Affaire Florence Cassez : pourquoi ça bloque encore ?

Samedi 25 Avril 2009, Sud Ouest, extraits
MEXIQUE. La commission binationale accuse un mois de retard. Explications
Affaire Florence Cassez : pourquoi ça bloque encore ?

« Une commission juridique binationale va se mettre au travail dès demain pour étudier les possibilités d'un transfert de Mme Cassez. Nous suivrons ses conclusions qu'elle rendra dans trois semaines. » C'était il y a presque deux mois, le 9 mars dernier, lors de la visite de Nicolas Sarkozy au Mexique.

[...] Pour beaucoup, si l'affaire traîne, c'est pour des raisons politiques. « Il n'y a pas de problème juridique, explique l'avocat mexicain de Florence Cassez, Agustin Acosta. Le droit au rapatriement est inscrit dans la Constitution, article 18. » Mais « la société mexicaine est très meurtrie par l'insécurité, et plus particulièrement par le thème des enlèvements », explique Mario di Constanzo, économiste et leader de l'opposition. Il y a 8 000 enlèvements par an au Mexique et il y a eu plus de 5 000 assassinats liés au narcotrafic en 2008.

Ce qui pose problème à une opinion convaincue de la culpabilité de Florence Cassez, c'est cette clause de la convention de Strasbourg (qui permet le transfert de prisonniers entre les deux pays) où la France se réserve le droit d'adapter la peine. Ainsi, une personne jugée coupable d'enlèvements, parce qu'elle est française, pourrait voir sa peine réduite.

C'est politiquement difficile à défendre pour un président qui a fait de la lutte contre la violence son cheval de bataille. D'autant plus difficile que le pays est en pleine campagne électorale.