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Cameroun : l'empire noir de Vincent Bolloré
France Inter, audio, dimanche 29 mars 2009
CAMEROUN : L’EMPIRE NOIR DE VINCENT BOLLORE
Vincent Bolloré est sans doute aujourd’hui l’un des hommes d’affaires français les plus puissants et les plus influents. Un homme d’affaires qui sait choisir et cultiver ses amitiés. C’est sur un yacht lui appartenant que Nicolas Sarkozy était allé passer quelques jours de repos, juste après son élection à la présidence de la République, en mai 2007.
Héritier d’un groupe industriel familial, Vincent Bolloré a bâti en quelques décennies un véritable empire diversifié dont le chiffre d’affaires est estimé à plus de 6 milliards d’euros. Une partie de cette fortune est désormais réalisée sur le continent africain. Par le biais de diverses sociétés, le groupe Bolloré occupe une place déterminante dans les économies de Côte d’Ivoire, du Congo, du Gabon ou du Cameroun. Dans ce dernier pays, il contrôle en grande partie le port autonome de Douala, les chemins de fer et des plantations de palmiers.
A l'approche d'une tournée de Nicolas Sarkozy dans plusieurs pays africains, Benoît Collombat a enquêté au Cameroun et a recueilli des témoignages inédits de camerounais qui décrivent les réalités concrètes de cet empire et sa face sombre, héritage direct d’une « françafrique » avec laquelle Nicolas Sarkozy prétendait rompre à son arrivée à l’Elysée.
Ecoutez la réponse du groupe Bolloré, par la voix de Dominique Lafont, directeur général Afrique du groupe Bolloré...
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AFP, 15/12/2009 | Mise à jour : 19:13
Deux journalistes français de la radio publique France Inter ont comparu aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris, accusés de diffamation par l'homme d'affaires français Vincent Bolloré pour un reportage décrivant "l'empire" que s'est taillé l'industriel au Cameroun.
Intitulé "Cameroun, l'empire noir de Vincent Bolloré", le reportage, réalisé par Benoît Collombat, avait été diffusé le 29 mars 2009 sur France Inter, dans l'émission Interception présentée par Lionel Thompson. Benoît Collombat y interviewait de nombreux témoins, pour la plupart camerounais, qui dénoncaient des pratiques de Bolloré au Cameroun, où le groupe contrôle en grande partie le port autonome de la capitale économique Douala, les chemins de fer et des palmeraies.
A l'audience, l'avocat de Bolloré, Me Olivier Baratelli, a demandé le renvoi du procès. La justice a fixé au mois de mars les prochaines audiences, mais a tout de même décidé d'entendre les quatre témoins camerounais cités par la défense.
"Je considère qu'un pays qui est à l'abandon et où chacun peut venir faire ce qu'il veut est une république bananière et que M. Bolloré profite" de cette situation, a témoigné le journaliste camerounais et directeur du quotidien Le Messager, Pius Njawé. Selon lui, le groupe Bolloré est "une illustration parfaite de la Françafrique". France Inter a eu raison, selon lui, de réaliser un tel reportage car "ce sont des pratiques qui n'honorent ni le gouvernement du Cameroun, ni le groupe Bolloré". C'était "un travail d'utilité publique", a-t-il insisté.