir avec la RATP, rappelle la SRM, qui "s'interroge sur les raisons de la suppression en dernière heure" de l'article.
La SRM déplore "qu'aucune proposition de publication ultérieure dans Direct Matin n'a été faite", en dépit des demandes en ce sens de responsables du Monde, et réclame la publication "dans son intégralité" de l'article.
Joint par téléphone, Eric Fottorino, président du directoire du Monde, a déclaré "regretter que ce papier n'ait pas été publié" et "espérer qu'à l'avenir cela ne se reproduira pas". Il a précisé avoir commandé un article sur le même sujet, pour une publication dans le Monde.
Pour la SRM, il s'agit du second "cas de censure d'un article par Direct Matin", après la suppression d'un article du Courrier International sur la police française en juin 2007. L'article avait été finalement publié, accompagné d'une précision de Courrier International justifiant sa parution et d'une autre de Vincent Bolloré dénonçant son caractère "outrancier".
Le procès du père des deux enfants enlevés renvoyé au 17 mars
Par Reuters, publié le 03/02/2009 à 19:59
DRAGUIGNAN, Var - Après une errance de 11 ans avec ses deux enfants enlevés à la garde de leur mère, Xavier Fortin a été jugé en comparution immédiate à Draguignan pour "soustraction et non représentation d'enfants".
Le procureur Laurent Robert a réclamé le maintien en détention jusqu'à son procès renvoyé au 17 mars de cet homme de 52 ans arrêté vendredi dernier dans un village retiré de l'Ariège, où il vivait avec ses enfants en marge de la société.
Son histoire commence pendant les vacances de Noël 1997.
A cette époque, Catherine Martin, séparée de son concubin depuis un an, vit aux Adrets de l'Esterel, dans le Var, avec ses deux fils de six et sept ans dont elle a obtenu la garde.
Xavier Fortin, le père, vient prendre ses enfants pour les vacances scolaires. A partir de là, la mère ne les reverra plus pendant onze ans en dépit d'incessantes recherches.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt lancé en janvier 1998, Xavier Fortin, jugé par défaut, est condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de Draguignan en janvier 2005 pour "soustraction d'enfants par ascendant".
Avec ses deux fils, il mène un peu partout en France une vie d'errance au gré de haltes au bord des routes ou dans des communautés de marginaux. Après onze ans passés dans des caravanes, il s'établi à Massat, dans l'Ariège, dans une grange délabrée et isolée au milieu des bois.
Aves ses enfants qui n'ont jamais été à l'école et qu'il scolarise lui-même, il mène une existence d'ascète, leur fait boire de l'eau de source et les nourrit de fromages de chèvre.
Xavier Fortin et ses fils finiront par être repérés et dénoncés par un voisin qui les a reconnu sur un avis de recherche placardé dans une gendarmerie.
Pour Catherine Martin, la maman des deux enfants âgés aujourd'hui de 17 en 18 ans et qui portent des prénoms amérindiens, Shahi'Yena et Okwari, les difficultés ne sont pas terminées pour autant.
Elle va devoir à présent tenter de reconquérir ses fils qui l'accusent d'avoir fait emprisonner leur père et qui ont clairement manifesté le désir de rester vivre avec lui.