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Les magistrats français critiquent les communiqués de Dati
Dati et Guigou à couteaux tirés
S.L. (lefigaro.fr) avec AFP
13/05/2009 | Mise à jour : 21:09, extrait
Rien ne semble arrêter les échanges véhéments entre la Garde des Sceaux et sa prédécesseure. La socialiste accuse mercredi soir Dati d'avoir «proféré des mensonges».
L'échange d'amabilités continue entre Elisabeth Guigou et Rachida Dati. Mardi soir, l'actuelle Garde des Sceaux avait publié deux communiqués successifs répondant vertement à sa prédécesseure du gouvernement Jospin. Cette dernière s'en est récemment pris à elle dans plusieurs médias.
Sur Europe 1, Elisabeth Guigou n'avait pas mâché ses mots mardi, expliquant que Rachida Dati avait «gâché toutes ses chances» au ministère de la Justice, par «désinvolture», «autoritarisme» et «incompétence». Selon elle, la Garde des Sceaux sortante «n'a pas assez travaillé. Elle n'est plus à son ministère, ou quasiment plus. J'avais beaucoup de sympathie et d'estime pour elle, c'est fini».
La réponse de la ministre de la Justice, dans la soirée, était du même acabit.
PARIS (Reuters), 13.05.09, 19h51, extrait - La diffusion par la ministre de la Justice, Rachida Dati, de réponses adressées aux critiques d'une adversaire politique dans des communiqués à en-tête de son ministère suscite les protestations des deux principaux syndicats de magistrats.
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) disent s'étonner que ces déclarations aient notamment été diffusées sur l'intranet du système judiciaire, normalement réservé à des messages de service ou relatif au fonctionnement.
"Outrée par de telles pratiques, l'USM rappelle à madame Rachida Dati que, si elle est candidate aux élections européennes, elle n'en demeure pas moins garde des Sceaux et qu'elle se doit de respecter elle-même les règles déontologiques qui s'imposent aux fonctionnaires et magistrats de son ministère", dit le communiqué du syndicat majoritaire.
Emmanuelle Perreux, présidente du SM, a déclaré à Reuters qu'elle voyait l'épisode comme la preuve d'une "confiscation de l'appareil d'Etat" par la majorité. "Cela pose le problème de l'impartialité de l'Etat", a-t-elle dit.