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UBS : la presse suisse fustige l'attitude de Berne
Offensive générale contre le secret bancaire suisse
France Info - 12:05
UBS, le premier établissement banquier helvétique, est obligée de livrer les noms de ses clients, accusés d’avoir fraudé le fisc américain. Le Conseil fédéral suisse l’a confirmé hier : le secret bancaire protège la vie privée mais pas la fraude fiscale. L’Europe s’engouffre dans la brèche…
En sursis depuis déjà plusieurs années, le sacro-saint secret bancaire suisse vit peut-être ses dernières heures. Depuis le premier janvier 2008, les banques étaient déjà obligées de communiquer l’identité des donneurs d’ordre effectuant des paiements vers l’étranger. Une mesure visant cependant plus à lutter contre l’évasion fiscale plus que contre le blanchiment d’argent. Mais à l’automne dernier, crise économique oblige, les Etats-Unis font pression sur la Confédération helvétique qui capitule et accepte le principe de livrer les noms de contribuables américains accusés d’avoir fraudé le fisc américain en plaçant leurs capitaux dans des banques helvétiques, et notamment chez UBS, premier établissement banquier du pays.
UBS est aujoud’hui obligée de s’exécuter. Cette levée du secret bancaire est cependant limitée et ne concerne "que" 200 à 300 clients de la banque helvétique. En échange, le département américain de la Justice renonce à poursuivre l’établissement bancaire au pénal, mais lui réclame tout de même 780 millions de dollars (618 millions d’euros), pour avoir activement aidé 20.000 clients américains à tromper le fisc américain, entraînant un manque un gagner pour les caisses du Trésor américain estimé à 20 milliards de dollars (15,8 milliards d’euros).
UBS : la presse suisse fustige l'attitude de Berne
LEMONDE.FR avec AFP | 20.02.09 | 10h31 • Mis à jour le 20.02.09 | 10h41
La presse suisse a fustigé, vendredi 20 février, la "capitulation" des autorités helvétiques face aux demandes de la justice américaine sur des comptes secrets d'UBS, la première banque du pays étant critiquée au passage pour avoir mis en jeu le secret bancaire suisse.
"La Suisse croyait avoir éteint l'incendie en livrant aux Etats-Unis le nom de clients d'UBS soupçonnés de fraude fiscale", a estimé le journal 24 heures, au sujet de l'accord à l'amiable avec Washington prévoyant le paiement par UBS de 780 millions de dollars pour solder une affaire fiscale. "Certains de leur bon droit, les Etats-Unis iront jusqu'au bout de leur politique de puissance", a précisé le quotidien lausannois, évoquant des "méthodes de gangster".
Le journal Le Temps, qui parle d'un "coup de Trafalgar", a souligné que ce nouveau rebondissement dans les démêlés judiciaires de la banque aux Etats-Unis, "ne tuera peut-être pas le principe du secret bancaire", mais "sonnerait le glas de la gestion de fortune transfrontalière", spécialité d'UBS. L'élection en novembre du nouveau président des Etats-Unis Barack Obama laisse un goût amer, selon La Tribune de Genève, estimant que "lorsque les intérêts des Etats-Unis se trouvent en jeu, (Washington) est prêt à user de tous les moyens pour parvenir à ses fins".
Alors que la Neue Zürcher Zeitung évoque la "capitulation" des autorités suisses face aux attaques contre le secret bancaire, le Tages-Anzeiger fustige "l'impuissance" de la Confédération. "Quand Oncle Sam frappe à la porte, Bern lui ouvre les portes", a fait remarquer le journal.