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L'âpre bataille entre les parents d'Elise
Samedi 25 Avril 2009
Burgaud: Une sanction contestée
Par V.V. (avec Reuters)
leJDD.fr, extrait
Fabrice Burgaud, juge d'instruction chargée de l'affaire d'Outreau a reçu vendredi une "réprimande", la plus petite sanction possible, par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Une décision qui soulève la polémique: les responsables de la commission d'enquête parlementaire parlent d'une "farce", alors que la défense a révélé qu'un magistrat du CSM était lié à l'affaire.
[...] La sanction est aussi contestée sur le terrain politique. Mais là, l'analyse n'est pas celle des avocats de Fabrice Burgaud. André Vallini, qui fut président de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire de pédophilie d'Outreau, a dénoncé samedi la "provocation" que constitue selon lui cette simple réprimande. "Soit le CSM considérait que le juge Burgaud devait être sanctionné et il fallait le sanctionner sévèrement parce qu'il avait mal travaillé, soit le CSM considérait qu'il n'y avait rien à reprocher au juge Burgaud et il fallait à ce moment-là l'exonérer de toute sanction", a-t-il poursuivi sur l'antenne d'Europe 1. Le député socialiste de l'Isère penchait plus quant à lui pour interdire au magistrat d'être à nouveau juge d'instruction. "Les Français ne vont pas comprendre cette décision", a-t-il ajouté en estimant que le mot réprimande est "le plus mal choisi possible" et que cette sanction résulte d'un "esprit de corps".
Même son de cloche chez Patrick Houillon, député UMP du Val-d'Oise et ancien rapporteur de la commission parlementaire. "Le mot réprimande résonne comme une farce", a-t-il estimé dans un entretien accordé au Figaro paru ce samedi. Il est "décalé" et "incompréhensible". "Quand on pense aux 26 années de prison cumulées, aux nombreuses tentatives de suicide, aux familles séparées, cette sanction semble totalement disproportionnée", ajoute Philippe Houillon, qui craint que "l'écart risque de se creuser entre les Français et leur justice".
L'âpre bataille entre les parents d'Elise : un choc culturel, une affaire d'Etats
LE MONDE | 18.04.09 | 14h14 • Mis à jour le 20.04.09 | 08h58, extraits
Avignon Envoyée spéciale
"Maman, elle a fait une bêtise", dit Elise André-Belenkaya du haut de ses trois ans et demi, avant de plaquer sa menotte sur la bouche de son papa. Comme pour clore le débat sur l'âpre bataille qui oppose son père français à sa mère russe depuis l'automne 2007 pour l'obtention de sa garde... Dimanche 12 avril, Irina Belenkaya - qui tentait de franchir avec la fillette la frontière Est ukrainienne depuis la Hongrie après l'avoir enlevée le 20 mars - a été arrêtée sous ses yeux. En détention provisoire à Budapest, elle pourrait être extradée vers la France d'ici au 25 mai.
[...] L'histoire des parents d'Elise est celle d'un couple bi-national battant de l'aile, devenue une affaire d'Etats. "Ils communiquaient dans un anglais trop abrupt pour exprimer de la subtilité ou de l'émotion", explique Me Catherine Déjean, conseil d'Irina Belenkaya, à Arles depuis fin 2007 pour expliquer la distance qui s'était installée. L'avocate note aussi un fossé générationnel et culturel entre sa cliente, âgée de 36 ans, et Jean-Michel André, 51 ans. "Il est dans la coparentalité, dans la médiation. C'est totalement étranger à Irina dont la tradition veut que la mère soit coûte que coûte avec son enfant, estime Me Déjean. M. André et Mme Belenkaya formulent les mêmes demandes mais Irina ne comprend pas que Jean-Michel puisse les faire, et on est face à deux justices qui ne se comprennent pas et qui statuent dans l'intérêt de leurs ressortissants respectifs et non dans celui de l'enfant."
[...] Une solution diplomatique à la question de ces différends familiaux a semblé se dégager, jeudi 16 avril, quand il a reçu la visite de l'ambassadeur de Russie en France dans le cabinet de son avocat marseillais. Des experts français des ministères de la justice et des affaires étrangères travaillent aussi sur le sujet à Moscou depuis vendredi 17 avril. Mais M. André n'est pas dédouané pour autant.