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Bernard Golse : « Il faut toujours garder espoir »
Enfant séquestré à Millau: pourquoi ne l'a-t-on pas découvert avant?
Par La rédaction du Post, le 06/03/2009, extrait
Du côté de la mairie ? "On ne les connaissait pas du tout. Les services sociaux ne nous ont jamais rien dit. L'enfant n'a jamais été inscrit à aucune école, aucune cantine, aucun centre aéré, rien" explique au Post le maire de Millau Guy Durand.
Du côté de la justice ? "La justice a fait son travail mais si nous n'avons pas à proximité les services de police ou de justice nécessaires, cela pose des problèmes", affirme Guy Durand, maire PS de Millau au micro de RMC. "D'après mes renseignements, un signalement a été reçu par la juge des enfants de Rodez à l'été 2008. Elle a convoqué les parents qui ne se sont pas rendus au tribunal, à 1h de route de là. Ensuite, la juge a saisi le parquet de Rodez... qui a ensuite saisi le procureur de Millau. Et la police n'est intervenue que cette semaine."
Faits divers
« Il pourra peut-être se reconstruire »
DOCTEUR BERNARD GOLSE, pédopsychiatre
Le Parisien | 06.03.2009, 07h00
Le Professeur de médecine Bernard Golse est chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Necker, à Paris. Il est spécialiste de la prise en charge de la souffrance des enfants.
Qu’évoque pour vous cette affaire d’enfant séquestré ?
Bernard Golse. Je ne peux parler de cette affaire qu’en termes généraux.
Ce que j’en sais évoque ce que l’on appelle en psychanalyse de l’hospitalisme à domicile. Cela désigne la situation d’enfants simplement en survie physique, mais qui ont quasiment été privés d’apports affectifs. C’était le cas par exemple des enfants qui ont été découverts en Roumanie dans les orphelinats au moment de la chute de Ceausescu.
Pourquoi celui qui maltraite coupe-t-il aussi la lumière dans la chambre ?
La lumière est une stimulation qui nous aide à nous éveiller. En privant la victime, on la plonge dans une situation de totale passivité. Ce sont des situations de souffrance terribles. L’agressivité extrême à l’égard d’un enfant est la preuve d’une situation ultra-pathologique. Ce cas est rare, mais il fait écho avec ce que nous voyons de plus en plus souvent dans notre consultation spécialisée à l’hôpital Necker, où nous enregistrons davantage de cas de maltraitances d’enfants qu’avant, même si on met toujours en avant l’image de l’enfant roi.
Ce petit garçon qui souffre pourra-t-il s’en sortir ?
Il faut toujours garder espoir, quelle que soit l’horreur de la situation. Si les carences n’ont pas commencé depuis son tout premier âge, il pourra peut-être se reconstruire. Mais ce sera très difficile.