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Un béké en examen pour propos racistes
Politique
Guadeloupe : la grève est finie
Le Parisien | 05.03.2009, 07h07 | Mise à jour : 08h07, extrait
Une poignée de main et des applaudissements. Enfin. Après 44 jours de grève, la Guadeloupe est sortie cette nuit d'une crise sans précédent. A 20 heures (1 heures à Paris), le leader du LKP Elie Domota et le préfet Nicolas Desforges ont signé un accord appelant «à la reprise de l'activité normale».
Faits divers
REPORTAGE DIFFUSE SUR CANAL +
Un béké en examen pour propos racistes
Le Parisien avec AFP | 04.03.2009, 19h13 | Mise à jour : 19h42
Alain Despointes, membre de l'une des puissantes familles békés de Martinique, a été mis en examen pour «incitation à la haine raciale et apologie de crime contre l'humanité» pour de propos tenus dans un documentaire de TAC production diffusé sur Canal +. Actuellement en métropole, le Martiniquais a été entendu et mis en examen à Paris par le juge Bruno Lavielle.
Lundi, ce magistrat avait perquisitionné les locaux de TAC production pour visionner les rushes (images avant montage) du reportage mais il s'était heurté à une fin de non-recevoir de la société de presse (voir notre vidéo).
Il risque jusqu'à cinq ans de prison
Dans ce reportage intitulé «Les derniers maîtres de la Martinique», ce créole blanc-descendant des colons- affirmait notamment, d'après les images présentées, «vouloir préserver sa race». L'émission, diffusée en métropole le 30 janvier, a fait grand bruit en Martinique, avant même sa programmation sur Canal+ Antilles le 6 février et sur des sites internet. La polémique était venue ajouter de l'huile sur le feu de la crise sociale en Martinique, où la dénonciation de la «vie chère» vise souvent les békés, détenteurs d'une grande partie du pouvoir économique.
L'apologie de crime contre l'humanité, l'esclavage dans ce cas précis, est passible de 5 ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, tandis que l'incitation à la haine raciale est passible de 1 an d'emprisonnement et 45.000 euros (peines maximales).
Békés : Une affaire d'héritage
LE MONDE | 28.02.09 | 14h00 • Mis à jour le 01.03.09 | 13h45, extrait
Pointe-à-Pitre, Fort de France Envoyés spéciaux
Assis sous un élégant carbet, dans le souffle de l'alizé, Roger de Jaham, 60 ans, laisse flâner son accent créole pour raconter le camouflet qu'il a récemment subi : "Pour la première fois de ma vie, un homme que je saluais m'a dit : "Je ne serre pas la main d'un béké."" L'homme a encaissé l'humiliation, retiré sa main.
Il ne se voile pas la face, sait bien le lourd passif historique qui oppose les 3 000 békés aux 400 000 autres Martiniquais. Son ancêtre est arrivé dans l'île en 1635, comme capitaine de la milice. Il s'est enrichi sur la misère des esclaves. Un autre aïeul, Octave, a même été jugé pour les mauvais traitements qu'il infligeait à ses serviteurs. Le descendant a déniché récemment les minutes du procès dans des archives. "On ne parlait pas de l'esclavage à la maison. Pour nous aussi, c'était un poids."
Mais aujourd'hui, c'est comme si rien n'avait changé. Exploiteur, affameur, raciste, endogame : Roger de Jaham ne comprend pas l'opprobre que subit actuellement sa communauté aux Antilles, hurle à "une sacrée cabale". "Nous sommes des boucs émissaires, estime-t-il. Les grévistes, les médias et jusqu'au président de la République ont pris pour cible les békés." ... Déjà noté.