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« On russifie Elise », estime Jean-Michel André
« On russifie Elise »
Créé le 10.04.09 à 03h39 | Mis à jour le 10.04.09 à 03h39, 20 minutes
L'avocat du père de la petite Elise, pourrait se rendre en Russie « dans les prochains jours », a annoncé hier Jean-Michel André, le père de la fillette. Celui-ci veut vérifier auprès des autorités si la petite fille, âgée de 3 ans et demi, n'a pas été emmenée en Russie après son enlèvement en plein centre d'Arles, le 20 mars.
Une réunion de travail était organisée hier à Paris entre Jean-Michel André, le ministère de la Justice, le secrétariat d'Etat aux droits de l'homme, en liaison avec l'ambassade de France à Moscou. « Cette réunion prouve que l'on est sur la piste russe, estimait hier Victor Gioia, avocat du père d'Elise, au sortir du ministère. On sent que le gouvernement français est plus que mobilisé. » Dès le lendemain de l'enlèvement, Jean-Michel André avait accusé son ex-femme, d'origine russe, de l'avoir organisé. Les deux parents, en instance de divorce, se disputent la garde de l'enfant. « Actuellement, on est en train de russifier ma fille, estime Jean-Michel André. Il faut que l'enquête avance vite. Si je vois que ça n'avance pas, j'irai moi-même en Russie. » Hier, à l'issue de la réunion, le ministère indiquait ne « disposer d'aucune information » sur la présence d'Elise en Russie.
Samedi 04 Avril 2009, Ouest France
Privée de ses enfants
JUSTICE. Une mère est sans nouvelles de ses jumeaux, soustraits par leur père l'été dernier
Christelle vit dans la banlieue de Bordeaux. Elle s'est sentie particulièrement concernée lorsque l'actualité récente a évoqué l'enlèvement de la petite Elise, à Arles, ou encore l'affaire Fortin, ce père qui a soustrait ses fils pendant des années à leur mère. Autant de souffrance qu'elle comprend puisqu'elle n'a pas revu ses enfants depuis l'été dernier.
Il s'agit de jumeaux de cinq ans et demi, un garçon et une fille, dont elle est absolument sans nouvelle depuis que leur père a refusé de lui ramener, le 3 août 2008, après en avoir eu la garde une quinzaine de jours. À cette date, il a coupé son téléphone portable. « Je ne vis que pour ça, pour les retrouver. Et je me bats pour ne pas tomber dans la dépression, car ce serait comme baisser les bras. Et ça, il n'en est pas question. »
L'ancien compagnon de Christelle est convoqué en mai devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour non-présentation d'enfants. « Le procès a déjà été renvoyé une première fois et j'ai bien peur qu'il ne vienne pas, que seul son avocat soit présent », s'inquiète la jeune femme assistée de Me Christian Blazy.
Le 26 février dernier, la cour d'appel de Bordeaux a décidé du mode de fonctionnement entre le père et la mère des jumeaux : ils disposent de l'autorité parentale conjointe, la résidence des enfants est fixée au domicile de la mère, en Gironde, et le père doit payer une contribution mensuelle de 200 euros pour leur entretien et leur éducation. Au vu de la situation, la cour a considéré que le père ne songeait pas « à l'équilibre et à la paix nécessaires à deux jeunes enfants ».
À Montfermeil
Sur les documents administratifs, cet homme de 37 ans est domicilié chez une de ses soeurs, à Montfermeil (93). Il appartient à une famille de nomades en partie sédentarisée. Il souhaitait d'ailleurs que la résidence des enfants soit fixée là.
Mais les huissiers, mandatés à plusieurs reprises par la justice à cette adresse, ne l'ont pas vu. Ni lui, ni ses enfants. « Une enquête a été diligentée, les policiers de Gagny se sont rendus à Montfermeil. En vain. Ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas les moyens de mettre en place une surveillance régulière », regrette Christelle.
« Le parquet a saisi un juge d'instruction », précise Me Christian Blazy. « Par ailleurs, le 1er décembre 2008, le juge des référés a ordonné au père de rendre les enfants à leur mère sous huit jours, avec une astreinte de 200 euros par jour de retard. »
« Je ne suis pas trop inquiète pour leur santé. Mon ancien concubin s'occupe certainement bien de ses enfants », confie la jeune femme. « J'espère qu'ils ne sont pas en danger. Mais je sais que je leur manque comme ils me manquent. »
« Pour moi, c'est un réel calvaire. Je dors mal, je fais des cauchemars chaque nuit. Je ne sais pas où ils sont, avec qui ils sont, ce qu'ils font. C'est terrible pour une mère. Je pense qu'ils ne sont pas scolarisés alors qu'ils aimaient tant aller à l'école. »
Après une rupture difficile
Christelle a déposé plusieurs plaintes pour non-présentation d'enfants. Mais elle parle d'enlèvement. « Il a pris les petits à la suite d'une rupture difficile survenue entre nous, en 2006. Nous n'avions pas le même mode de vie. Moi, je voulais mener une existence normale, sédentaire. Il a très mal vécu notre séparation et j'ai l'impression qu'il agit par rancune, pour me faire souffrir. »
Toujours dans l'actualité récente : un Britannique de 39 ans a été condamné fin mars à deux ans d'emprisonnement, dont neuf mois avec sursis, par le tribunal correctionnel de Saint-étienne, pour avoir enlevé ses quatre enfants à leur mère pendant plusieurs années.
