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Les revendications des pauvres - des DOM - au premier plan
Dossier Universités, la crise
Pour une recherche bling-bling ?, par Alexandre Dupeyrix
LE MONDE | 18.02.09 | 13h57 • Mis à jour le 18.02.09 | 15h25, extrait
Prononcé le 22 janvier par Nicolas Sarkozy, le fameux discours sur l'innovation et la recherche, qui continue d'alimenter la colère des enseignants-chercheurs, repose sur une idéologie que la crise actuelle devrait pourtant rendre plus que suspecte. Cette idéologie tient en deux mots : "évaluation" et "performance". Je cite notre président : "Franchement, la recherche sans évaluation, ça pose un problème (...). Ecoutez, c'est consternant, mais ce sera la première fois qu'une telle évaluation sera conduite... dans nos universités... la première... 2009... franchement... on est un grand pays moderne... c'est la première fois (...). L'évaluation, c'est la récompense de la performance."
Dire que les enseignants-chercheurs refusent d'être évalués, c'est ignorer le parcours et la vie quotidienne d'un chercheur. Mais la stratégie est simple et toujours aussi grossière : débusquer les prétendus tricheurs, les fainéants, les paresseux et justifier les réductions de postes ou les modifications de statut. Chercher c'est bien, trouver c'est mieux, c'est le message qui traverse le discours présidentiel, simple, imparable, facilement relayable au bistrot du coin. Cette rhétorique ras-du-zinc est socialement malsaine, le ressentiment dont elle est chargée est communicatif. Nicolas Sarkozy, c'est un peu Tullius Detritus dans l'album d'Astérix La Zizanie : partout où il passe, les gens se tapent dessus.
[...] J'ajouterai que la crise économique actuelle entame sérieusement la crédibilité d'un modèle fondé sur une obsession mortifère de la compétition et du gain. Que cette atmosphère générale de pression permanente nourrit un malaise sourd et une violence sociale. C'est là qu'on attendrait une vision, un souffle, une énergie véritablement positive, et non des décharges d'agressivité. Notre pays n'a pas besoin d'un chef d'entreprise vindicatif à sa tête, mais d'un homme de rassemblement qui se soucie de la paix sociale, d'un vivre-ensemble harmonieux et de la poursuite du bonheur - utopie qui est au fondement de notre modernité politique (cf. le préambule de la Déclaration de 1789).
Au fond, tout cela demande une certaine hauteur de vue. C'est un problème de... politique de civilisation ! Tiens, tiens, on n'en entend plus parler de celle-là.
Sarkozy annonce des états généraux en Guadeloupe
AFP | 19.02.09 | 18h25 • Mis à jour le 19.02.09 | 19h51
Le gouvernement prêt à revaloriser les bas salaires en Guadeloupe
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 19.02.09 | 08h31 • Mis à jour le 19.02.09 | 20h28, extrait
Après la fermeté, l'heure est au compromis. Matignon a détaillé jeudi 19 février ses propositions sur une hausse des bas salaires de "près de 200 euros" en Guadeloupe, qui s'ajoutera à l'anticipation de l'extension du RSA dans tous les DOM. Elle porte sur l'octroi d'une prime exceptionnelle mensuelle exemptée de charges patronales et salariales qui serait versée par le patronat pendant 2 ans.
Luttes sociales
Un tournant historique dans les luttes revendicatives : « chaque jour va compter »
Les revendications des pauvres au premier plan
20 février 2009, Temoignages(.re), extrait
Tout va dépendre du contenu et des orientations du gouvernement. Soit c’est un catalogue de mesures pour calmer la révolte, soit une amorce de changement dans la politique menée depuis plus de 60 ans : quelques heures avant la rencontre de l’Élysée entre les élus de l’Outre-mer et le président de la République, Paul Vergès a appelé à des mesures urgentes et volontaristes pour apporter enfin une réponse aux problèmes structurels qui s’accumulent depuis 60 ans dans les quatre Départements d’Outre-mer.
Les conditions propres de chaque territoire font que les éléments de la rupture se sont accumulés derrière un calme apparent, constate le président de la Région. Ce calme traduisait la résignation des plus pauvres, mais aujourd’hui, ce sont ces pauvres, majoritaires à La Réunion, qui entrent dans la lutte revendicative.
[...] Le demi-siècle de retard par Paris dans l’application de la loi d’égalité du 19 mars 1946, conjuguée à la croissance démographique, ont créé les conditions d’un sous-développement, rejetant en marge de la société la moitié de la population. Ce qui se passe aux Antilles montre que « la période d’implosion est terminée, la période d’expression commence avec le risque d’explosion sociale si les revendications ne sont pas satisfaites », indique le président de la Région.
Si la Guadeloupe est en grève générale depuis quatre semaines, et la Martinique depuis deux, c’est à La Réunion que la crise sociale est la plus grave. C’est en effet La Réunion qui connaît le plus fort taux de chômage (25,2%). Et alors qu’aux Antilles, la proportion des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est déjà dramatiquement élevée, c’est à La Réunion que ce tragique record est battu avec 52% de très pauvres. À ces indicateurs s’ajoute une croissance démographique qui n’existe plus aux Antilles.
Le président de la Région note l’accroissement des inégalités, menace sur la cohésion sociale. D’un côté, 52% de la population survit avec des minima sociaux, et de l’autre, une fonction publique sur-rémunérée à 53% qui est le seul secteur à se développer du fait de l’accroissement démographique. Cela explique pourquoi à La Réunion, le poids de la précarité et celui de la fonction publique sont plus élevés qu’en Guadeloupe ou en Martinique.
Quel avenir pour les jeunes ?
Avec l’irruption sur le devant de la scène des revendications des plus démunis, Paul Vergès note que l’élément nouveau est l’entrée de la jeunesse dans la bataille. La jeunesse est toujours un atout pour un pays. Aucun des pays voisins n’a un niveau de formation aussi élevé. Mais à La Réunion, les portes se ferment devant des jeunes qui se demandent aujourd’hui à quoi cela sert de sacrifier des années pour suivre des études.
Universités : des dizaines de milliers de manifestants dans toute la France
LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 19.02.09 | 16h27 • Mis à jour le 19.02.09 | 20h54
La Commission tente de retrouver une autorité malmenée par la crise
LE MONDE | 19.02.09 | 15h12 • Mis à jour le 19.02.09 | 20h23