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Nouveaux déboires pour le «Charles de Gaulle»
Politique
Nouveaux déboires pour le «Charles de Gaulle»
Le Parisien | 13.03.2009, 19h19 | Mise à jour : 22h44
Décidément la Marine française use de malchance. Le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, dont l'histoire a déjà été marquée en novembre 2000 par la rupture d'une hélice, devra de nouveau être immobilisé «entre plusieurs semaines et plusieurs mois» en raison d'une avarie apparue sur ses arbres de transmission.
Après un an et demi de travaux pour sa première grande révision périodique, le renouvellement du combustible de ses deux réacteurs nucléaires et le changement de ses hélices parmi de nombreux autres équipements, l'unique porte-avions français avait repris la mer en novembre. Au programme: l'entraînement intensif de son équipage et la «qualification» du bateau qui devaient permettre de le déclarer de nouveau pleinement opérationnel à la fin du printemps.
Des vibrations anormales
Las, des «vibrations élevées» ont été détectées «dans le compartiment de propulsion» et «après examen, deux pièces d'accouplement reliant deux des quatre turbines du Charles De Gaulle à leurs lignes d'arbres se sont révélées anormalement usées», a détaillé vendredi la marine. Selon le capitaine de vaisseau Jérôme Erulin, chef du service d'information et de relations publiques (SIRPA Marine), «une des pièces incriminées avait été changée pendant la révision mais les vibrations sont revenues au cours des essais et l'on a constaté un nouveau point d'usure». «Les vérification effectuées ces derniers jours à quai, dans son port d'attache de Toulon, ont révélé une usure similaire sur le second arbre de transmission, a-t-il précisé. Pour le moment, toutes les hypothèses sont sur la table.»
Une collision entre Le Triomphant et un sous-marin britannique
Cette déconvenue intervient quelques semaines après la collision survenue en février entre Le Triomphant, un sous-marin nucléaire lanceur d'engins français (SNLE), et un autre SNLE britannique dans l'Atlantique nord. Le Charles de Gaulle avait déjà connu une dizaine d'avaries lors de ses essais à la mer, commencés en janvier 1999 et qui avaient conduit à son «admission au service actif», le 18 mai 2001.
Mais sa première avarie grave était survenue le 10 novembre 2000 lorsqu'une pale d'une hélice s'était rompue alors qu'il croisait dans le Triangle des Bermudes, lui valant déjà près de quatre mois d'immobilisation forcée en cale sèche. Au prix d'une baisse de performances, le porte-avions naviguait depuis avec des hélices prévues pour les anciens porte-avions Clemenceau et Foch. Ce qui ne l'a pas empêché de mener de nombreuses missions.
Un second porte-avions ?
Neuf années plus tard, à l'occasion des travaux qui viennent de s'achever, des hélices flambant neuves et construites selon les plans d'origine, ont été fixées sur ses lignes d'arbre. Elles devaient lui conférer les performances optimales attendues pour la pleine exploitation des Rafale Marine, successeurs des Super Etendard.
Lors d'une visite à bord début février, le ministre de la Défense Hervé Morin avait félicité industriels et marins pour des travaux menés dans les temps. Mais il avait aussi donné du baume au coeur à son auditoire, jugeant l'acquisition d'un second porte-avions «logique (...) dès lors que la France considère avoir besoin d'un bâtiment, instrument de projection de puissance, en mesure de participer à la prévention des crises et à sa dissuasion (nucléaire, NDLR)». La décision ne devrait être prise qu'en 2012.