« Collision entre sous-marins nuclaires : « no comments » | D'un coup de barre » |
Chevènement : « Colonna n'assume pas »
Les défauts de l'enquête policière reviennent au cœur du procès Colonna
LE MONDE | 16.02.09 | 08h57 • Mis à jour le 16.02.09 | 09h02, extrait
UN PROCÈS-VERBAL ANTIDATÉ
Pendant de longs mois, ce rapport était resté lettre morte et la DNAT avait privilégié une autre piste qui s'est avérée être une impasse. Cette piste avait conduit à une initiative inhabituelle : l'ouverture le même jour – le 13 février 1998 – de deux informations judiciaires pour une seule et même affaire. Cette particularité a été relevée en février 2006 par Jean-Pierre Getti, le président de la cour d'assises qui avait acquitté en appel Vincent Andriuzzi et Jean Castela, accusés d'être les commanditaires de l'assassinat.
C'est lors de ce même procès qu'avait été mis au jour un procès-verbal antidaté, rédigé par le numéro deux de la DNAT de l'époque, le commissaire Philippe Frizon. Ce PV, en fait une note de synthèse du 20 août 1998, avait pour objet d'établir l'implication de MM. Andriuzzi et Castela dans l'assassinat du préfet. Elle faisait état d'un renseignement livré à la police par un informateur anonyme. Mais, pour conforter ses allégations, le commissaire Frizon y faisait référence à un événement qui s'était déroulé un mois plus tard, le 4 octobre… "Vous vous permettez bien des légèretés avec le code pénal", avait alors lancé le président Getti à l'adresse de M. Frizon. Des "légèretés", voire des irrégularités, n'ont cessé d'émailler cette affaire. Elle reste marquée par une grande confusion.
Chevènement : "Colonna n'assume pas"
lefigaro.fr, 16/02/2009 | Mise à jour : 07:52
"On peut s'étonner qu'il n'ait pas dit toute la vérité lors du premier procès" affirme Jean-Pierre Chevènement sur RTL, ce matin, en référence aux déclarations inattendues de Didier Vinolas, ex-collaborateur du préfet Érignac, vendredi.
"En 2001, date de la première confidence, les assassins du préfet Erignac sont déjà sous les verrous" lance Jean-Pierre Chevènement, qui dit "bien connaître cette enquête". "Que ces rumeurs distillées à la dernière minute apportent-elle? A mon avis, rien du tout" ajoute-t-il.
Le ministre de l'Intérieur de l'époque de l'arrestation d'Yvan Colonna pense que ce dernier "n'assume pas ses actes". "Mais la force de la justice, c'est qu'elle est capable de faire sereinement son travail", conclut-il.