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Quid du père de l'enfant ?
Quid du père de l'enfant?
Goran a vu l'enfant une fois en deux ans. «Lors du procès, il a dit qu'il était le père. Il a ajouté qu'il n'avait pas encore reconnu l'enfant. J'imagine donc qu'il va le reconnaître», confie Me Marc Cheseaux. Si cela devait être le cas, Goran n'aurait cependant aucune autorité parentale étant donné qu'il n'est pas marié à Chantal.
ASSASSINAT DE CLARENS (VD)
Son bébé sera surveillé
Condamnée vendredi à 20 ans de réclusion, Chantal* ne pourra pas élever son fils de 2 ans. Il a été confié à sa tante, mais elle pourra quand même le voir
Le Matin - le 09 février 2009, 23h03, extrait
Qui va s'occuper du bébé de Chantal*, 21 ans, condamnée vendredi à 20 ans de réclusion pour l'assassinat d'Enzo, le sexagénaire de Clarens, en 2006? Pourra-t-elle voir son fils de 2 ans né de sa relation avec Goran*, lui aussi condamné dans le cadre de cette affaire? Les explications du chef du Service vaudois de protection de la jeunesse, Philippe Lavanchy, et de l'avocat de la jeune femme, Me Marc Cheseaux.
[...] Quels sont les droits de Chantal?
La justice de paix lui a retiré la garde de l'enfant, mais pas l'autorité parentale. La jeune femme jouit d'une autorité parentale résiduelle: elle a donc son mot à dire sur les grandes options de religion, santé et formation. Seule la Chambre des tutelles pourrait la déchoir de cette autorité. «Mais c'est une mesure extrême et rare, affirme Philippe Lavanchy. Elle survient moins de cinq fois par an sur 5700 situations traitées. Motif: pour l'enfant, quelle que soit l'action accomplie par sa mère, il y a nécessité de la garder. Par ailleurs, dans la philosophie de l'éducation, le SPJ a pour mission de protéger l'enfant, mais aussi de réhabiliter les compétences parentales.»
Selon Marc Cheseaux, Chantal peut voir son fils deux fois par mois en prison. Cette rencontre est supervisée par une infirmière. En cas de problème, le droit de visite peut être suspendu.
Pourquoi Chantal a-t-elle le droit de voir son enfant?
Le SPJ est tenu par la loi de s'assurer que Chantal est «apte» à s'occuper de son bébé. Dans le cas d'un nouveau-né, le SPJ prend notamment des renseignements auprès de l'équipe du pédiatre Jean-Jacques Cheseaux, responsable du Groupe de protection de l'enfant, au CHUV. Cette équipe formée de sages-femmes, gynécologues, pédiatres, pédopsychiatres, psychiatres d'adultes a «observé» Chantal les jours qui ont précédé et suivi son accouchement, et livré une appréciation sociomédicale positive de la situation. «Cette appréciation est un des éléments qui nous aident à prendre position auprès de la justice de paix. Nous nous basons aussi sur nos propres observations, explique Philippe Lavanchy. Si un doute subsiste, nous pouvons proposer à la justice de paix d'ordonner une expertise psychiatrique des parents.» Ce qui n'a pas été le cas dans cette affaire.
Précisons encore que si tout se passe bien, Chantal pourra vivre avec son fils lorsqu'elle sortira de prison dans une dizaine d'années au plus tôt.
*Prénoms d'emprunt