15 mois ferme pour avoir enlevé ses quatre enfants
le 31.03.2009, 04h00, Le Progrès
Un Britannique de 39 ans condamné à Saint-Etienne. Il se voyait reprocher d'avoir soustrait ses enfants à leur mère, sans donner de nouvelles durant plus de deux ans.
Ce père de famille de 39 ans, Nicolas Chadwick, citoyen britannique, a été reconnu coupable de « non-représentation d'enfants » et condamné à deux ans de prison dont neuf avec sursis. Il devra indemniser la partie civile (son ex-épouse), au titre de son préjudice moral. L'homme n'était pas présent hier au délibéré (l'affaire a été plaidée le 25 février dernier-voir notre article du 26). Le tribunal n'a donc pas suivi complètement le parquet qui avait requis deux ans d'emprisonnement. S'agit-il de l'épilogue dans ce dossier ? Pas sûr, car si l'on en croit son avocat Me Farre, le prévenu pourrait bien interjeter appel.
Cette affaire qui a défrayé la chronique a démarré le 2 juillet 2005. Ce jour-là N. Chadwick a profité d'un droit de visite pour quitter avec ses quatre enfants, alors âgés de 9 à 16 ans, une maison de La Séauve-sur-Semène (Haute-Loire) où il séjournait. Avec l'aide de sa sœur, il a pu quitter la France, direction Bâle, puis Francfort, avant de s'envoler pour Bangkok, en dépit d'une interdiction de sortie du territoire français stipulée par le jugement de divorce. Tandis que son ex-épouse Nathalie Bufferne, installée à La Ricamarie, déposait plainte, la justice a perdu la trace du père qui a vécu successivement en Malaisie, à Bornéo, à Hong-Kong, Macao, puis en Indonésie, aux Philippines. Au gré d'emplois disponibles lui permettant de faire vivre sa famille. A son procès il a expliqué avoir vécu quelques périodes très difficiles financièrement.
Dans le même temps, Nathalie a multiplié les initiatives auprès d'associations et des médias pour faire activer la procédure judiciaire, un peu trop lente à son goût. Sans nouvelles de ses enfants, elle a connu le désespoir. Sa vie quotidienne, dans l'attente de nouvelles de la justice, a été jalonnée de fausses pistes et de déceptions. Et la période a été longue puisque ce n'est qu'à l'automne 2007, près de deux ans et demi après le départ du père, qu'elle a retrouvé, sur un blog, la photo de l'une de ses filles. A partir de là, la trace du père a été retrouvée près de Dundee (Écosse) où la famille vivait depuis fin 2006. La justice écossaise a exécuté le mandat d'arrêt français interpellant l'homme le 22 novembre. S'est alors enchaînée une succession d'audiences civiles ou pénales, parfois tendues, pénibles pour les enfants qui ont eu à souffrir de l'incarcération de leur père, à compter de mai 2008, durant sept mois. En juillet 2008, Nathalie a retrouvé ses enfants. N. Chadwick a été extradé en décembre.
Le Progrès, un encart...
Les enfants, au cœur de l'enjeu procédural
Le couple a vécu une douzaine d'années dans plusieurs pays européens et sud-américains, au gré d'un engagement fort dans un mouvement évangélique. Quatre enfants sont nés de cette union : Oélia, Solon, Clyrena et Moïse, aujourd'hui âgés de 10 à 18 ans. La séparation a pris un tour conflictuel. En 2003, le divorce a été prononcé avec autorité parentale conjointe. Une mesure d'action éducative en milieu ouvert a été ouverte et les enfants suivis par la protection de l'enfance. Trois enfants ont été confiés à la mère, l'aîné au père Un droit de visite traditionnel est accordé au père un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires.
La justice, après l'interpellation du père, a appliqué la convention de La Haye qui prévoit que priorité est donnée à la première décision de justice (trois enfants avaient été confiés à la mère) lorsque les parents sont de nationalités différentes.