« Sarkozy/Football : « Important d'être là » | Le « CRIF musulman » pourrait voir le jour dans le sud de la France » |
Football : Sarkozy finalement présent
NDLR : Voir aussi Un petit mot peut tuer ainsi que Petite bafouille au Garde des sceaux
Voir également La forme des crises pour Le Pouvoir des mots : Discours de haine et politique du performatif
Voir aussi fureur, sur www.cnrtl.fr et L'UMP porteur du germe de l'infériorité morale ?
Football : Sarkozy finalement présent
AFP, 09/05/2009 | Mise à jour : 17:42
Le président Nicolas Sarkozy assistera à la finale de la Coupe de France de football opposant les clubs bretons de Guingamp et Rennes samedi soir au Stade de France, contrairement à ce qui avait été indiqué hier, a annoncé aujourd'hui l'entourage du chef de l'Etat.
Dossier, vendredi 8 mai 2009, Le Temps, extrait
Colères d’écrivains
Un ouvrage collectif témoigne de l’extraordinaire pouvoir de création verbale de la fureur, d’Achille à Aragon.
La colère, dit-on, est mauvaise conseillère. Mais elle est aussi un moteur puissant. Des explosions de rage, d’indignation collective ont agité le XIXe et le XXe siècles, de sursaut en sursaut, jusque dans les années 1970. Ensuite, on a pu croire la colère sociale endormie, au moins en Europe. Puis, les Français se sont donné un président colérique, version Louis de Funès, mimant l’indignation du chef qui veut intimider les désobéissants. La crise économique a réveillé la révolte, elle se relève, encore vêtue de ses vêtements à la Zola. Les ouvriers exaspérés séquestrent les patrons, comme les mineurs de Germinal faisant irruption dans la salle à manger du gérant des charbonnages.
Ce réveil a-t-il son Zola, son Vallès? Depuis la disparition des «angry young men» des années 1960, depuis que la notion d’engagement est tombée en désuétude, on n’entend pas tonner bien fort la colère des écrivains, en tout cas pas en France. En Suisse romande, le pamphlet de Maurice Chappaz, Les Maquereaux des cimes blanches, était un grand cri de colère qui a ébranlé le Valais. Mais c’était en 1976. Aujourd’hui, il faut chercher ailleurs: dans la rage d’une Elfriede Jelinek insultant l’Autriche amnésique ou aux Etats-Unis, dans le souci de justice de Colum McCann, qui revendique son engagement social et se réclame de Zola.
Par contre, les théoriciens s’intéressent beaucoup à l’histoire, cette passion aux multiples visages. En 2007, le philosophe Peter Sloterdijk publie Colère et temps (Maren Sell/Libella), un essai qui développe la notion de «capital de colère». Sa théorie, en bref: à la banque mondiale de l’indignation – le parti communiste – comme dans les autres banques, ce ne sont pas les petits actionnaires qui tirent les bénéfices. Deux ouvrages collectifs tout récents analysent la rhétorique de l’insulte et de la profération: Le mot qui tue. Une histoire des violences intellectuelles de l’Antiquité à nos jours (Champ Vallon); Les Discours de la haine. Récits et figures de la passion dans la Cité (Presses universitaires du Septentrion).
Critique
"Le mot qui tue. Une histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours", sous la direction de Vincent Azoulay et Patrick Boucheron : manier l'épée en même temps que la plume
LE MONDE DES LIVRES | 30.04.09 | 10h53 • Mis à jour le 30.04.09 | 10h53, extrait
Il existe mille et une façons de domestiquer les intellectuels. L'une des plus courantes consiste à fustiger leurs tendances brutales, leur fascination pour la violence, voire leur essentielle férocité. En temps normal, dit-on, ces arrogants s'attribuent une position de surplomb, ils s'autorisent de leur science pour dynamiter le sens commun, tracer de nouvelles frontières entre le vrai et le faux, régenter nos conceptions du monde. En temps de crise, ces pyromanes multiplient les discours incendiaires, ils mettent le feu aux esprits, ils préparent le pire des embrasements.
Tout cela n'est pas faux. En atteste le riche volume collectif qui paraît sous la direction de Vincent Azoulay et Patrick Boucheron. A coups d'"anachronismes contrôlés", une vingtaine d'historiens y décrivent les formes de la violence intellectuelle depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, et de l'exécution de Socrate jusqu'à "l'affaire Sokal". Mais si l'on trouve dans ce livre quelques exemples de l'abjection dont se sont rendus coupables, au fil des siècles, certaines femmes et certains hommes d'idées, on y repère également une entreprise plus discrète, plus originale : la remise à l'honneur de la pensée comme geste offensif, du champ intellectuel comme champ de bataille.